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3 5 2 DES REPTILES,
que l'on a nommées aussi C h e r s i t e s (i) , dont la carapace
est très bombée et quelquefois même aussi
élevée eu hauteur qu'elle présente de largeur.
Quoique l'immobilité presque absolue des doigts
soit un grand obstacle pour la marche, il n'en est pas
de même pour la natation. Aussi, malgré que les espèces
de Chéloniens, qui atteignent les plus grandes
dimensions, soient à peu près dans ce cas, et que
leurs pattes soient aplaties, déprimées, étalées comme
des rames, on des palettes allongées, on retrouve dans
leur structure, les os du poignet et du tarse et ceux
qui sont intermédiaires aux phalanges qu'on y rencontre
elles-mêmes, mais sous une forme tellement
comprimée qu'on aurait peine à la reconnaître. Ces
espèces vivent tontes au milieu des mers ; elles ne
s'approchent des rivages que pour y pondre, et là leur
progression est des plus pénibles. D'abord leurs pattes
sont d'inégale longueur; elles sont si peu propres à
s'accrocher, que si l'animal est renversé sur le dos,
il éprouve la plus grande difficulté et souvent une
impossibilité absolue, pour se redresser et se replacer
sur le ventre. En général dans les espèces qui appartiennent
à cette famille qu'on appelle les marines, ou
les T h a l a s s i t e s (i) , la carapace est très large, peu
bombée et cordiforme.
Toutes les autres espèces de Chéloniens laissent
apercevoir dans l'épaisseur de leurs pattes, la présence
des doigts dont les phalanges sont mobiles,
quoiqu'elles soient réunies entre elles, le plus souvent,
par des membranes. Ces Tortues marchent, et le plus
(1) Xspazi'o;, yjpui'joi, terresire ; in locis imultis nascens aut degens,
(1) ©KÎ.KiiiOî, ôkAcîttis; , maria; inmari/requens^
M
CHÉLONIENS EN GÉNÉRAL. 35 3
éóuvent nagent avec assez de facilité. Elles forment
deux familles tout-h-fait distinctes par la structure
générale, et par les habitudes.
Dans l'une, les mâchoires, dont les os sont presque
à nu, sont recouvertes par un repli de la peau, qui
remplit l'office de véritables lèvres charnues, exemple
unique dans la classe des Reptiles. Chez toutes les
espèces la carapace et le plastron sont recouverts
d'une peau lisse, molle, coriace et tout-à-fait à nu.
Le corps est fortement déprimé, et les bords en sont
en général mous et flexibles. Le sternum est joint à
la carapace par un cartilage : les pattes sont très aplaties,
elles renferment cinq doigts, dont trois seulement
sont armés d'ongles longs, droits et solides, ce
qui les a fait d'abord désigner sous le nom de Trionyx.
Toutes les espèces connues jusqu'ici vivent dans les
grands fleuves des pays chauds ; c'est pourquoi on
les a nommées les Fluviales ou P o t a m i t e s (t).
Enfin dans la seconde et dernière famille on a
rangé un très grand nombre de genres, qu'on a même
subdivisés en deux sous-familles, pour en faciliter
l'étude. Tous ayant les doigts distincts et mobiles, à
plus de trois ongles, ont aussi les mâchoires cornées
et dépourvues de lèvres charnues. Comme les pattes
sont munies d'ongles crochus, elles servent en général
à la marche; mais de plus elles sont propres à
faciliter le nager, car les doigts sont réunis entre eux
par une membrane plus ou moins lâche ; c'est ce qu'on
nomme des pattes palmées. Toutes ces espèces peuvent
vivre sur la terre et dans l'eau, recherchent les
lieux humides, aquatiques, les marécages, ou les
(1) TOra/Aii, fluvial, fleuve. Flapialk,
REPTILES, I.
anuiicus.
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