d ’aétion ; par exemple, fi l’on entend un coup de canon
ou le fon d ’une c lo ch e, comme ces effets font des bruits
qu ’on peut comparer avec des bruits de même efpèce
q u ’on a autrefois entendus, on pourra juger groffièrement
de la diflance à laquelle on fe trouve du canon ou de la
cloche , & aufli de leur groffeur, c’eft-à-dire, de la quantité
d ’aétion.
T o u t corps qui en choque un autre, produit un fon,
mais ce fon eft fimpie dans les corps qui ne fontpasélaf-
tiques , au lieu qu’il fe multiplie dans ceux qui ont du ref-
fort; lorfqu’on frappe une cloche ou un timbre de pendule,
un feul coup produit d ’abord un fon qui fe répète
enfuite par les ondulations du corps fonore , & fe multiplie
réellement autant de fois qu’il y a d’ofciliations ou de
vibrations dans le corps lonpre. Nous devrions donc juger
ces fonsnonpas comme fimples.mais comme com-
pofez, fi par l’habitude nous n’avions pas appris à juger
qu ’un coupneproduit qu’un fon. Je dois rapporter ici une
chofe qui m’arriva il y a trois ans, j’étois dans mon lit à
demi- endormi, ma pendule fonna & je comptai cinq heure
s, c ’eft-à-dire, j’entendis diftinélement cinq coups de
marteau fur le timbre, je me levai fur le champ, & ayant approché
la lumière, je vis qu’il n ’étoit qu’une h eure, & la
pendule n ’avoit en effet fonnéqu’une heure, carlafonne-
rie n’étoit point dérangée : je conclus après un moment de
réflexion , que fi l’on ne fçavoit pas par expérience qu’un
coup ne doit produire qu’un fon . chaque vibration du timbre
lèroit entendue comme un différent fo n , & comme fi
piufieurs
piufieurs coups fe fuccédoient réellement fur le corps
fonore. Dans le moment que j’entendis fonner ma pendule
, j’étois dans le cas où feroit quelqu’un qui enten-
droit pour la première fois , & qui n’ayant aucune idee
de la manière dont fe produit le fon , jugerait de la fuc-
ceftlon des différens fons fans préjugé, auffi-bien quefans
règle, & par la feule impreflîon qu’ils font fur! organe ,
& dans ce cas il entendrait en effet autant de fons diftinéts
qu’il y a de vibrations fucceflîves dans le corps fonore.
C ’eft lafucceflion de tous ces petits coups.répétez.ou,
ce qui revient au même , c ’eft le nombre des vibrations
du corps élaftique, qui fait le ton du fon f il n’y a point de
ton dans un fon fimpie, un coup de fufil, un coup de fouet,
un coup de canon produifent des fons différens qui cependant
n ’ont aucun ton , il en eft de même de tous les autres
fons qui ne durent qu’un inftant. Le ton confifte donc dans
la continuité du même fon pendant un certain temps;
cette continuité de fon peut être opérée de deux manières
différentes, la première & la plus ordinaire eft lafuc-
celfion des vibrations dans les corps élaftiques & fonores,
& la fécondé pourrait être la répétition prompte & nom-,
breufe du même coup fur les corps qui font incapables de
vibrations, car un corps à reffort qu’un feul coup ébranle
& met en vibration , agit à l ’extérieur & fur notre oreille
comme s’il étoit en effet frappé par autant de petits coups
égaux qu’il fait de vibrations, chacune de ces vibrations
équivaut à un coup, & c’eft ce qui fait la continuité de ce
fon & ce qui lui donne un ton ; mais fi 1 on veut trouver
Tome I I I . V u