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2I4 OUGANISATIOU DES E.EPTILES.
se contente de déposer ses oeufs dans un lieu abrité et
dans des circonstances convenables, pour que la température
ne soit pas trop basse ou l'iiumidité trop
¡grande, et afin que les jeunes animaux qui en proviendront
ne deviennent pas la proie des espèces
carnassières , contre lesquelles ils ont peu de moyens
de défense.
Quelques femelles conservent leurs oeufs dans l'intérieur
du corps, jusqu'à ce que les petits sortent de la
coque molle qui les contenait dans un oviducte ou
conduit destiné à les recevoir, comme dans une sorte
de matrice; aloi'S ces espèces semblent être vivipares
comme les Mammifères. On a ci'u pendan!. long-temps
que les Vipères seules, parmi les Serpens, étaient
dans ce cas ; mais depuis on a reconnu que plusieurs
autres Opliidiens, de genres très difféi^ens, offraient
la même disposition, ainsi que quelques Sauriens, en
particulier les Orvets , et même parmi les Batraciens,
les Salamandres terrestres ; on a nommé alors ces animaux
ovovivipares, ou faussement vivipares.
Les cas généraux que nous venons d'indiquer ne
sont cependant pas sans exception. Sans faire mention
des Batraciens qui, sous ce rapport, doivent,
comme nous l'avons déjà annoncé, être étudiés à part ;
nous rappellerons que des voyageurs ont dit que les
Spliargis ou Tortues à cuir, et quelques espèces de
Trionyx, s'appariaient, et que les deux individus,
de sexes divers, restaient constammentréunis dans les
mêmes lieux. On sait que les grandes Tortues de mer,
iites Cliélouées, e). les Crocodiles, viennent chaque
année, et à des époques fixes, déposer leurs oeufs dans
les sables des bords de la mer et des fleuves, voisins
de parages peu inclinés; que la, les femelles construi-
REPROnUCTIOIÎ. 215
sent une sorte de fouv ou d'espace creux et voûté bien
s o l i d e m e n t , afin que l'ardeur du soleil, ainsi concentrée
bâte l'éclosion des embryons qui se développent
tous à peu près de la même manière et di^ns le même
temps, comme par une véritable couvée extrinsèque,
la clialeur dont ces oeufs avaient besoin n'ayant pu
être communiquée par le corps de la mère, ainsi que
cela a lieu cliez les Oiseaux.
Nous sommes obligés de traiter à part de la famille
ou de l'ordre des Batraciens qui, sous le rapport de
la fonction reproductrice, s'éîoigpe complètement,
comme nous l'avons déjà annoncé, de l'organisation
observée cbeztous les Reptiles.
D'abord, il n'y a pas chez eux de véritable conjonction
ou de copulation réelle , les mâies étant privés de
parties saillantes érectiles propres à l'intromission directe
et active de la liqueur séminale dans les organes
externes des femelles. Ces animaux se trouvent donc
à peu près dans les mêmes circonstances que la plupari
des Poissons. Cependant les mâles des Anoures
ou des espèces qui put des jiattes et qui sont privées
de la queue, montent sur le corps de la femelle çt
l'embrassent fortement au dessous des aisselles avec les
pattes; antérieures pour féconder, par l'émission de
leur liqueur spermatique, les oeufs que souvent ils
aident la femelle à expulser du clqaque.
Ces oeufs sont constamment enveloppés d'une coque,
ou membrane mince, muqueuse, et perméable j
le plus souvent ils sout agglomérés, liés entre eux et
réunis, soit en masse, soit en chapelets-, ils grossissent
considérablement lorsqu'ils sont plongés dans
l'eau. Cette sorte de fécondation extérieux^e, ou de vivificalion,
a offert aux physiologistes des sujets très
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