écartée du côté, de l’angle moufle (1 ) qui eft entre la face large
& cave de cet os & la face étroite & arrondie, & qui eft fort
apparent dans la pièce fupérieure (A F ).
Il s e lf formé un calus aux extrémités fracturées de cet os fins
quelles aient été réunies, parce quelles frottaient fouvent les unes
contre les autres; la matière du calus était écartée par ce frottement
à mefùre qu elle fe formoit : les extrémités des pièces inférieures
des os ietendoient en fe déplaçant elles - mêmes dans les
différens mouvemens qu’elles pouvoient fa ire , ainfi les calus de
chaque extrémité au lieu de s’unir enfembie fe modeloient de paît
& d’autre par la preflion qu’ils recevoient des os, & fe poiiflbient
par le frottement dès qu’ils avoient acquis allez de dureté pour
réfifter; les extrémités des pièces fupérieures reftoient, pour ainfi
d ire , immobiles, car elles étaient par rapport aux pièces inférieures
, comme 1 os du bras eft par rapport aux os de l’avant - liras dans
le mouvement de la flexion du coude : c’é taient donc les parties
inférieures ( H & G , fg. j J qui tournoient fur les extrémités
( F &. E ) des parties fopérieures, ce qui a fait que ces extrémités
font polies par le frottement, & que le calus déborde tout autour
& y forme un bourrelet. II paroît à l’mfpeétion de ces os que le
calus de 1 os du coude s’étoit uni à celui de l ’os du rayon à l ’endroit
où il le touchoit ; au contraire les extrémités ( H & G )
des pièces inférieures font revêtues par le ca lu s , parce qu ayant
glifle contre les extrémités des pièces fopérieures, & fe trouvant
au deflous, comme je l ’ai déjà d it , elles ne frottaient contre
aucun o s ; mais les endroits ( K & L ) fur lefquels les extrémités
des pièces fopérieures gliffoient dans le mouvement de flexion des
pièces inférieures, font polis & environnez d’un rebord formé par
le calus; c’étaient les extrémités ( F Si. E ) des pièces fùpérieures
qui avoient écarté, & , pour ainfi d ire , modelé le calus pour
former ce rebord pendant qu’il était tendre & flexible; lorlqu’il
eut acquis de la folidité, il empêcha alors que les pièces inférieures
ne gliflàflent à côté des extrémités des pièces fopérieures, aufli
ce rebord eft-il beaucoup plus grand à l’endroit (G) parce que la
pièce inférieure de l’os du rayon ne fe trouvant pas placée préci-
fément au bout de la pièce fupérieure, & étant un peu écartée
du côté de l’os du coude, il y a une épaiflëur de calus aflèz
grande que l’extrémité de la pièce fupérieure de l’os du rayon a
fixée dans l’endroit où il ne fe rencontrait point d’os contre lequel
elle frottât. Le rebord eft aufli fort épais aux extrémités (H , G,
fîg, ^ J des pièces inférieures, parce que la flexion de ces deux
pièces étant fort petite, rien n’avoit empêché le calus de fe former
à leurs extrémités fur les endroits qui ne touchoient jamais
aux pièces fopérieures.'
Tous ces calus font enveloppez d’une membrane allez épaiflè
& fort dure, cependant on reconnoît encore à préfent quelle a
été flexible, & c’était cette membrane qui fervoit de ligament à
la nouvelle articulation ; au refte les calus font formez par pelot-
tons fort irréguliers, comme s’ils avoient été caflèz eux-mêmes
dans différens endroits après avoir eu un certain degré de con-
fiftance, & ils ont été enfoite réunis par des membranes : le fréquent
mouvement des os devoit néceffairement caufer toutes ces
irrégularités, aufli n’y a -t-il aucunes parties dans ces extrémités
fraélurées qui fe répondent précifément, & qui puiflent être
adaptées les unes aux autres : c’eft après les avoir rapprochées
aufli exaélement qu’il a été poffrble, que je les ai fait defliner
dans la fituation où elles font jig . Je n’examinerai pas de quels
mouvemens l’avant-bras a pû être capable après cette fracture,
une telle difcuflion m’écarterait de mon objet.