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 de scissures ni de sillons formés par les circonvolutions,  
 comme  cela  a lieu dans  les MammiPeres et les Oiseaux J  
 soit  parce  qu'il  n'existe  pas  de  tissu  adipeux  comme'  
 dans  les  Poissons.  Cependant  cette  matière  huileuse  
 et  mucilagineuse  se  retrouve  en  petite  quantité  autour  
 de  la  masse  encéphalique  dans  les  Chéloniens  
 aquatiques  et  chez  les  Batraciens,  surtout  dans  les  
 Urodèles.  
 Le  canal vertébral  des Reptiles  est aussi garni  à l'intérieur  
 d'un  tube  fibreux  analogue  à  la  dure-mère,  
 dont  il  est  le  prolongement.  Collé  sur  les  o s ,  il  
 forme un  étui  aponévrotique maintenu  à  une  certaine  
 distance de la moelle  épinière, parce que celle-ci ne le  
 remplit  pas  complètement.  Cependant  elle n'est  pas  
 libre  et  flottante,  car  elle  est  retenue  à  droite  et  à  
 gauche  par  les  nerfs  intervertébraux  qui  sortent  du  
 canal  par  chacun  des  trous  de  conjugaison  que  laissent  
 entre  eux  les  corps de  toutes les  vertèbres.  Chez  
 les  têtards de Batraciens  le canal  vertébral, qui  existait  
 dans  toute  la  longueur  de  l'échiné  quand  ils  avaient  
 une queue,  diminue peu  à peu de  longueur,  quand  la  
 moelle épinière se coutracte, et l'os coccyx allongé n'en  
 garde plus  de  vestige.  
 En  général  la  partie  médullaire  du  système  nerveux  
 qui  est  contenue  dans  la  cavité  du  crâne  des  
 Reptiles  est  peu  développée  (1).  Chez  la  plupart,  la  
 masse de la moelle épinière,  comparée à celle que  renferme  
 le  crâne,  est beaucoup  plus volumineuse.  C'est  
 (I )  Dans  une  Tortue  de  mer ,  du  poids  de 29  livres,  la  totaliié  
 de  1 encéphale  ne  pesait  que  2  gros  ;  c'est-à-dire  que  la  masse  du  
 cerveau  correspondait  à  la  1856«  partie  du poids  total  de  l'animal.  
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 DE  LA  SENSIBILITÉ.  6 i  
 surtout  c e  qu'il  est  impossible  de ne  pas  remarquer  
 dans  les  Serpens.  Nous  avons  déjà  dit  que  la  surface  
 du cerveau n'offre pas  de sinuosités,  qu'elle est à  peu  
 près  lisse  et  sans  circonvolutions.  Les  lobes  en  sont  
 distincts,  disposés par  paires  et  quelquefois  réunis,  
 placés  à  la  Suite  les  uns  des  autres  sans  se  recouvrir.  
 Quoique  la masse  de  l'encéphale  soit  plus  allongée  
 dans  les  Serpens,  plus  ramassée  dans  les  Tortues,  
 toutes  les portions  se  correspondent.  
 On  remarque  que les lobes  antérieurs  ou  cérébraux  
 sont plus  développés  que  les  autres  ;  cependant  il  y  a  
 quelques  différences à  cet égard  entre les diverses  espèces  
 de Reptiles.Chez  ceux  qui ont  les  nerfs  destinés  
 à l'odoration fort allongés et comme pédiculés, les lobes  
 antérieurs sont un peu plus grêles, et c'estle cas des Lézards  
 et des  Serpens.  Les  lobes  optiques  viennent  immédiatement  
 après,  ils  sont  également  d'un  volume  
 proportionnel  à celui des nerfs qu'ils reçoivent ou  produisent. 
   Généralement  ils  sont petits,  parce  que  l'oeil  
 est de petite dimension. C'est  surtout  chez  les  Serpens  
 qu'ils  ont  le moins  de  volume,  l'entrecroisement  des  
 nerfs  optiques a  lieu chez ces  animaux  avant leur sortie  
 du  crâne  ;  tantôt  il y a une fusion  réelle  des  deux  
 nerfs,  comme  dans  la plupart  des Lézards  et des Tortues; 
  tantôt, comme dansles Grenouilles et les Serpens,  
 les nerfs passent au-dessus l'un de l'autre en se croisant,  
 celui  de  droite  passant  sur  celui  de  gauche.  Dans  les  
 Cécilies et les Protées, qui  ont  un oeil rudimentaire  caché  
 sous  la peau,  on trouve aussi un filet nerveux  atrophié  
 qui  correspond  au nerf optique.  C'est derrière  la  
 jonction ou le croisement des nerfs optiques qu'on voit  
 s insérei',  sur  les pédoncules du  cerveau,  les nerfs  de  
 la  troisième  paire  destinés  aux  muscles  du  globe  de