à vingt-deux ou vingt-trois degrés latitude fud, femblent
être de la même race que ceux dont nous venons de parler,
ils font extrêmement laids, ils ont de même le regard
de travers, la peau n o ire , les cheveux crépus, le corps
grand & délié *.
Il paraît par toutes ces defcriptions que les ifles & les
cotes de l ’océan Indien font peuplées d ’hommes très-
differens entre eux. Les. habitans de Malaca, de Sumatra
& des ifles Nicobar, femblent tirer leur origine des Indiens
de IaPrefqu’ifle de l ’Inde; ceux de Java, des Chinois
, à l’exception de ces hommes blancs-& blonds qu’on
appelle Chacrelas, qui doivent venir des Européens ; ceux
des iflesMoluques paroiffent aulfi venir pour la plupart,
des Indiens de la Prefqu’ifle ; mais les habitans de l’ifle de
T im o r qui eft la plus voifine de la nouvelle Hollande,
font à peu près fembfables aux peuples de cette contrée.
Ceux de l’ifle Formofe & des ifles Marianes fe relfemblent
par la hauteur de la taille, la force & les traits ; ils paroif-
fent former une race à part différente de toutes les autres
qui les avoifinent. Les Papous & les autres habitans des
terres.voifines d e là nouvelle Guinée, font de vrais noirs
& relfemblentà ceux d’Afrique, quoiqu’ils en foient pro-
digieufement éloignez, & que cette terre foit féparée du
continent de l’Afrique par un intervalle de plus de 220 0
lieues de mer. Les habitans de la nouvelle Hollande ref-
femblent aux Hottentots ; mais avant que de tirer des con-
féquences de tous ces rapports, & avant que de raifonner
* Idem, TomeIV, page 134.
fur ces différences, il eft néceffaire de continuer notre examen
en détail des peuples de l’Afie & de l’Afrique.
Les Mogols & les autres peuples de la prefqu’ifle de
l ’Inde relfemblent affez aux Européens par la taille & par
les traits, mais ils en diffèrent plus ou moins par la couleur.
Les Mogols font olivâtres , quoiqu’en langue Indienne
Mogoi veuille dire blanc ; les femmes y font extrêmement
p ro p re s, 6c elles fe baignent très - fouvent, elles font de
couleur olivâtre comme les hommes, & elles ontles jambes
& les cuiffes fort longues & le corps affez court, ce
qui eft le contraire des femmes Européennes3. Tavernier
dit que lorfqu’on a paffé Lahor 6c le royaume de Cachemire
, toutes les femmes du Mogol naturellement n’ont
point de poil en aucune partie du corps , & que les hommes
n ’ont que très-peu de barbe b. Selon T hevenot les femmes
Mogoles font affez fécondes, quoique très-chaftes, elles
accouchent aufïi fort aifément, & o n en voit quelquefois
marcher par la ville dès le lendemain qu’elles font accouchées
; il ajoute qu’au royaume de Decan on marie les en-
fins extrêmement jeunes ; dès que le mari a dix ans & la
femme huit les parens les laiffent coucher enfemble, 6c il
y en a qui ont des enfans à cet âge ; mais les femmes qui
ont des enfans de fi bonne h eu re, ceffent ordinairement
d ’en avoir après l’âge de trente an s, & elfes deviennent
extrêmement ridées c. Parmi ces femmes il y en a qui fe
“Voyez les voyages de la Boulaye le Gonz. Paris, 1 8 3 7 .page 1 j 3 ,
1 V. les voyages de Tavernier. Rouen, 1 7 1 3 - Tome 111, page 80,
c V. les voyages de Thevenot, Tome I I I , page 2 4 - 6.
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