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I l 4 ORGANISATION DES REPTILES,
la joue, en s'appuyant sur I'os malaire ou jugal, qui
lui-même transporte tons les efforls qu'il reçoit, d'une
part, sur le frontal postérieur en dedans, et de l'autre,
en dehors, sur la portion écailleuse du temporal.
On voit enfin que les Tortues de terre et celles de mer
ont en général la tête plus bombée que les Émydes,
eî que la face s'aplatit tellement dans les Cliélydes,
qu'elle ressemble à celle des Pipas et des Crapauds,
d'autant plus que les mâchoires sont plates et les orbites
portées en avant.
Dans aucun Reptile, peut-être, les os qui forment
la face ne sont-ils mieux et plus long-temps distincts
que dans les Crocodiles ; ce qui a permis de les étudier
avec facilité, et de s'en servir, pour ainsi dire, comme
d'un type dans les comparaisons qu'on en a pu faire
avec les autres Sauriens, et même avec les espèces des
ordres différens. On sait que chez tous le museau
est fort allongé, toujours aplati, assez large dans les
Crocodiles et les Caïmans, et fort étroit, au contraire,
dans les Gavials. Chez les Sauriens, l'orifice des narines
se trouve placé tout-à-fait en avant et au-dessus
du museau ; le pourtour osseux de cette ouverture est
formé presque en entier par les os incisifs ou 2:)rcmandibulaires,
pièces qui terminent le museau en avant
et supportent les premières dents. La mandibule,
proprement dite, borde en dehors le palais qu'elle
forme dans la plus grande partie de son étendue ; c'est
dans son bourrelet externe que se trouvent creusés
les trous profonds ou les alvéoles dans lesquels les
dents nombreuses sont logées. On retrouve ici des os
nasaux, jugaux, palatins; ces derniers occupent la
partie de la voûte de la bouche, et servent ainsi d'intermédiaire
pour joindre les os mandibulaires aux
NUTRITION, DIGESTION. Il 5
apophyses ptérygoïdes, qui sont très dilatées et au
dessus desquelles s'ouvrent, comme nous l'avons dit,
les arrière-narines; on y distingue, déplus, un os
particulier qui , sous diverses formes, se retrouve
dans tous les Reptiles et qui sert h joindre cette même
apophyse ptérygoïde à l'os jugal et à la mandibule
(i).
Les os de la face et des mâchoires sont à peu près
les mêmes dans les autres Sauriens, quoique leurs
formes, leurs proportions varient à l'infini ; ainsi, il
n'y a dans le Varan du Nil qu'un os prémandibulaire,
mais il se porte en arrière en une longue apophyse qui
pénètre dans une échancrure d'un nasal également impair
et unique , lequel étant lui-même fendu ou fourchu
en arrière, admet là une avance commune et
médiane des deux os frontaux antérieurs, qui reçoivent
ensuite les deux pointes de la fourche dans des n^ortaises
disposées en queue d'aronde. Les mandibulaires
sont en général très développés, car ils reçoivent les
(lents dont le nombre et la grosseur Varient; aussi
forment-ils la plus grande étendue de l'ouverture de
la bouche. On retrouve d'ailleurs presque tous les
autres os de la face ; on les reconnaît, au moins par
leurs articulations , comme les analogues de ceux que
nous avons tout à l'heure indiqués avec plus de délails
dans les Crocodiles.
Quoique les os de la face dans les Ophidiens soient
h peu près les mêmes que ceux des Sauriens, ils en
diffèrent essentiellement en ce que les mandibulaires ,
les palatins et l'os parliculier qui unit ceux-ci à l'apo-
(4) Foj-ez Cuvier, Osscnipns fossiles, toiuo v , 2'' pnnio, pl. ni .
1%. 2 , leurc d, et pl. xvi , fig. 3 , lettre c.
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