métatarfe, ont naturellement tant de moëlle, qu il eft a
préfumer qu’il en eft encore refté après l’ébullition ; le
fable eft deftiné à recevoir cette graifle , dont il s imbibe
à meftjre que la chaleur du foleil la fait fondre. Les jours
où il ne tombe point de plu ie, il faut arrofer les os & les
ardoifes, & frotter les os avec de fortes vergettes : l’heure .
de midi eft la plus convenable pour cette opération . parce
qu’alors la rofée qui étoit tombée fur les os pendant la
nuit a .été diftipée par le foleil du matin & a fait fon eff et.
Simon Pauli veut rendre raifon de 1 emploi de L ardoife
dans fon procédé j il fait remarquer qu elle exhale une
odeur fulphureufe lorfqu’on l’arrofe dans le temps qu elle
eft échauffée par le foleil, & il afliire que cette odeur fe fait
fentir au loin , Sc qu’elle eft aufti forte que celle d une
mèche foufrée qui brûlerait. 11 prétend que 1 ardoife ou
le fchift contient non feulement un fel qui eft particulier
à ce genre de pierre , mais encore beaucoup de foufre ;
c’eft pourquoi, ajoûte cet auteur, lorfqu un toit couvert
d ’ardoife eft échauffé par l’incendie d une maifon voifine,
s’il y tombe de l’eau qui fera jettée pour éteindre le feu .
i’ardoife fe fend & éclate en morceaux qui fautent au vifage
de ceux qui jettent l’eau. C ’eft fans doute par rapport aux
fels & au foufre que l’on a choift l’ardoife pour fervir
de fupport aux os que l’on expofe a 1 air pour y etre
blanchis.
On a trouvé un autre moyen de blanchir les os ; au
fieu de les faire bouillir, on les fait macérer élans une eau
préparée ; on commence par enlever la plüs grande partie
des chairs fans offenfer le périofte, enfuite on tient les os
pendant quelques jours dans l’eau pour diffoudre le fang
qui s’y trouve, enfin on les met dans une eau chargée de
fel de fo u d e, de chaux vive & d ’alun ; s’il ne faut que vingt
pintes d ’eau pour baigner les o s , il fuffit d ’y faire diffoudre
quatre livres de chaux v iv e , quatre onces de fo u d e, & au-
tan td ’alun. L ad o fed e cesingrédiensn’eftpas indifférente,
car fi elle étoit trop forte les os fe décompoferoient, & fi
elle étoit trop foible la graifle & la moëlle ne feraient pas
difloutes en entier: il faut auffi quelques précautions dans
l ’ufage de ces mêmes ingrédiens, carfi les fels ou la chaux
n’étoientpas bien diffous, ils tacheraient les o s , c’eft pourquoi
on prépare la diffolution avant que de la répandre
deffus,ou on enferme les fels dans un nouet. On change
cette première eau après un mois ou fix femaines, lorf-
qu’elle eft trop chargée de graifle ; alors on en met une
nouvelle préparée de la même faço n , & on y laifle les os
pendant fix mois, un an & plus ; enfin forfqu’ils ont un
certain degré de blancheur, &, pour ainfi d ire , de tranf-
parence, c’eft une preuve qu’ils font affez macérez, alors
on les nettoie & on les fait fécher.
Cette méthode ne convient pas lorfqu’on veut confer-
ver les ligamens&les cartilages pour faire les fquelettes que
les Anatomiftes appellent naturels, c’eft-à-dire, les fquelettes
dont les os font attachez par leurs propres ligamens :
la longue macération lés détruit & fépare les épiphyfes ;
auffi fàut-il employer d ’autres moyens pour les fquelettes
des jeunes fujets, & laifler le périofte fur les joints- des m