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9® ORGANISATION DES REPTILES.
s'opèrent autour d'eux 3 qu'ils jugent de leur nature et
de la distance des points de l'espace où ils ont lieu ;
qu'ils préjugent des dangers ou des avantages que peuvent
leur procurer les corps qui se meuvent; qui les
met par la voix , ou par les sons qu'ils produisent, en
rapport entre eux comme individus, ou avec les autres
espèces^ pour se fuir ou se rapprocher au besoin.
Chez ces mêmes animaux qui entendent dans l'air,
l'oreille est double 5 mais comme elles sont toutes
deux organisées de la même manière et tout-h-fait symétriques,
les sensations étant absolument semblables,
l'impression est unique; les deux organes sont
situés sur les côtés de la tête et creusés dans l'épaisseur
de l'os temporal du crâne, dans la région qu'on
nomme le rocher. On distingue dans l'oreille trois
portions ; la première est extérieure , destinée le plus
souvent à recueillir ou à admettre les rayons sonores ,
et à les diriger sur une sorte de membrane tendue,
vibi-atile , qu'on nomme le tympan ; la seconde est interne,
c'est une cavité remplie d'un gaz destiné à reproduire
tous les mouvemens de l'air extérieur en petit;
c'est un instrument répétiteur qu'on nomme oreille
moyenne; enfin il en est une troisième, tout-à-fait
profonde, qui reçoit le nerf auditif par excellencec'est
le siège réel de l'audition ; on la nomme l'oreille
interne. Les physiologistes pensent qu'il se passe là
trois actions : une physique, une mécanique, et une
troisième tout-à-fait nerveuse et vitale, qui produit la
perception animale. On a démontré en effet que chez
ces animaux il y a recueillement rapide , identique et
isochrone des sons produits à distance, transmission
ensuite et répétition similaire, interne, d'une sorte
d'imacule ou de représentation imitative en petit du
SENSIBILITÉ, otJïE. 91
m o u v e m e n t vibratile qui s'est opéré en dehprs jusque
dans les moindres détails.
Considérée en général dans les Reptiles, 1 oreille,
comparée à celle des Mammifères et des Oiseaux , est
au moindre degré de développement. Jamais il n'y a
"en dehors de véritable conque ou de cornet externe
d e s t i n é à recevoir les sons et à les diriger vers le
tympan, quand cette membrane est apparente ; car
dans la plupart des Tortues, des Serpens et des Batraciens
à queue , elle n'existe pas, au moins au dehors
du crâne. Le plus souvent, quand le tympan est visible,
il est à nu, à fleur de tète, ou peu enfoncé,
comme dans les Oiseaux. La caisse ou cavité moyenne
communique constamment, ou à quelques exceptions
près, avec l'air extérieur par un canal qui s'ouvre
dans la gorge; njais il n'y a qu'un seul osselet de
l'ouïe. Quant k l'oreille interne, on y retrouve une
sorte de limaçon ou de conduit spiroïde et surtout les
trois canaux ¡emi-circulaires, creusés dans Fépaisseur
des os ; mais ils sont beaucoup moins développés que
dans les Poissons.
D'après ces données , nous allons indiquer les principales
modifications que les différens ordres de Reptiles
peuvent nous offrir, en les parcourant successivement.
Nous avons déjà dit que les Tortues n'ont pas
de tympan apparent; cependant elles sont douées de
l'organe de l'ouïe; mais son existence n'est pas manifeste
au dehors. Le seul genre de la Chélyde ou Matamata
offre une sorte de prolongement triangidaire
formé par les tégumens du crâne ; c'est une espèce de
valvule ou de soupape qui paraît pouvoir s'abaisser
sur l'orifice d'un conduit auditif osseux , qui est évasé
en dehors et dans l'intérieur duquel on voit u n cadre
il., i