main belle, l’air d o u x , les yeux vifs, le rire agréable, &
qu ’il y en a qui danfent fort joliment *. La plus grande
partie des voyageurs Hoiiandois s’accordent à dire que
les babitans naturels de cette ifle,dont ils font aétuelle-
ment les poffefleurs & les maîtres, font robuftes, bienfaits,
nerveux & bien mufclez; qu’ils ont le vifage plat,
les joues larges & élevées, de grandes paupières, de petits
yeux, les mâchoires grandes, les cheveux longs, le
teint bafané, & qu’ils n’ont que peu de b arb e, qu’ils portent
les cheveux & les ongles fort longs, & qu’ils fe font
limer les d en tsb. Dans une petite ifle qui eft en face de celle
de Java les femmes ont le teint bafané, les yeux petits, la
bouche grande, le nez écrafé, les cheveux noirs & longsc.
Par toutes ces relations on peut juger que les habitans dé
Java reflemblent beaucoup aux Tartares &aux Chinois,
tandis que les Malais & les peuples de Sumatra & des
petites ifles voifines en different & par les traits & par
la forme du corps, ce qui a pu arriver très-naturellement,
car la prefqu’ifle de Malaca & les ifles de Sumatra & de
Jav a, aufli-bien que toutes les autres ifles de l’Archipel
in d ie n , doivent avoir été peuplées par les nations des con-
tinens voifins, & même par les Européens qui s’y font
habituez depuis plus de deux cens cinquante ans , ce qui
fait qu’on doit y trouver une très-grande variété dans les
* V o y . tes voyages de François Légat. Amjt. 170 8.T. I I , p. / y 0.
h V . le Recueil des voyages de la Comp. de Hollande. Amji. 1702,
Tome I,p. 392.. V o y . auffi les voyages,de Mandelflo, Tome II, p. y 4 4 .
' V . les voyages de le Gentil. Paris., 172p . Tome 111, p. $2.
h ommes, fbit pour les traits du vifàge & la couleur de la
peau , foit pour la forme du corps & la proportion des
membres ; par exemple, il y a dans cette ifle de Java une
nation qu’on appelle Chacrelas, qui eft toute différente,
non feulement des autres habitans de cette ifle, mais
même de tous les autres Indiens. Ces Chacrelas font
blancs & b lo n d s, ils ont les yeux foibles, & ne peuvent
fupporter le grand jour; au contraire ils voient bien la
n u it, le jour ils marchent les yeux baiflez &. prefque
fermez a. Tous les habitans des ifles Moluques font, lelon
François Pyrard , femblables à ceux de Sumatra & de
Java pour les moeurs, la façon de vivre , les armes, les
habits, le langage, la couleur, & c '\ Selon Mandelflo,
les hommes des Moluques font plutôt noirs que bafanez,
& les femmes le font moins ; ils ont tous les cheveux noirs
& liftes, les yeux g ro s, les fourcils & les paupières larges,
le corps fort & robufte; ils font adroits & agiles, ils vivent
lo n g -tem p s, quoique leurs cheveux deviennent
blancs de'bonne heure. Ce voyageur dit auflî que chaque
ifle a fon langage particulier, & qu’on doit croire qu’elles
ont été peuplées par differentes nations c. Selon lui les
habitans de Bornéo & de Baly ont le teint plûtôt noir que
bafané d , mais félon les autres voyageurs ils font feule-
* Voyez les voyages de François Légat. Amjlerd. 1 7 0 8 . Tome I I ,
page 1 3 7 . jj
1 V. les voyages de François Pyrard. Paris, 1 6 1 p . TomeII,p, 1 7 8 .
c V. les voyages de Mandelflo, Tome-II, page g 7 8 .
J V. ibid, Tome I I . p, y 8y & y 6 6.