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138 ORGAKISAïIOW DES REPTILES.
et coniques, qui semblent garnir l'intérieur de l'oesopliage
chez les Tortues de mer, où cette sorte de surface
hérissée de pointes toutes flottantes, dont l'extrémité
libre est dirigée vers l'estomac , semble s'opposer
au retour de la matière alimentaire. Dans
le plus grand nombre des autres Reptiles , la portion
oesophagienne du tube digestif ressemble tout-à-fait
à celle de l'estomac qui en est la continuité, et qu'on
nomme cardiaque, pour la distinguer d'une autre qui
est un peu rétrécie, souvent plus épaisse, et qu'on an.
pelle pylorique.
On remarque que les intestins sont d'autant plus
courts et moins flexueux, que l'animal est plus carnassier
^ ce qui est démontré d'ailleurs d'une manière
positive par l'observation des cliangemens quiarrivent
dans ce canal chez les têtards des Grenouilles et des
autres Batraciens sans queue, lesquels, à l'époque de
leur vie fétale, se nourrissent de matières végétales
et ont un tube digestif excessivement allongé, tandis
que sous l'état parfait, l'animal étant carnassier,
perd les quatre cinquièmes de la longueur de ses intestins
qui se sont ainsi raccourcis. Cette disposition est
l'inverse de ce qu'on observe chez d'autres animaux, et
spécialement chez quelques larves d'Insectes , en particulier
de celles des grands Hydrophiles d'eau douce,
qui , de carnassiers qu'ils étaient lorsqu'on les nommait
des vers assassins et qu'ils avaient un tube digestif
de la longueur du corps, offrent au contraire une ampliation
extrême, et un développement des intestins
tel que, sous leiat parfait, il acquiert cinq ou six
fois la longueur primitive.
Les Tortues, qui se nourrissent plus particulièrement
de végétaux , ont aussi les intestins très longs
NUTRITION, DIGESTION.
et fort sinueux, tandis que les Serpens et beaucoup de
Sauriens ont, proportionnellement à la longueur de
leur corps, des intestins très courts et peu flexueux.
L'estomac , considéré isolément, est courbé et un
peu dirigé en travel's chez les Tortues et les Batraciens
sans queue ; il est arrondi dans les Crocodiles, en
forme de poire conique, non courbé et plus large vers
l'oesophage dans le Dragon, petit et recourbé sur luimême
dans les Caméléons ; dans les Salamandres il
est plus large au milieu, allongé, fusiforme. Chez les
Sirènes le tube intestinal semble de même longueur
dans toute son étendue, et il a les plus grands rapports
avec celui des Serpens ; chez ceux-ci la portion dilatée,
qui correspond à l'estomac, paraît composée de
deux parties; l'une plus large qui semble terminer
une sorte de cul-de-sac , et l'aulire plus étroite, plus
épaisse, correspondante à la région pylorique.
On peut , jusqu'à un certain point, distinguer deux
régions dans le reste de l'étendue du tube digestif,
ou dans la portion du canal qui suit l'estomac.
L'une correspond aux intestins grêles , et une autre,
plus large et qui commence là où ceux-ci paraissent;
se replier en formant une valvule circulaire, qu'on
retrouve chez presque tous , mais plus particulièrement
dans l'Iguane. Cependant il n'y a réellement
m véritable coecum, ni aucun appendice, ce qui les
distingue des parties correspondantes chez les Mammifères
et les Oiseaux. Cette portion dilatée représente
le rectum oule dernier intestin; on trouve dans
son intérieur des replis circulaires, des espèces de
cloisons mobiles , sortes de valvules conniventes qui
sont surtout fort évidentes dans quelques Serpens,
et dont la dernière forme une poche h part très reoiarquable
dotit no^S allons parler.
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