qu après un grand nombre d ’années ; on ne foupçonneroit
donc pas qu’il faudrait des préparations pour conferver;
ceux qu’on deftine à être dépofez dans les cabinets
d ’Hiftoire Naturelle & d ’Anatomie , cependant il faut
prendre des précautions fi on veut qu’ils fe maintiennent
en bon état. Il circule des fluides dans les o s, leur tiflii
Ipongieux ell abreuvé de liqueurs plus ou moins épaifles,
& leurs cavités font remplies de moëlle : toutes ces matières
fe dilfolvent après la mo rt, & peu à peu elles filtrent
à travers la partie la plus folide d e so s , & la rendent jaunâtre
& grailfeufe, tandis que cette fubftance doit être naturellement
isèche, lui fan te & blancheâtre.; mais pour l’avoir
dans cet état il faut épuifer les matières qui font conte-,
nues dans fintérieur.
Les Anciens ne eonnoifloient pas cette préparation.
Simon Pauli * donna au public en 1673 , par une Lettre
qui a été imprimée dans les Aétes de Copenhague, un
procédé pour préparer les o s , qu’il avoit tenu fecret pendant
long temps ; il annonça aux anatomiftes qu’ils pou-
voient parvenir à blanchir'les os & à les rendre auffi beaux
que l’ivoire, par-les moyens fui vans.
Pour faire un fquelette on commence par enlever la peau
d ’un cadavre, enfuiteon détache les vifcères & on fepare
tous les'os. II faut-avoir foin de eonferver les cartilages
des vraies côtes avec le fternum, & de garder à part les
cartilages des làufles côtes , parce qu’il eft riéceflàire
* Bibliotheca Anatotnica , lTc. Genevte, r 6y y. ïn-fol. Tom.il,
pag. 1185 &fej.
D es crip t ion d u Ca b in e t . 15
d ’avoir ces cartilages, pour monter le fquelette. Simon
Pauli veut que l ’on fcie Je crâne pour en ôter le cerveau
feulement dans l’h om m e , parce que le cerveau humain
eft beaucoup plus gros que celui des autres animaux, dans
lefquels le trou occipital fuffit pour vuider Je crâne ; mais
aujourd’hui on n ’ouvre point le crâne de l ’homme, ainfi
il eft inutile de rapporter toutes les précautions que notre
auteur indique tant pour le choix de la fcie , que pour la
régularité de la coupe. Les os étant encore recouverts de
leurs mufcles & feulement dépouillez de la graifle &
des tégumens, on les lave & on les laide pendant quelques
heures dans l’e a u , enfiiite on les fait bouillir dans
d e là nouvelle eau. Les os des enfans ou des jeunes animaux
,; dit le même auteur, ne font pas propres à faire
des fq u efcttesp arce que leurs épiphyfes s ’entr’ouvrent,
& même fe féparent entièrement du corps de l ’os par
la cuiflon ; d ’ailleurs ces: os y prennent une couleur cendrée
, & ils font fi tendres <& fi poreux qu’ils ne peuvent
pas être polis ni devenir blancs-; les fujets adultes ne font
pas même tous également convenables , on doit rejetter
ceux qui font morts après une longue maladie ou dans
un état de langueur. Il eft à propos- de mettre dans un
vaifteau à part les os des mains & des pieds, parce qu’ils
on t beaucoup plus de graifle que les autres il faut aufli
enfermer chacune de ces parties dans un petit fa e , de
peur que les petits os ne fe perdent. On a foin d ’écu-
mer l’eau de temps en temps pendant l’ébullition , &
de renouyejler celle qui s évaporé, avec de l’autre eau