ouverture dans les vaiffeaux, foit qu elle ait ete faite par
le couteau anatomique ou par d ’autres accidens; on avoit
cru prévenir cet inconvénient en amalgamant quelque m étal
avec le mercure, en effet cet amalgame n’eft pas coulant
comme le mercure, mais il eft caffant comme la cire.
Toutes ces difficultés avoient obligé M. Homberg à
faire un tel mélange de métaux qu il fe liquefioit a une
chaleur affez douce pour ne pas endommager les vaif-
feaux, & qu’étant refroidi il ne fe caffoit pas aifément,
c ’étoit un mélange de parties égales de plomb, d ’étain &
de bifmuth , on pouvoit le tenir en fufion par une chaleur
qui n’auroit pas été affez grande pour rouffir du
papier. II fe trouva un obftacle nouveau à cette nouvelle
injeétion; l’air raréfié dans les vaiffeaux par la chaleur
des métaux en fufion, en arretoit le cours & I empechoit
de s’étendre librement, ou fkifoit crever les vaiffeaux, il
falloit donc trouver quelque moyen de prévenir ce mauvais
èffet. M. Homberg en trouva u n , qui étoit de faire
entrer de l’air dans les vaiffeaux pour en fécher les parois
internes, & de l’en faire fortir par les petites extrémités,
afin que dans le temps de l’injeétion l’air raréfié pût s’échapper
aifément par ces mêmes extrémités ; M. H om berg
fe fervit d ’abord d’un foufHet de forge pour faire
entrer de l’air dans les vaiffeaux qu’il vouloit injeéter,
mais comme cet air s’échappoit continuellement par les
extrémités des vaiffeaux, il falloit en fouffler continuellement
de nouveau pour tenir les vaiffeaux gonflez, &
cette manoeuvre devoit durer trois ou quatre jours de
fuite
fuite : on imagina une machine pour faire mouvoir le
bras du foufHet , mais il falloit remonter la machine
d ’heure en heure-, cet inconvénient fit que M. Homberg
renonça à fe fervir du foufHet, d ’ailleurs il n ’étoit pas
trop content de l’injeétion qui fuivoit toutes ces préparations;
cependant if imagina dans la fuite d ’appliquer à
la machine pneumatique les vaiffeaux qu’il voudrait in jeéter;
c ’étoit un moyen fûr & facile de les purger d ’air,
& de plus l’injeétion .fe faifoit dans le récipient même
de la machine , fans aucune communication avec l’air
extérieur. Le récipient étoit percé au fommet pour recevoir
un entonnoir de cuivre qui avançoit affez au dedans
pour qu’on y pût attacher un des vaiffeaux deftinez à
l’injeétion; pendant que l’on pompoit l’air , le bas de
l’entonnoir étoit fermé par un robinet qui interceptoit
l’air extérieur , & qui retenoit le métal fondu forfqu’on
le verfoit dans l’entonnoir : après avoir pompé l’air on
ouvrait le robinet, & à l’inftant la liqueur couloit dans
les vaiffeaux deftinez à la recevoir , & pénétrait jufque
dans les plus petits fans obftacle, pourvu qu’il n’y eût
aucune humidité; & dans le cas où ces vaiffeaux auraient
été mouillez, on les laiffoit dans la machine pneumatique
pendant un jour entier pour les fécher. On fçait affez
quelles précautions on eft obligé de prendre pour empêcher
qu’une chaleur auffi grande que celle qui eft nécef-
fàire pour tenir des métaux en fufion, ne faffe caffer le
verre du récipient, foit en fe communiquant trop promptement
, foit en dilatant l’entonnojr ou le métal dont les
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