D e s c r i p t i o n d u Ca b i n e t . 19-.
Pour cela il ne s agit que d avoir un maftic qui Toit
3fTez adhérent au vaifTeau pour fe foûtenir dans toutes
les inclinaifons, & même pour fupporter en tout ou en
partie le poids de la liqueur, qui puifte être appliqué
immédiatement fur le verre, malgré l’humidité que pro-
duifent continuellement les vapeurs des efprits ardens,
& qui réfifte à leur aétion ; ce maftic eft fort aifé à
faire, ce n eft qu’un mélange de mercure avec de l’étain
ou du p lom b , que j ai lait & appliqué de la manière
fuivante.
J ai mele par la trituration dans un mortier de fer ou
de marbre, de la poudre de plomb ou d ’étain avec du
mercure en aftez grande quantité pour faire une pâte
molle : j’ai appliqué cette pâte fur les bouchons de liège
qui ferment les bocaux remplis d ’efprit de vin, & je l’ai
etendue de façon que la couche qu elle formoit, n ’étoit
que de 1 epaiffeur d environ une ligne, & qu’elle touchoit
par tous les points de fà circonférence aux bords du vaif-
feau, le bouchon de lïege étant un peu enfoncé au deflous
de les bords ; pendant que j appliquois l’amalgame je
voyois fuinter la vapeur de i’efprit de vin , & même ,
lorfque j’inclinois le vaifTeau, la liqueur couloit au dehors,
mais bien-tot cette forte de maftic s’applique de lui-même
aux parois du vafe, de forte qu’après quelques minutes on
peut le renverfer, le laiffer tant qu’on veut dans cette
pofition, fans qu’il en échappe rien.
Il eft aife de voir pourquoi l’amalgame ne retient pas
la liqueur dans le premier inftant après qu’il a été appliqué.
Tome I I I - Bb