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ORGAlflSATrON DES KEPTILES.
Ce sera l'objet des différens chapitres de ce livre
dans lequel nous ne désirons que familiariser nos lec^
teursavecJesnomsdesReptiles,dontlesparticularités,
énoncées ici pour la première fois, se trouveront par
ia suite développées avec tous les détails nécessaires.
CHAPITRE PREMIER.
DE LA MOTILITÉ CHEZ LES REPTILES.
On est convenu de désigner sous le nom d'organes
delà motibté, tous les instrumens que la nature pa^
rait avoir accordés aux animaux, seuls parmi tous les
autres etres, pour leur donner le pouvoir de changer
a volonté de lieu, en tout ou en partie. Les instrumens
de la vie rapportés par les physiologistes à cette faculté
de se mouvoir, sont de deux sortes. Les uns passifs,
sont destinés à recevoir directement, puis à transmettre,
faciliter, et à limiter les mouvemens : tels
sont les os, les ligamens,les tendons, íes aponévroses
Les autres sont des agens directs; ils sont composés
de fibres douées de la propriété de se contracter, de
se raccourcir : les faisceaux de ces fibres qui sont destinés
à produire une même action ou à y coopérer
sont regardés comme des moteurs directs ; on les
nomme alors des muscles.
Il y a parmi les Reptiles, sous le rapport des facultés
locomotrices, autant de diversités que chez les
mammifères. La plupart, à la vérité, sont terrestres,
ou appelés à vivre sur la surface solide du globe que
nous habitons; mais il en est, comme certains Lézards
ou Sauriens, qu'on nomme Dragons, qui peuvent s'élancer
dans l'air et s'y soutenir plus ou moins long-
Dû iÎOtfVEMÎEÎiï' Éïi GÉNÉRAL, l3
tetnps, k l'aide de membranes disposées en manière
de parachute, ainsi que le font les Polatouches.D'autres,
dont la race, il est vrai, n'existe plus aujourd'hui
à ce qu'il paraît, mais dont on retrouve des débris
fossiles, pouvaient probablement se mouvoir dans l'air
avec une grande vitesse et par une sorte de vol, à
l'aide d'un mécanisme et d'une structure analogue à
celle que nous observons dans les Chéiroptères ou
Chauves-Souris. Il est encore des Reptiles qui vivent
habituellement dans l'eau et peuvent y nager parfaitement,
soit avec des pattes aplaties, allongées et
changées en nageoires, comme dans les Phoques ,
telles sont les tortues aquatiques qu'on a nommées
Chélonées, Trionyx et Emydes; soit en faisant usage
d'une queue déprimée à son extrémité, comme celle
des cétacés, tels sont les Sauriens nommés Uroplales,
ou comprimée sur les côtés, à peu près comme celle
des Poissons. Ce dernier exemple nous est offert
par les Crocodiles et les Tupinambis parmi les Lézards,
et par quelques Ratraciens à queue, comme les
Protées, les Tritons, et les Sirènes. Enfin il existe
quelques Reptiles qui ont la forme des Serpens, qui
Vivent sous la terre dans des conduits qu'ils s'y creusent
à la manière des Lombrics, telles sont les Cécilies
et lesAmphisbènes ou double marcheurs. Celles-ci se
retirent dans des cavités souterraines pratiquées par
des insectes industrieux dont elles font leur nourriture
principale.
Quant aux autres modes de mouvemens généraux
ou de transport, nous les observons a peu près tous,
mais opérés par des espèces différentes de Reptiles ,
depuis la marche la plus lente, qui est pour ainsi dire
passée en proverbe dans la Tortue de ter re, jusqu'à la
vitesse de la course, dans la rapide agilité du Lézard.