parce qu’elles aboutiflënt aux tefticules, où fe fait l’élaboration
du fperrne : le s . veines qui reçoivent le fàng au fortir de ces
filtres, forment des anaftomofes & des entrelacemens qui femblent
retarder le cours du fang pour faciliter la lecrétion de la lëmence;
ces veines prennent ordinairement en remontant la même route
que les artères fui vent en d é fe n d a n t , la droite aboutit dans la
v e in e -c a v e , & la gauche dans lem ulg ente , environ à la même
hauteur où les artères Ipermatiques fortent de l’aorte.
Cet appareil de vailfeaux ell le même dans l’homme & dans
la femme, de forte qu’on les appelle Ipermatiques dans la femme
comme dans l’homme, & on a qualifié du nom de tellicules
les corps auxquels ils aboutiflënt dans les deux sexes ; cette analogie
lemble indiquer qu’il y a une lecrétion auffi abondante
dans les tellicules des femmes que dans ceux des hommes ; en
effet on a vû dans le fécond volume de cet ouvrage que les
tefticules des femelles ne font pas des ovaires, mais de vrais
tefticules qui contiennent une lëmence aétive & prolifique fem-
blable à celle des mâles, & les expériences de M. de Buffon ne
iaiflënt plus aucun doute for ce fait important * ; dès - fors la
liqueur féininale étant la même, & réalilee de la même façon
dans les tefticules de l’un & de l’autre sèxe, par les mêmes moyens
& par les mêmes voies, elle arrive de part & d’autre dans le
lieu deftiné à la formation du foetus qui s’opère par le mélange
des deux femences : l’émilfion de cette liqueur eft précédée de
l’éreélion ; les parties qui contribuent à cette éreélion & celles
qui l’éprouvent, font abfolument les mêmes dans les deux sèxes :
on fait que le membre viril & le clitoris font femblables pour
la conformation , & que le gland de l’une & de l’autre de ces
parties eft lùfoeptible d’irritation, & même d’un violent érétilme :
* Voyez les chapitres VI & fuivans du fécond vol. de cet ouvrage.
les mufcles qui les maintiennent dans Cet état, & que l’on a
appeliez éreéteurs par cette raifon, fe trouvent dans les deux
sèxes, & ne diffèrent en rien ; ainfi 1 éreélion dans les femelles
fe fait comme dans les mâles par les mêmes moyens & dans les
mêmes organes.
Voyons à prélënt le changement qui arriveroit dans le mâle
en fuppofànt qu’il eût une matrice, & celui qui fe ferait dans la
femelle fi elle étoit privée de ce vifeère.
Les trompes de Fallope reçoivent la liqueur fèminaie qui
découle des tefticules de la femme pour la porter dans la matrice
, comme les; canaux déférens reçoivent celle des tefticules
de. ;i’homme pour la porter dans les véhicules feminales ; auffi
voyons-nous dans les femelles de plufieurs animaux que les trompes
de la matrice font adhérentes aux tefticules. Les véhicules
féminales occupent dans l’homme le lieu où ferait la matrice s’il
en avoit une ; dans ce cas elle intercepterait le canal de l’urètre
, alors le membre viril ne ferait plus qu’un clitoris , &
les tefticules relieraient dans le bas-ventre à côté de la matrice :
au contraire fi la femme étoit privée de matrice , fes tefticules
n’étant plus retenus par ce vifeère, defeendroient plus bas, &
pourraient fortir au dehors comme dans l’homme ; cette pofi-
tion fuppoferoit auffi, comme dans l’homme, des canaux déférens-
& des véhicules féminales à la place de la matrice derrière la
veflïe, & le vagin qui n’eft qu’une dépendance de la matrice,
étant auffi fupprimé , le cours de l’urine pourrait former un urètre
dans le clitoris, qui deviendrait alors un membre viril.
La différence entre les deux sèxes ne vient donc que de la
préfence de' la matrice ; cet organe exifte dans la femme, qui
doit être par la volonté du Créateur la feule dépofitaire du
foetus, & qui a pour le contenir un vifeère de plus que l’homme ;