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4o4 CHÉLONIÈNS.
et la plupart des Élodites Cryptodéres sont dans oe
cas. Il n'y a de différences notables que pour les Potamites,
dont la bouche se trouve munie, le long de l'une
et de r autre mâchoire, d'une sorte de repli charnu représentant
des lèvres qui cachent en effet les os quand
les mâchoires sont complètement rapprochées; et dans
quelques genres des Pleurodères, comme les Chélodines,
dont les mâchoires sont aplaties sur leurs bords
correspondans atix alvéolaires, et surtout dans la Chélyde
Matamata, qui offre encore cette arcade plus plate
en dessus et plus arrondie vers la symphyse médiane.
Le mode de l'articulation de la mâchoire inférieure
avec le crâne présente aussi une particularité importante
qu'il est bon de rappeler ici. Comme l'os carré,
que l'on a nommé assez improprement l'os du tympan,
est entièrement soudé au temporal, au lieu d'être mobile
comme dans les Oiseaux et la plupart des autres
Rept i les , à l'exception des Batraciens, la mâchoire
inférieure se meut sur lui par une double facette condylienne
qui s'oppose à tout mouvement de protraction
, de rétraction et de latéralité ; de sorte que cette
articulation est des plus fixes et des plus solides.
Aus s i , quand les animaux de cet ordre ont saisi un
corps , comme leurs muscles élévateurs sont fort développés
dans cette région des mâchoires ; il est presque
impossible de leur faire lâcher prise, et , soit dit
par occasion , c'est un moyen que l'on a employé souvent
pour transporter à plusieurs lieues de distance de
fort grosses Tortues auxquelles on avait fait saisir un
bâton par le milieu, tandis que deux hommes se chargeaient
de les soulever ainsi.
Une apophyse coronoïde très courte, quiestpresque
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toujours une pièce distincte de la mâchoire inférieui^e,
se trouve placée à peu de distance de l'articulation
postérieure et donne attache au muscle crotaphite ou
temporal formé de plusieurs faisceaux distincts qui
correspondent peut-être en partie au masseter : tous
s'insèrent d'autre part sous la large voûte des os de la
joue, derrièi-e la fosse orbitaii^e. Un autre muscle interne
, correspondant aux ptérygoïdiens, agit également
pour produire le même effet du rapprochement des
mâchoires. Un seul petit muscle, placé en arrière de
l'articulation, s'étend de la tubérosité mastoïdienne à
l'extrémité de la mâchoire, et sert à la faire abaisser :
c'est l'analogue du digastrique.
La langue, outre son muscle propre et l'iiyoglosse',
est déterminée dans ses mouvemens par les géniohyoïdiens,
qui la portent, en avant; par les mylohyoïdiens,
qui la font appliquer sur la voûte du palais,
et par les omo-hyoïdiens et hyo-maxillaires, qui la
portent en arrière. Car, ainsi que nous l'avons déjà annoncé,
la langue des Chéloniens est peut-être une des
plus complexes, si on compare son organisation à celle
de la plupart des autres Reptiles.
Cuvier, dans son ouvrage sur les ossemens fossiles,
a figuré, sur la planche x u de la seconde partie du cinquième
volume , les os hyoïdes de plusieurs genres de
Tortues , et l'on voit qu'ils varient considérablement
pour la forme. Ils portent le plus ordinairement de
quatre à six cornes ou appendices destinés aux attaches
des muscles qui , par cela même, doivent présenter de
très grandes variétés dans leurs formes et leurs proportions.
On a observé des glandes sublinguales et salivaires
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