N.° C C L X X X I .
Fraélure de l ’aftragal du p ie d gauche.
L’apophyfe ou ia portion antérieure de cet os a été caffée &
fëparée du corps ou de la portion poftérieure. Un Jardinier du
jardin du Roy eut le pied renverfe du côté du talon par la
chute d’un arbre ; les tégumens du delîiis ou du col du pied
furent déchirez par cet accident, & l’alhagale frafturé comme je
viens de le dire ; on fut obligé de lui couper la jambe, les os
de cette jambe & du pied forent difféquez , l’aftragal dont il
s’agit en fait partie.
P I E C E S D ’A N A T O M I E IN J E C T E E S ,
D E S S É C H É E S , frc.
L es dernières ramifications des vaiffeaux du corps des
animaux font fi fines qu il n efl pas poffible de les apercevoir,
fu r-tou t lorfqu après la mort ces vaiffeaux font
affaiffez; cependant il importoit beaucoup aux Anatomiftes
de pouvoir diftinguer ces petites ramifications & de les
fuivre jufqu a leurs extrémités, c ’étoit le feui moyen de
reconnoître le cours des liquides, qui ne peut être fen-
fible que par la dire&ion des vaiffeaux qui les contiennent
; ils ont donc cherché une manière de les rendre
fenfibles à l’oe il, & ils ont imaginé pour cet effet de les
remplir d ’une liqueur colorée qui les gonfle, & qui leur
donne une couleur différente de celle des parties qui les
environnent, c’eft cette préparation que l’on appelle
injeélion : les Anciens ne la connoiffoient pas , ils fe
contentoient de fouffler les vaiffeaux pour les diftendre
& pour leur donner du relief, ce n ’a été que dans les
derniers fiècles, & fu r-to u t dans le dernier, que l’on a
fait des inje&ions. Cette efpèce d ’art a produit plufieurs
découvertes dans l’économie animale, & a donné de
plus une grande commodité pour les diffeélions, car les
Vaiffeaux étant relâchez après la m ort, comment pourroit-
on les difféquerï à peine les diftingue-t-on des parties
qui les environnent : quelqu’adreffe, quelque légèreté
que l’on ait dans la main, on ne peut pas éviter de les
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