
surtout sur le littoral et dans les montagnes du Sud,
mais son rôle forestier est peu considérable.
Sapin. — Dans les Babors, on trouve une forêt
d’un magnifique Sapin, YAbies numidica Delannoy,
que Cosson avait à tort rapporté à YAbies Pinsapo.
C’est le témoin d’une flore alpine disparue.
Essences secondaires. — Nous citerons encore
quelques essences forestières d’importance secondaire.
L’Amandier est répandu dans toutes les montagnes
de l ’Algérie, surtout dans les rochers, et
forme parfois, comme chez les Ouled Dahn près
Guelma, et dans la région de Garrouban, de véritables
peuplements. Les amandes de l’arbre sauvage
sont toujours amères.
Le Cerisier est fort répandu aussi à l’état sauvage
dans la région montagneuse.
Le Sorbier domestique se trouve dans les Babors.
Un grand Poirier, le Pirus longipes, joue un certain
rôle forestier dans l’Aurès avec le Fraxinus dimoi'-
pha. On les retrouve ailleurs l’un et l’autre, à l ’état
de vestiges.
Dans l’Edougb et au Goufl, on trouve des boisements
de Châtaigniers sauvages. Il en existe aussi
en Kroumirie. Peut-être quelques vieux châtaigniers
à fruits très petits, qui subsistent encore dans les
ravins de la Bouzareah, sont-ils aussi des restes
d’anciens peuplements disparus.
Le Tremble existe encore dans les Babors. Le Juni-
perus Thurifera couronne quelques crêtes de l’Aurès.
La variété naine du Juniperus communis forme quelques
buissons rabougris sur les sommets kabyles.
Le Caroubier et le Figuier sont très répandus dans
le Tell à l’état sporadique, le premier formant pourtant
çà et là de petits peuplements. Tous deux fructifient
abondamment, mais les figues sauvages ne
sont pas comestibles.
Le genre Pistacia, outre le Lentisque et le Pistachier
très cultivé en Tunisie, est encore représenté
par le Térébinthe (Pistacia Terebinthus) et le Betoum
ou pistachier de l’Atlas (Pistacia, atlantica), qui n est
en vérité qu’une variété plus grande et plus robuste
du térébinthe avec des feuilles plus petites. Le térébinthe
se trouve çà et là à la base des montagnes,
souvent bien difficile à distinguer du betoum. Quant
à ce dernier, il constitue une essence forestière en
voie de disparition, qui a dû jouer et pourrait jouer
encore un rôle bien important dans ce pays. On en
trouve de très gros pieds dans le Tell, répandus çà
et là dans la région montagneuse, mais cette essence
est surtout précieuse, parce que c’est à peu près la
seule qui pousse dans la région des steppes et jusque
dans le Sahara, partout où dans les dépressions,daïas,
oueds, etc., ses racines peuvent trouver un peu
d’humidité. On ne voit plus aujourd’hui que de gros
individus, qui, vu la lenteur de sa croissance, doivent
être bien vieux; on n’en voit pas de jeunes.
Il est impossible de terminer cette flore forestière
sans dire quelques mots d’éléments d emprunt, qui
jouent aujourd’hui un rôle considérable ; tels sont :
Les Eucalyptus globulus et rostrata, qui forment
partout des rideaux dans lès plaines et donnent déjà
à nos colons du bois en abondance.
Les Acacias d’Australie qui sont très cultivés
aussi, très rustiques et dont une espèce, VA. pyc-
nantha, paraît devoir prendre beaucoup d’impor