quelquefois meme plus dure que l’os auquel elle appartient,
d autres fois les exoflofes rendent les os fpongieux,
& fouvent la confiflance de ces'tumeurs n ’efî pas la même
dans toute leur étendue ; il y en a de différentes groffeurs
& de différentes figures, les unes font faillantes & pointues,
d autres font beaucoup plus groffes au fommet qu’à
la bafe; elles peuvent auffx s’étendre fur les os en entier,
fur tout lorfqu’ils font petits, comme ceux des pieds &
des mains. Les exoflofes peuvent être produites par toutes
les caufes qui font capables de déranger l’organifàtion
des os ; les unes font externes, comme les chûtes, les
contufions, &c. les autres font internes, comme le rachitis
dont nous venons de parler, les virus, & toutes les
maladies qui attaquent le période : on a auffi donné le
nom d exoflofe au gonflement , ou à la tumeur des o s,
que les anciens appelloient fpina ventofa, parce que l ’on
relient dans cette maladie une douleur très-vive, comme
fi on avoit été pique par une épine , & parce qu’en touchant
la tumeur on croiroit qu’elle ferait pleine d ’air :
cette maladie eft caufée par une corrofion ou une carie
dans 1 intérieur des os, qui s étend du dedans au dehors
& qui y produit une tumeur plus ou moins grande.
L a C a r i e e ft d an s le s o s c e q u ’ e f l l ’u lc è r e o u p lu tô t
la g a n g r è n e dan s le s c h a i r s , c ’ e f l - à - d i r e q u e la fu b f la n c e
d e s o s e ft r o n g é e & d é t ru ite p a r l ’ e ffe t d e la c a r i e , c o m m
e le s ch a ir s le fo n t pa r c e lu i d e l ’u lc è r e o u d e la g a n g
r è n e ; ainfi to u te h um e u r q u i d e v ie n d r a a f fe z a c r e &
a f f e z c o r r o f iv e p o u r p r o d u ir e c e t e f fe t fu r le s o s , fe ra u n e
caufe de carie : on conçoit aifément qu’il doit y avoir
un grand nombre de ces caufes, & qu’elles peuvent être
plus ou moins aétives, par conféquent il y a auffi différentes
efpèces ou différens degrés de c arie, dont il ne
doit être ici queftion que par rapport aux fymptômes que
l ’on peut reconnoître fur les os cariez des fquelettes ; par
exemple, ceux qyi portent les marques de la carie sèche,
ont une couleur brune ou n o ire , ils font plus unis fur
leur furfàce & ont plus de folidité que ceux qui ont été
attaquez de la carie que l’on appelle vermoulue, car le
tiffu fpongieux de c eu x -ci eft à découvert, & quoique
leur couleur ne foit pas fi obfcure que celle des premiers
, cependant leur fhbftance eft altérée au point
qu’il s’en fépare de grands morceaux & qu’on les brife
pour peu qu’on les touche. On a diflingué trois degrés
par rapport aux progrès de la carie ; dans le premier fes
os font jaunâtres, dans le fécond ils deviennent vraiment
jaunes, bruns ou noirs; dans le troifième degré les os
font corrodez & détruits en partie, alors ils font plus ou
moins raboteux ; & enfin lorfque le mal eft à l’extrême,
les os plats font percez, les os longs font rongez jufqu’à
la cavité de la moelle, &c.
L ’A n k y l o s e e ft u n e m a la d ie d e s a r t icu la t io n s q u i en
em p ê c h e le m o u v em e n t ; p o u r fo rm e r u n e v ra ie a n k y -
lo f e il fau t q u e tes o s fo i e n t réu n is le s u n s a v e c le s a u t r e s ,
& , p o u r a infi d i r e , fo u d e z e n fem b le p a r le lu e o f f e u x ;
c e p e n d a n t il fu ffit q u ’il y a it un o b f ta c le d an s le u r m o u v
em e n t p a r q u e lq u e m a la d ie q u i le u r a r r iv e à l ’ e n d ro it
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