6 6 ORGANISATION PES REPTILES.
sur un nerf qui est là comme une sorte de sentinelle
toujours au guet et en observation.
C'est dans Toi^dre précédemment énoncé que nous
allons examiner cliez les Reptiles lés principales modifications
que ces organes ont pu éprouver.
Organes du Toucher chez les Reptiles.
Le toucher, est, comme nous venons de le dire, le
sens qui donne h l'animal la faculté de percevoir , de
sentir le contact, l'attoucliement d'un objet, d'une
matière , enfin de toute substance dont l'application,
ainsi éprouvée ou appréciée, devient un caractère de la
nature des corps. Quoique le plus grossier de tous
les sens, il est le plus nécessaire; car il corrige les
erreurs de tous les autres ; aussi est-il le dernier à
s'oblitérer, ou plutôt on ne conçoit pas l'existence
d'un animal qui en serait absolument privé, et il existe
dans toutes les parties sentantes de l'être animé.
On est obligé de reconnaître deux sortes de sensations
dans le toucher ; tantôt, en effet, si le corps tangible
est poussé, ou vient s'appliquer de lui-même
sur quelque point de la surface de l'être animé, c'est
une sorte de taction passive. Cette action semble
s'exercer avec plus ou moins d'énergie sur toutes les
parties de la superficie de l'animal : elle est universelle.
Tantôt c'est l'être vivant qui se met activement
et successivement en rapport de contact avec les différens
points de l'étendue d'un corps, pour exploi-er
quelques unes des qualités, telles que le volume, la
figure, la consistance, le poids, le repos, le mouvement
, la chaleur ou le froid relatifs, de même que la
SENSIBILITÉ , TOUCHER. 67
sécheresse ou l'humidité, surtout la distance réelle ,
les limites, enfin toutes les qualités dites tactiles.
Aussi cette dernière faculté active a-t-elle été appelée
le. tact. Elle est d'autant plus parfaite, que l'animal
peut, en même temps, mettre certaines parties mobiles
de son corps en rapport avec des points différens
d'un objet dont il veut connaître la nature.
C e t t e distinction, nécessaire à établir entre le toucher
passif et le tact, nous permet de considérer les Reptiles
sous ce double rapport; premièrement en indiquant la
nature des tégumens qui terminent tous les points de
leur superficie, et ensuite en considérant les diverses
parties mobiles que l'animal peut appliquer activement
à la surface des corps, comme les doigts, les
divers appendices tels que la trompe ou la queue,
quand cette extrémité du tronc peut, ainsi qu'on l'observe
chez les Caméléons et chez plusieurs Boas, s'enrouler
autour de quelque partie.
En général dans les animaux h vertèbres, le corps
est recouvert d'une peau dans la structure de laquelle
on distingue plusieurs couches : i° un derme ou cuir,
membrane solide, fibreuse, le plus souvent appliquée
sur les muscles ou sur les os ; 2° une couche de matière
muqueuse souvent colorée, retenue dans les interstices
d'une membrane vasculaire et papillaire ,
c'est-à-dire composée de vaisseaux et d'un lacis formé
par les extrémités des nerfs cutanés; 3° enfin un épiderme
ou couche tout-à-fait superficielle , le plus
souvent protégée par des lames , des plaques , des tuhercules
cornés et même osseux, quelquefois en forme
d'écaillés, mais jamais par de véritables poils.
Ces couches de la peau varient dans les diverses
espèces de Reptiles.
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