f: m
,, rii
8 2 ORGANISATION DES REPTILES.
Dans l'ordre des Bat raciens , il y a de grandes différences
entre les espèces à queue permanente ou les
Urodèles , comme les Salamandres q u i , pour la plupart,
ont, ainsi que les Crocodiles, la langue adhérente
dans la concavité de l à mâclioire inférieure , et les espèces
dites Anoure s ou sans queue , comme les Grenouilles
, les Cr apauds , les Rainettes. Ici la langue est
mol le, cha rnue , très humide , très contractile et surtout
très visqueuse ; elle est attachée par la base, ou
la partie l a r g e , h la concavité antérieure de la mâchoi
re; mais cet instrument si mo u , si sensible en
appa renc e , est évidemment destiné à un mode particulier
de préhension des a l imens , comme nous l'expl
iquerons en traitant des organes de la digestion.
Le s Pipas ou les Tédons offrent aussi quelques différentes
à cet é g a rd, leur langue étant h peine distincte.
Dans leur jeune âge, tous les têtards de
Batraciens ont , pour la plupa r t , la bouche armée de
mâchoires cornées et de lèvres mobi les , comme les
Tor tues dites Tr ionyx ; peut-être ont-ils comme elles
la faculté de savourer les particules des matières alimentaires,
qu'ils divisent alors, au lieu d'avaler la totalité
de la proie sans la mâ che r , comme le font ces
animaux lorsqu'ils sont adultes ou parfaits.
Organes de l'Odorat dans les Reptiles.
Le s odeur s sont à l'air atmosphérique ou aux gaz ,
ce que les saveurs sont à l'eau ou aux l iquides ; elles
sont essentiellement constituées, comme on peut le
prouv e r , par des molécules matérielles infiniment
ténues de fluides aériformes gazeux ou vaporeux, suspendues
dans l 'a i r , qui leur sert de véhicule. Chez les
SENS IBILITÉ, ODORAT. 8 3
animaux qui perçoivent la sensation des odeur s , on
observe que l'instrument destiné à éprouver cette
action est toujours situé sur le trajet que l'air doit
traverser avant de pénétrer dans les voies pulmonaires,
et le plus souvent à leur entrée même. L'organe
évidemment chargé de cette fonction est disposé de
manière que l'air atmosphérique est obligé de parcourir
des conduits plus ou moins anf ractueux, sur la
surface desquels une membrane humide , enduite
d'une matière muqueus e , se trouve étalée de manière
à arrêter et retenir les molécules odorantes.
On croit que cette action des odeurs s'exerce principalement
par une combinaison, par une sorte d'affinité
avec la matière muqueuse, qui en donne aussitôt connaissance
aux extrémités des ne r f s subj a c ens , destinés
à ce mode de percept ion, et qui les reconnaît tantôt
comme agréables et salutaires, tantôt comme ingrates
et nuisibles.
Cette sensation des odeurs est liée évidemment chez
les animaux aux deux fonctions de la nutrition et de
la reproduction ; c'est par son intermédiaire que les
émanations qui s'échappent de la matière alimentaire
vivante ou mor t e , se font reconnaître k distance, ainsi
que l'existence des individus dont le rapprochement
pour l'acte de la fécondation est absolument et réciproquement
nécessaire; de sorte que l'air est le guide
invisible qui dirige alors l ' anima l , et c'est par le mi -
lieu même du fluide dans lequel il respire , qu'il se
trouve averti de la présence des corps qui peuvent
subvenir à ses besoins .
Dans tous les animaux vertébi^és qui respirent l'air
en nature, on sait que l'organe de l'odoration ou de
l'olfaction est doubl e , ou qu'il forme deux cavités pai