plus clair que les hommes ; qu’elles font aulfi mieux faites,
q u ’elles ont le vilage plus lo n g , & que leurs traits font
alfez réguliers, fi ce n’eft que leur nez eft fort court Si
tout-à-fàit plat entre les yeux ; qu’elles ont les membres
très-petits, les cheveux noirs & longs ; & que les hommes
en général font Ipirituels & agiles, mais fiiinéans & larrons.
On trouve dans les lettres édifiantes que les habi-
tans des Philippines relfemblent aux Malais, qui ont autrefois'conquis
ces ifles ; qu’ils o n t, comme eux, le nez
p e tit, les yeux grands, la couleur olivâtre-jaune, & que
leurs coutumes & leurs langues font à peu près les mêmes*.
Au nord de Manille on trouve Pille Formofe qui n’eft
pas éloignée de la côte de la province de Fokien à la
Chine ; ces infulaires ne relfemblent cependant pas aux
Chinois. Selon Struys les hommes y font de petite taille,
particulièrement ceux qui habitent les montagnes, la plupart
ont le vilàge large, les femmes ont les mamelles greffes
& pleines, & de la barbe comme les hommes ; elles ont
les oreilles fort longues, & elles en augmentent encore la
longueur par certaines greffes coquilles qui leur fervent
de pendans ; elles ont les cheveux fort noirs 6c fort longs,
le teint jau n e -n o ir, il y en a aulfi de jaunes-blanches &
de tout-à-fait jaunes ; ces peuples font fort fainéans, leurs
armes font le javelot Si l’arc dont ils tirent très-bien, ils
font aulfi excellens nageurs, & ils courent avec une vîtelfe
incroyable. C ’eft dans cette ilîe où Struys dit avoir vu de
fes propres yeux un homme qui avoit une queue longue
* Voyez les lettres édifiantes. Recueil IL p.14.0.
de plus d ’un p ie d , toute couverte d ’un poil roux, & fort
femblable à celle d ’un boeuf ; cet homme à queue afluroit
que ce défaut, fi c’en étoit un, venoit du climat, & que
tous ceux de la partie méridionale de cette ilîe avoient
des queues comme lui *. J e ne fais fi ce que dit Struys des
habitans de cette ilîe, mérite une entière confiance, & fur-
tout fi le dernier fait eft vrai, il me paraît au moins exagéré
& différent de ce qu’ont dit les autres voyageurs au
fujet de ces hommes à queue, & même de ce qu’en ont dit
Ptolomée, que j’ai cité ci-delfus, & Marc Paul dans fa
defcription géographique imprimée à Paris en 1 y j 6 , où
il rapporte que dans le royaume de Lambry il y a des
hommes qui ont des queues de la longueur de la main, qui
vivent dans les montagnes. Il paraît que Struys s’appuie de
l’autorité de Marc Paul, comme Gemelli Carreri de celle
de Ptolomée, & la queue qu’il dit avoir vue, eft fort différente
pour les dimenfions de celles que les autres voyageurs
donnent aux Noirs de Manille, aux habitans de Lamb
ry , Sic. L ’éditeur des mémoires de Plafmanalàr fur fille
de Formofe, ne parle point de ces hommes extraordinaires
Sc fi difiërens des autres; il dit même que, quoiqu’il
falfe fort chaud dans cette ilîe, les femmes y font fort
belles Si fort blanches , fur-tout celles qui ne font pas
obligées de s’expofer aux ardeurs du foleil ; qu’elles ont
un grand foin de fe laver avec certaines eaux préparées
pour fe conferver le teint ; qu’elles ont le même foin de
leurs dents, qu’elles tiennent blanches autant qu’elles le
* Voyez les voyages de Jean Struys. Rouen, 1 7 1 <)■ TomeI,p, 100 ,
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