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Ï O 6 ORGANISATION DES REPTILES.
doivent être découverts, explorés, appréciés, reconnus;
ensuite, par l'intermède des organes moteurs
ils doivent être rapprochés de l'animal, saisis, souvent
divisés, puis introduits dans la cavité digeslive, et lii,
par des opérations diverses et successives , ils doivent
être altérés, décomposés, recomposés, absorbés, revivifiés,
puis employés eu parties pour servir soit au
développement, goit aux actions à produi re, ou enfin
rejetés tout-à«.foit hors de l'économie.
La nutrition est donc la fonction la plus générale,
la plus indispensable aux êtres vivans, pour qu'ils
puissent conserver leur existence et produire les effets
ouïes actions qu'ils exécutent. Lesalimensprocurent
aux insîrumens de la vie, aux organes , les matériaux
nécessaires à leur développement, k leur réparation ,
à l'office dont ils sont chargés et qu'ils doivent remp
l i r ; car il ne se fait rien de rien. Ces alimens, ces
substances ingérées, doivent entrer dans la masse, dans
la composition de l'individu. Une fois employés, ces
matériaux doivent être sans cesse renouvelés, i l s sont
repris, empruntés, choisis parmi les corps environnans,
tantôt comme matière première et pour ainsi
dire primitive, parmi les élémens de la nature, et.
toujours pour les animaux dans d'autres matières organisées
qui ont fait successivement partie d'autres
êtres vivans (-1). Dans tous les cas, il faut que les ali-
( ! ) JXOUS avons plusieurs fols, dans nos cours au Jardin du Roi,
essaye de faire connaître à nos auditeurs les transforniallons possibles
de la matière ainsi méiamorphosée et pas sant successivement
dans les différens corps vivans.
Nous suj)posoas qu'un sable pur, formé de petits morceaux de
c p a r t z ou de silice en fragmens, pouvait se trouver expose aux
P E LA 3SUTRITX0N EN GÉNÉRAL. lO']
mens s o i e n t soumis hune décomposition préliminaire;
qu'ils soient ramenés , pour ainsi dire, par la dissolu^
variations de l'atmosphère, à l'action de la lumière, de la clia-
¡ ¡ u r , de la sécheresse, de l'humidité; qu'il tomberait nécessairement
à sa surface des corpuscules , des atomes pulvérulens de ceux
qu'on voit répandus et flottans dans l'air; que l'action hygrométrique
appellerait bientôt l'humidité sur cett e poussière, qu'il s'y développerait
de petites moisissures, des fdamens de matière organique
entrelacés, qu'on nomme hyssus ; que ceux-ci se dét rui raient ;
que sur leurs débris ou détritus on verrait se produire des /ic/ie^is
crustacés, qui seraient à leur tour altérés par les vicissitudes des
saisons; qu'à leurs places et sur leurs débris, il ne tarderait pas à
naître des mousses j que lorsque celles-ci périraient , elle laisseraient
un peu plus de cet t e terre premièr e végétale, qu'on nomme humus et
dans laquelle p euvent tomber les germes de quelques/oi j jc.-ei ; qu'enfin
sur leterreau produi t par la décomposi t ion de cel les-ci , mèléavec
k silice, naîtraient des bruyères , puis des graminées, des liliacées,
diverses plantes annuelles dicotylédonées, des arbrisseaux, et en
dernier lieu, peut-être de très grands arbres; car telle est la succession
des végétaux.
Mais sur ces plantes, disions-nous, se nourriront des variétés innombrables
d'animaux. Pour n'en suivre qu'une seule race, que
nous supposerons avoir été déposée sur les feuilles d'un peuplier,
et que nous nommerons des Puc e rons , nous ne tarderons pas à découvrir
parmi ce troupeau ou dans cetle famille d'insectes suceurs
Jes larvcsde Coccinelles ou de celte espèce d' I Iémérobe qu'on nomme
Lion des Pucerons, qui s'en gorgent et s'en nourrissent uniqueinent
; mais ces derniers, à l'état parfait, seront saisis au vol par
des Asiles, sorte de diptères, qui sont aux insectes mous, ce que les
Éperviers sont aux petits oiseaux. Ces Asiles eux-mêmes tomberont
dans les filets tendus par les Araignées qui en suceront les humeurs.
Ces Araignées, trouvant une foule d'autres êtres qui en sont
avides, deviennent la proie des Hirondelles et des J ioineaux ; ceuxci,
s'ils n'ont pas été mangés par d'autres oiseaux carnassiers, serviront
à la nourriture des Chats; mais les Chats eux-mêmes, par
les débris de leurs cadavres p\ par le résidu de leurs alimens, peuvent
alimenter jui» très grand nombre d'autres animaux. On voit
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