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i 6 o ORGANISATION DES HEPTILEs.
difications que cet acte de la vie présente dans chacun
des ordres.
Dans les Mammifères et les Oiseaux, il y a une
double circulation complète. La totalité du sang veineux
est forcée de passer par les vaisseaux des poutoons
pour y recevoir les caractères et les propriétés
du sang artériel, avant d'être chassée de nouveau dans
Îe système circulatoire général 3 de manière que l'acte
de la respiration est continuel, régulier ; qu'il ne peut
être suspendu long-temps sans que le sang ne soit
complètement altéré. Or, on a acquis la preuve positive
que le sang complètement veineux ne peut servir
à maintenir l'action régulière des organes; de sorte que
chez tout animal dans lequel la masse du sang est obligée
de passer en entier dans les poumons, quoique
par portions successives, la vie cesse dès le moment
où la respiration est tout-à-faif, arrêtée. Il n'en
est pas de même des Reptiles , chez lesquels les poumons
ne reçoivent qu'une partie fractionnée de la
masse du sang veineux; de sorte que leur respiration
n'agit jamais sur cette humeur que d'une manière partielle,
car une grande portion du sang retourne aux
parties avant d'avoir éprouvé ce changement ou cette
modification de veineuse en artérielle, qu'on appelle
l'hématose. Cette circonstance semble exercer la plus
grande influence sur leur mode d'existence. D'abord
leur circulation s'opère généralement avec lenteur,
et se trouve influencée d'une part parleur volonté, en
tant qu'ils peuvent respirer plus ou moins lentement,
et d'autre part, d'après l'état de l'atmosphère dans laquelle
ils vivent, parce que l'action en est accélérée par
la chaleur et ralentie par le froid. De là l'inconstance
OU la variabi l i t é de la chaleur propre de leur corps. La
HUTRITIOIf, CIRCULATION, l6 l
tertipérâture ne restant pas la même , comme dans les
animaux dits à sang chaud , c'est ce qui les a fait désignera
tortsous le nom d'hémacrymes ou li sang froid;
leur chaleur s'élevant beaucoup dans quelques cas et
s'ahaissant presque comme celle des milieux dans lesquels
ils sont plongés. Dans le premier cas, leur circulation
semble être plus active, et par suite leur respiration,
ainsi que toutes les autres fonctions ; dans
l'autre, les facultés paraissent se ralentir et même
pouvoir être suspendues. On a vu en effet des Reptiles
vivre encore très long-temps après avoir été privés
du coeur ou de l'agent destiné à mettre leur sang
en mouvement.
Cependant tous les Reptiles ont un coeur renfermé
dans un péricarde. Il est constamment situé au dessus
du foie et à la base ou sous l'origine des poumons. Cet
organe présente des variations quant au nombre des
oreillettes et à leur situation relative, et surtout quant
aux cavités ou loges plus ou moins complètes et distinctes
dont le ventricule est composé. Chez tous on a
observé des vaisseaux lymphatiques, chylifères, veineux
et artériels, et dans ces derniers un mouvement
de pulsation, savoir : un mouvement de resseri-ement
ou de systole et un autre de diastole, c'est-à-dire de l'elàchement
ou de dilatation. C'est même chez les Grenouilles
et dans l'épaisseur des membranes minces qui
réunissent les doigts des pattes postérieures que l'on a
pu, à raison de leur transparence et à l'aide du microscope
, bien constater comment s'opère le passage du
sang artériel dans les premières racines des veines.
Nous n'entrerons pas dans les détails anatomiques
de la distribution des vaisseaux artériels et veineux
chez les Reptiles , car elle a beaucoup de rapports avec
REPTILES, 1. 11
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