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9 4 0B.GAÎÎ1SATI0N DES REPTILES.
reille de très grandes différences; ainsi les Pipas ont
sur le tympan une sorte de valvule semblable à celle
de la Tortue Matamata et des Crocodiles, très probablement
dans le but de protéger aussi la membrane
contre la pression de l'eau , lorsque l'animal plonge
h de grandes profondeurs , comme nous la retrouvons
également dans quelques Mammifères. Mais dans les
autres genres privés également de la queue , les uns
ont un tympan distinct, au moins pour la couleur
ou la finesse de la peau , des autres tégumens de la
tête, comme dans les Grenouilles et les Rainettes;
mais dans les Crapauds et dans toutes les espèces
Urodèles ou qui conservent la queue et, même dans
les Cécilies, il n'y a plus de tympan apparent.
Les osselets de l'ouïe sont distincts et articulés en
angles. L'un est situé en travers et adhère au tympan,
les autres se suivent et transportent le mouvement en
bascule à travers la caisse sur l'orifice vestibulaire.
Chez tous, la caisse communique avec la gorge; on
retrouve cbez eux des canaux semi - circulaires qui
vont en diminuant graduellement d'étendue dans les
derniers genres, ceux qui semblent se rapprocher le
plus de la classe des Poissons, où cependant ces canaux
sont développés à un très haut degré.
De l'organe de la Vue dans les Reptiles.
La faculté de voir ou d'apercevoir , de connaître
les couleurs , l'étendue, la figure, la situation, la distance
, les mouvemens des objets, réside chez les
animaux dans un ou plusieurs organes qu'on nomme
les yeux. La structure en est si admirable que la lumière,
répandue dans l'espace et qui se comporte di-
SENSIBItlTÎ, VUE. gS
versement sur la surface ou dans l'intérieur des corps,
vient représenter dans cet instrument la totalité de
ses phénomènes et y peindre en petit toutes les images
des objets réels ou de leurs apparences. Ici la perception
n'est pas due , comme dans quelques autres
sens, au contact matériel ou réel d'un corps ou de ses
particules ; elle provient d'une répétition, d'une sorte
d'imitation fictive, mais cependant tout-à-fait dépendante
de causes physiques appréciables.
L'action de voir, le jugement que porte la conscience
de l'animal, d'après l'impression qu'elle reçoit
ou de l'idée qu'elle conçoit, est un mode particulier
de sensation qu'on nomme la vision ; l'acte qui s'opère
dans ce cas est la vue; l'instrument chargé de
cette fonction est l'oeil, et comme il y en a presque
constamment deux distincts et séparés dans les animaux
, on appelle ces organes les yeux.
La vue est une des sensations les plus importantes
pour la conservation des êtres animés qui se meuvent
dans un milieu où la lumière peut pénétrer ; car elle
établit des relations à distance avec des objets souvent
fort éloignés , et qui , quoique immobiles , semblent
venir , par l'imitation de leurs apparences, se porter
sur la surface sentante, de sorte que l'organe sert de
guide à l'animal quand il doit pourvoir à ses besoins,
ou quand il a tout à craindre d'une aggression.
L'intermède de la visibilité ou le moyen qui rend
les objets susceptibles d'être vus, est un agent répandu
dans la nature, un fluide impondéré qu'on nomme la
lumière. Nous croyons devoir rappeler ici que ce
fluide répandu dans l'espace ne se manifeste que
lorsqu'il passe d'un corps dans un autre, soit qu'il
émane des substances qui l'émettent et qu'on dit à
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