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2 3 ORGANISATION DES REPTILES.
ayant en outre nn corps extrêmement bombé, eu
forme de voûte ; d'autres, comme les Crapauds, ont
également le corps court, fort large et comme tronqué,
parce qu'ils sont tout-à-fait privés de queue. On
conçoit comment l'allure de ces animaux se trouve
correspondre à ces variétés dans les dimensions du
corps.
Quant h la composition et aux mouvemens des parties
qui constituent l'ensemble de leur corps, nous
nous bornerons à exposer, sous un point de vue commun
et général, toutes les pièces qui servent de base
au tronc et aux membres quand ils existent. Ainsi
pour le tronc, nous relaterons les différences essentielles
que nous offrent les Reptiles dans leur échine
et dans les régions où les vertèbres sont distribuées.
Nous indiquerons les formes et les mouvemens de
la tête, du cou , de la poitrine, des lombes et de la
queue, et pour les memljres, leur organisation, leurs
formes, leur disposition mécanique. Nous traiterons
enfin des phénomènes qui se passent dans la reproduction,
ou la réintégration des parties qui peuvent
avoir été perdues.
Le tronc des Reptiles est toujours formé par une
tige centrale, composée de vertèbres dont le nombre,
la forme, la longueur, la nature des mouvemens varient
à l'infini. Les Ratraciens sans queue sont ceux
dont la colonne vertébrale est composée d'un moindre
nombre de pièces; car dans les Pipas on n'en compte
que huit immédiatement après la lêle, et dix dans les
Grenouilles; tandis que beaucoup de Serpens en ont un
nombre prodigieux. Il est de trois cents , par exemple,
et au-delà dans le Roa devin, et presque constamment
au-dessus de deux cents dans la plupart des espèces
DU MOUVEMENT EN GÉNÉRAL. 23
de cet ordre des Ophidiens ; aussi a-t-on dit des Serpens
, que c'étaient les animaux le plus et le mieux
vertébrés.
Quoique destinées à protéger la moelle nerveuse,
qui se prolonge dans le canal qu'elles lui forment, la
plupart de ces vertèbres sont 'très mobiles. Il faut cependant
excepter les Chélonicns, qui tous, dans la
partie moyenne ou centrale de l'échiné, ont ces os
soudés entre eux et avec les côtes, de manière à protéger
tous les viscères, qu'ils logent ainsi dans une
cavité osseuse et sous une voûte très solide ; tandis que
les régions du cou et de la queue sont les seules destinées
aux mouvemens généraux du tronc.
Les articulations réciproques de ces os n'offrent pas
moins de différences. Dans la plupart des Sauriens,
par exemple, la colonne vertébrale présente dans les
pièces qui la constituent, et au point où s'opère leur
jonction, autant de fibro-cartilages courts qui ne permettent
que des mouvemens fort bornés, le plus souvent
h droite et à gauche ou sur les côtés. Les Caméléons
et quelques espèces, en petit nombre dans ce
mêmeordre des Sauriens,peuventseservir de la queue
pour s'accrocher et se suspendre. Les vertèbres ici ont
leurs mouvemens principaux vers la région inférieure,
ce qui permet à l'animal de s'enrouler ou de s'entortiller
autour des branches. Quelques Roas offrent une
disposition semblable.
Dans tous les Serpens, la mobilité de l'échiné est
permise ou développée à un haut degré par une structure
dont aucun autre animal à vertèbres n'a présenté
jusqu'ici d'exemple. Le corps ou la partie la plus
épaisse de chacune des pièces de la colonne, examinée
dans le sens vertical de sa jonction articulaire, est
%