
tée. Même sur ce point la transition est moins brusque
qu’il ne semble et le vrai désert ne commence
réellement qu’au delà de Biskra (fig. 12).
Comme toutes les choses peu connues, le Sahara a
servi de thème à tous les écarts de l’imagination.
On se l’est longtemps représenté comme une mer de
sable, alors que le sable n ’en recouvre qu’une faible
partie. Plus longtemps encore on a cru que c’était le
lit récemment exondé d’une ancienne mer. Mais
rien n est resté de cette théorie dès qu’elle a été
sérieusement discutée. En effet, la constitution géologique
du Sahara ne diffère pas essentiellement de
celle des autres continents. On y trouve des terrains
très variés. Le crétacé y est abondant, ainsi que les
terrains tertiaires qui ne paraissent pas avoir été
recouverts par la mer depuis leur apparition. On y
trouve d ’abondantes alluvions quaternaires, mais ce
sont des dépôts laissés par les eaux douces, à une
époque où ces eaux étaient abondantes. Ces dépôts
ne constituent .pas le lit d’une ancienne mer. On ne
retrouve, ni les côtes, ni les coquilles qui devraient
témoigner de sa présence. « Au lieu d’alluvions
récemment abandonnées par les flots, nous trouvons
des terrains de tout âge; quelques-uns aussi vieux
que les plus vieux continents du globe : au lieu de
1 uniformité supposée, une structure géologique
simple, mais pourtant variée. Le Sahara a ses granits
comme la Bretagne, ses calcaires crétacés
comme la Champagne, ses calcaires éocênes comme
le bassin de Londres, ses terrains volcaniques
comme l’Auvergne (1). »
(1) Schirmef, Le Sahara, p. 13.
Mer intérieure. — Sur un point, cependant, l’hypothèse
d’une ancienne mer quaternaire a été vivement
discutée, c’est aux environs des Chotts tunisiens.
C’est dans cette région seulement que la question
est restée un péu douteuse, à cause du niveau des