7 0 ORGANISATION DÈS îlEPtîLES.
lites granulations pour former un collier. Dans les
Iguanes, de grandes plaques arrondies s'observent
sur les tempes. Ces formes que prend l'épiderme
corné varient h l'infini ; dans les Serpens il est disséminé
par petits tubercules de figure variable sur
l'éîendue du corps, de manière cependant que le
derme puisse se prêter h de grandes extensions ; généralement
sous le ventre des Serpens il est distribué par
lames larges, entuilées, qui peuvent se relever et s'accrocber
sur le plan pour aider à la reptation. D'autres
plaques carrées analogues, mais rangées parallèlement
par verticilles, garnissent le dessous del'abdomen
des Crocodiles , des Sauvegardes et des Lézards proprement
dits.
La forme particulière et très Variable des plaques
qui sont appliquées sur diverses parties du corps dans
les trois premiers ordres de Reptiles, a permis de
désigner ces paires de lames sous des noms particuliers
qui servent, comme nous le verrons par la
suite, h la détermination des genres et des espèces.
Généralement les tubercules de la penu ont été indiqués
par les naturalistes comme caractères; c'est ainsi
que la pèau chagrinée des Caméléons, l'apparence verrUqueuse
de celle des Crapauds, des Geckos, des
Agames, et surtout les plaques carrées, molles et
verticillées des Ampliisbènes et des Chirotes , deviennent
des notes très importantes pour aider à la classification.
C'est dans le même but qu'on a remarqué les
étuis cornés ou épidèrmiques qui recouvrent les appendices
pédiformes qiii sortent du cloaque des Boas,
les cornes surcilièrés de la Vipère Céraste, la saillie
nasale et Cornée d'une espèce d'Iguane.
Cet épiderme se renouvelle plusieurs fois dans l'an-
SEiSlSIBltlTÉ^ TbtîCtlEIl.
née le plus souvent en tdtalité et en une seule pièce ;
c'est une sorte d'exfoliation des lames cOrnées. A chaque
mue les couleurs, qui semblaient avoir été ternies
par cet étui, paraissent en ce moment plus vives
et plus brillantes. Cette succession dans le changement
d'épiderme reste, pour ainsi dire, inscrite chez les
S e r p e n s à sonnettes ou dii genre Crotale, par le nombre
de petits étuis de corne qui recouvraient k dernière
vertèbre de la queue , et qui sont restés en gainés
à la suite les uns des autres.
Cette exfoliation de la surpeau est très remarquable
chez les Reptiles ; elle avait été d'abord observée dans
les Serpens , et on avait cru qu'elle n'avait lieu qu'une
seule fois dans l'année au printemps (1) 5 mais on s'est
assuré depuis, que certaines circonstances atmosphériques
, telles que les variations dans la sécheresse et
l'humidité, déterminaient cette sorte de dépouillement
ou de tnue, analogue à celle qu'éprouvent les
larves d'insectes et particulièrement les Chenilles.
Nous en avons été convaincus en voyant ce fait se répéter
chez quelques espèces de Sauriens et d'Ophidiens
dont nous observions les moeurs en les tenant
en captivité. Nous avons eu aussi occasion de constater
ce renouvellement de l'épiderme corné chez une jolie
petite espèce d'Émyde, dont nous avons suivi les habitudes
pendant plusieurs années consécutives, et nous
avons conservé la plupart des plaques qui garnissaient
sa carapace. Enfin chez les Batraciens la tdtalité de
l'épiderme muqueux parait se renouveler fort souvent;
(1) Serpentes primo -vere exeùnlcs exuunl cxuvias seu scnecldm.
L I H ^ T Î I Syslema natura:.
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