' 1 J i
2 4 ORGANISATION DES REPTILES.
creusée en avant d'une cavité liémispliérique, enduite
de cartilages d'encroûtement et d'une membrane synO'
viale, pour recevoir ime portion de sphère en saillie
qui provient de la vertèLre qui précède immédiatement;
l'ensemble est fortifié en dehors par un surtout
de fibres ligamenteuses, de sorte que chaque vertèbre
dans les Serpens offre une articulation en genou, telle
que la reproduisent les mécaniciens, quand ils veulent
faire exécuter à un levier des mouvemens dans tous les
sens; ils emboîtent alors une portion de sphère dans
une concavité ou dans une calotte correspondante,
maintenue en contact immédiat, avec unepression telle
que la pièce mobile ne s'y meuve qu'autant qu'elle y
est forcée ; car elle y glisse par frottement.
Enfin dans les Sirènes et les Protées, les corps des
vertèbres sont articulés entre eux, à peu près comme
chez les Poissons; ce sont deux cônes creux qui se
correspondent, en étant appliqués base à base. Une
matière fibro-cartilagineuse, compressible, flexible,
mais non susceptible d'extension, remplit tout cet
espace formé par deux concavités; la solidité et la résistance
y vont en décroissant de la circonférence au
centre, parce qu'il n'y a effectivement d'efforts k supporter
qu'au-dehors des points de jonctions qui deviennent
ainsi les centres d'action sur lesquels peuvent
se mouvoir tantôt les parties de l'échiné qui correspondent
à la tête, tantôt celles qui se terminent par
la queue.
Nous ne considérerons pour le moment la tête des
Reptiles que dans son ensemble, et uniquement sous
le rapport de ses mouvemens généraux, le crâne ne
devant être naturellement étudié qu'avec le cerveau
qu'il renferme, et avec les nerfs auxquels il présente
DTR MOUVIEMENT EN GÉNÉRAL. »5
un abri et des canaux par lesquels ces organes de la
s e n s i b i l i t é sont transmis au-dehors. Il en sera de même
; de la face et des os qui la composent, parce qu'ils se
i trouvent en rapport, ainsi que les mâchoires , les uns
• avec les organes des sens qu'ils logent et protègent ;
les autres avec les organes de la digestion ; car les formes,
les proportions et le mouvement des mâchoires
dépendent des organes destinés à la préhension des
alimens et à la mastication.
11 suffira donc de rappeler que dans les Chéloniens
et chez la plupart des Sauriens, l'ensemble de la face
et du crâne forme un tout continu et sans articulations
mobiles, et qu'il en est à peu près de même chez
tous les Batraciens sans queue ; mais dans les Serpens
et chez les derniers Batraciens à queue, les os de la
face sont plus ou moins mobiles sur le crâne et même
les uns sur les autres, et que de plus , les branches de
la mâchoire inférieure sont séparées et susceptibles de
s'éloigner l'une de l'autre pour élargir l'entrée et la
cavité de la bouche dans sa totalité.
Quant à l'articulation de la tête avec les vertèbres,
au moyen de l'atlas , elle a lieu le plus souvent par un
seul condyle, formant un tubercule à plusieurs facettes,
ce qui gêne considérablement les mouvemens
de l'ensemble sur l'échiné. Les Batraciens sont à peu
près les seuls Reptiles chez lesquels l'articulation de
la tête se fasse par deux condyles occipitaux, comme
chez les mammifères, et comme la tête est en général
très peu mobile sur le cou , il est rare que la partie
postérieure de l'os de l'occiput présente des crêtes
osseuses ou des protubérances destinées aux attaches
des muscles ; cependant il y en a une très prononcée
chez la plupart des Chéloniens,