nord desEfquimaux, & même dans lapartiefeple„triona|e
d e l i De de Terre-neuve, relTemblem àcesGroenlandois,
Ils font comme eux, de très-petite fîature, leur vifage ell
large & plat, ils ont le nez camus, mais les yeux plus
gros que les Lappons*.
Non feulement ces peuples fe reffemblent par la lai-
eur, a petiteffe de la taille, la couleur-des cheveux &
des yeux, mais ils ont auffi tous à peu près les mêmes
inclinations & le s mêmes moeurs, ils font tous également
greffiers, fuperfhtieux, fiupides. Les Lappons Danois ont
gros chat noir, auquel ils difent tous leurs fecrets &
qu ils confultent dans toutes leurs affaires, qui fe rédui-
fent a favoir s il faut aller ce jour-là à la chaffe ou à la pê-
c e. hez les Lappons Suédois il y a dans chaque famille'
un tambour pour confulter le diable ; & quoiqu’ils foient
robufîes & grands coureurs, ils font fx peureux, qu’on
n a jamais pu les faire aller à la guerre. Guflave Adolphe
avoit entrepris d ’en faire un régiment, mais il ne put
jamais en venir a bout; il femble qu’ils ne peuvent vivre
que dans leur pays & à leur façon. Ils fe fervent pour
courir fur la neige, de patins fort épais de bois de fa-
P.m ; Iong* d ’environ deux aunes & larges d ’un demi-
pied , ces patins font relevez en pointe fur le devant &
percez dans le milieu pour y paffer un cuir qui tient le
pied ferme & immobile; ils courent fur la neige avec
tant de viteffe, qu’ils attrapent aifément lès animaux les
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plus légers à la courfe ; ils portent un bâton ferré, pointu
d ’un bout & arrondi de l’autre : ce bâton leur fert à fe
mettre en mouvement, à fe diriger , fe foûtenir, s’arrêter
, & auffi à percer les animaux qu’ils pourfuivent à la
courfe ; ils defcendent avec ces patins les fonds les plus
précipitez, & montent les montagnes les plus efcarpées.
Les patins dont fe fervent les Samoïedes, font bien plus
courts & n’ont que deux pieds de longueur. Chez les
uns & les autres les femmes s’en fervent comme les hommes
; ils ont auffi tous l’ufage de l’a rc , de l’arbalète ; &
on prétend que les Lappons Mofcovites lancent un javelot
avec tant de force & de dextérité, qu’ils font fûrs de
mettre à trente pas dans un blanc de la largeur d ’u n écu , &
qu’à cet éloignement ils perceroient un homme d’outre
en outre ; ils vont tous à la chaffe de l’hermine, du loup-
cervier , du renard, de la martre, pour en avoir les peaux,
& ils changent ces pelleteries contre de l’eau-de-vie &
du tabac qu’ils aiment beaucoup. Leur nourriture efl: du
poiffon f e c , de la chair de renne ou d ’ours, leur pain
n ’eft que de la farine d ’os de poiffon broyée & mêlée avec
de l ’écorce tendre de pin ou de bouleau, la plupart ne
font aucun ufage du fe l, leur baiffon efl de l’huile de baleine
& de l’eau, dans laquelle ils laiffent infufer des grains
de genièvre. Ils n ’o n t, pour ainfi d ire, aucune idée de religion
ni d ’un être fuprême, la plupart font idolâtres, &
tous font très-fuperftitieux, ils font plus groffiers que
fauvages., fans courage, fans’ refpeét pour foi - même ,
fans pudeur : ce peuple abjeét n ’a de moeurs qu’affezpour