
tance, comme arbre à tanin; les Casuarina, Gle-
dilschia, Robinia, les Mûriers, Maclura, Juglans nigra,
Cyprès, etc.
Flore herbacée. — Si les arbres du Tell sont pour
la plupart verts en toute saison, il n ’en est pas de
même de la flore herbacée. Celle-ci, sauf sur quelques
points particulièrement frais, subit un temps d’arrêt
pendant la saison sèche et disparaît presque complètement.
Sur la terre nue, ou revêtue d’herbes sèches,
on voit trancher en vert sombre les touffes de len-
tisques ou autres broussailles, donnant de loin
l’aspect si caractéristique de peau de panthère, que
présentent tant de paysages algériens. C’est pendant
la saison sèche que la terre se repose. Pourtant
quelques plantes choisissent précisément cette
époque pour pousser, évitant ainsi la concurrence
des autres. Presque toutes sont plus ou moins
défendues contre la dent des animaux par des épines,
des essences, des principes toxiques ou môme par
leur port, étant exactement appliquées sur le sol :
Heliotropium supinum, Euphorbia Chamoesyce, Tri-
bulus terrestris.
Plusieurs de ces plantes, étant vivaces, peuvent
aller chercher l ’eau profondément, mais il en est
d’autres qui sont annuelles : Heliotropium europeum,
Crozophora tinctoria, Datura Stramonium, etc. et qui
n ’en produisent pas moins une végétation luxuriante.
Il serait curieux de voir par quels procédés elles se
procurent l’eau nécessaire à leur développement.
Il en est de même du Tabac et du Sorgho dans les
plantes cultivées.
Quelques plantes bulbeuses commencent à fleurir
dès le mois de juillet : (Jrginea Scilla, Pancraüum
maritimum, mais dès que les nuits deviennent plus
longues et les rosées plus abondantes, et bien plus
encore aux premières pluies, tout un monde de
plantes bulbeuses sort de terre comme par enchantement:
Urginea fugax, undulata, anthericoïdes ' Col-
chicum autumnale, Cyclamen africanum, Leucoium
autumnale, Biarum Bovei, Scilla autumnalis et
espèces voisines, Scilla lingulata, Narcissus elegans
et serotinus. Les Asparagus albus et altissimus se
couvrent de fleurs. Quelques Synanthérées sont
aussi en pleine floraison à cette époque, mais ce sont
des plantes qui semblent être complètement desséchées
et sont fortement épineuses : Carlinasulphurea,
C. lanata, Kentrophyllum lanatum ou bien vénéneuses
: Atractylis gummifera, Cardopatium corym-
bosum. Une pourtant est alimentaire : Barkhausia
Clausonis, mais elle est vivace et drageonnante et
peut ainsi braver la dent des animaux. Les fruits
s o n t rarement fertiles.
Avant les cultures, une grande place dans notre
flore, à cause du nombre considérable des individus,
était occupée par ce petit monde de plantes
bulbeuses, auxquelles on peut adjoindre quelques
espèces fleurissant plus tard : Merendera bulboco-
dium, Colchicum Bertoloni, Narcissus Tazetta et
espèces voisines, Asphodelus microcarpus, divers
Iris, Gladiolus, Bomulea, Tulipa Celsiana, de nombreux
A Ilium, Muscari, Phalanginm, etc., et les
Orchidées. La Scille maritime et l’Asphodèle, plus
grandes comme taille et couvrant d’énormes espaces,
frappaient surtout les regards. La culture détruit
presque toutes ces plantes ; seuls, quelques A Ilium,
M u s c a r i , Gladiolus, la tulipe de Cels et quelques