exceffivement fro id , &ünit dès qu’on arrive dans un pays
lin peu plus tempéré.
L e climat le plus tempéré eft depuis le q om' degré
jufqu’au yorac, c’eft auffi fous cette zone que le trouvent
les hommes les plus beaux & les mieux faits, c ’elt fous
ce climat qu’on doit prendre l’idée de la vraie couleur
naturelle de l ’h om m e , c ’eft-là où l’on doit prendre le
modèle ou l’unité à laquelle il faut rapporter toutes les
autres nuances de couleur & de beauté, les deux extrêmes
font également éloignez du vrai & du beau : les pays
policez lituez fous cette zone , font la Géorgie , la Cir-
calfie, l’Ukraine , la Turquie d ’Europe , la Hongrie,'
l’Allemagne méridionale, l ’Italie, la Suilfe, la France ,
& la partie feptentrionale de i’Efpagne, tous ces peuples
font auffi les plus beaux & les mieux laits de toute la
terre.
O n peut donc regarder le climat comme la caufe première
& prefque unique de la couleur des hommes ; mais
la nourriture, qui fait à la couleur beaucoup moins que
le climat, fait beaucoup à la forme. Des nourritures grof-
fières, mal laines ou mal préparées peuvent faire dégénérer
l’efpèce humaine, tous les peuples qui vivent mi-
férablement iont laids & mal faits ; chez nous - mêmes
les gens de la campagne font plus laids que ceux des
villes , & j’ai fouvent remarqué que dans les villages
où la pauvreté elt moins grande que dans les autres
villages voifins, les hommes y font auffi mieux faits &
les vilàges moins laids. L ’air & la terre influent beaucoup
fur
lùr la forme des h ommes, des;.animaux, des plantes:
qu’on examine dans: le même canton l.es; hommes qui
habitent les terres élevées ,. comme les côtaux.ou le
deffus des coiiines , & qu’on les compare avec ceux qui
occupent le milieu des vallées voifines, on trouvera.que
les premiers lont agiles , tlilpos , bien faits , fpirituels , &
que les femmes y font communément jolies , au lieu .qye
dans le plat pays, où la terre eft greffe , l’air épais -,-de
l’eau moins p u re, les paylans font greffiers, pefans, mal
faits , ftupirics , & les payfannes prefque toutes laides.
Q u ’on amène des chevaux d ’Efpagne ou de Barbarie
en France , il ne fera pas poffible de perpétuer leur
ra c e , ils commencent à dégénérer dès la première génération
, & à la troifième ou quatrième ces chevaux de race
barbe ou efpagnole, fans aucun mélangé avec d autres
races, ne laifferont pas de devenir des chevaux françois,
en forte que pour perpétuer les beaux chevaux , on eft
obligé de croifer les races, en failânt venir de nouveaux
étalons d ’Efpagne ou de Barbarie : le climat & la nourriture
influent donc lur la forme des animaux d une
manière fi marquée , qu’on ne' peut pas douter de leurs
effets ; & quoiqu’ils foient moins prompts , moins appa-
rens & moins lenlibles fur les- hommes , nous devons
conclurre par analogie , que ces effets ont lieu dans 1 ef-
pèce humaine, & qu’ils fe manifeftent par les variétés*
qu’on y trouve^
T o u t concourt donc à prouver que le genre humain
n’eft pas compofé d ’efpèces effentiellement différentes.
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