que leurs armes étoient des bâtons durcis au feu, armez
par la pointe d ’une corne de quelque animal, &c. a ces
peuples n ’avoient donc aucun des arts en ufage chez les
Nègres.
Les voyageurs Hollandois difent que les Sauvages qui
font au nord du C a p , font des hommes plus petits que
les Européens, qu’ils -ont le teint rou x -b ru n , quelques-
uns plus roux & d ’autres moins, qu’ils font fort laids &
qu’ils cherchent à fe rendre noirs par de la couleur qu’ils
s’appliquent for le corps & for le vilage , que leur chevelure
eft fomblable à celle d ’un pendu qui a demeuré
quelque temps au g ib e th. Ils difent dans un autre endroit
que les Hottentots font de la couleur des Mulâtres, qu’ils
o n t le vifage difforme, qu’ils font d ’une taille médiocre,
maigres & fort légers à la courfe ; que leur langage eft
étrange, & qu’ils glouffent comme des coqs d ’inde c.
L e Père Tachard dit que quoiqu’ils aient communément
les cheveux prefqu’aulfi cotonneux qüe ceux des Nègres,
il y en a cependant plufieurs qui les ont plus longs & qui
les laiffent flotter fur leurs épaules, il ajoute même qüe
parmi eux il s’en trouve d ’aufti blancs que les Européens,
mais qu’ils fe noirciffent avec de la grailfe & de la poudre
d ’une certaine pierre noire dont ils fe frottent le vifage & *
* Voyez l’hiftoire générale des voyages,par M. l’Abbé Prevôt.Tamel,
page 2 2 .
fa Voyez le recueil des voyages de la Compagnie de Hollande,
page '121 S.
“ Idem, voyez voyage de 'Spilberg, page 4 4 g .
tout
tout le corps; que leurs femmes font naturellement fort
blanches, mais qu’afin de plaire à leurs maris elles fo
noirciffent comme euxa. O vington dit que les Hottentots
font plus bafanez que les autres Indiens, qu’il n’y a point
de peuple qui reffemble tant aux Nègres par la couleur
& par les traits, que cependant ils ne font pas fi noirs,
que leurs cheveux 11e font pas li crépus ni leur nez û
p la tb.
Par tous ces témoignages il eft aifé de voir que les
Hottentots ne font pas de vrais N ègres, mais des hommes
qui dans la race des noirs commencent à fo rapprocher
du blanc, comme les Maures dans la race blanche commencent
à s’approcher du noir; ces Hottentots font au
refte des efpèces de Sauvages fort extraordinaires, les
femmes fur-tout, qui font beaucoup plus petites que les
hommes, ont une efpèce d ’excroiffance ou de peau dure
& large qui leur croît au deffus de l’os pubis, & qui def-
cend jufqu’âu milieu des cuiffes en forme de tablierc ;
.Thevenot dit la même chofo des femmes Egyptiennes,
mais qu’elles ne laiffent pas croître cette peau & qu’elles
la brûlent avec des fers chauds, je doute que cela foit
auffi vrai des Egyptiennes que des Hottentotes ; quoi
qu’il en fo it, toutes les femmes naturelles du Cap font
* Voyez le premier voyage du Père Tachard. Paris, 1 6 8 6 ,
page 108.
b Voyez le voyage de Jean Ovington. Paris, 1 7 2 4 , page 1 P 4‘
c Voyez la defcription du' Cap, par M. Kolbe, Tome I , page p ï±
voyez auflï ie voyage de Courlai, page 2 ÿ 1 •
Tome I I I , O o o