agiffent les corps folides fur les autres co rp s, puifqu’elle
eft capable de les déplacer en leur communiquant un mouvement
d ’impulfion.
D e même lorfque les parties fonores fe trouvent réunies
en très-grande quantité,ellesproduifent unefecouffe
& un ébranlement très-fenfibles, & cet ébranlement eftfort
différent de l’ad io n du fon fur l’oreille ; une violente ex-,
plofion, un grand coup de tonnerre, ébranle les maifons,
nous frappe & communique une efpèce de tremblement
A tous les corps voifms ; le fon agit donc auffi comme,
corps folide fur les autres, co rp s, car ce n’eft pas l’agita-,
tion de l ’air qui caufe cet ébranlement, puifque dans le
temps qu’il fe fait on ne remarque pas qu’il'foit accompagné
de v en t, & que d ’ailleurs quelque violent que fût
le v e n t, il ne produirait pas d ’auffi fortes fecouffes. C ’eft
par cette aélion des parties fonores qu’une corde en vibration
en fait remuer une autre , & c ’efl: par ce toucher du
fon que nous fentons nous-mêmes,lorfque le bruit efl violent
, une efpèce de trémouffement fort différent de la
fenfation du fon par l’oreille, quoiqu’il dépende de la
même caufe.
To u te la différence qui fe trouve dans nos fênfations,
ne vient donc que du nombre plus ou moins grand, & de
la pofition plus ou moins extérieure des nerfs, ce qui fait
que les uns de ces fens peuvent être affeétez par de petites
particules de matière qui émanent des corps, comme
l’oe il, l’oreille & l’o d o ra t, les autres par des parties plus
greffes, qui fe détachent des corps au moyen du co n taé t,
comme le goût, & les autres par les corps ou même par
les émanations des corps lorfqu’elles font allez réunies &
affez abondantes pour former une efpèce de maffe folide,
comme le toucher qui nous donne des fênfations de la fo-
lidité , de la fluidité & de la chaleur des corps.
Un fluide diffère d ’un folide, parce qu’il n’a aucune
partie affez greffe pour que nous puiffions la faifîr & la
toucher par différens côtés à la fois ; c ’efl: ce qui fait aufil
que les fluides font liquides; les particules qui les compo-
fent, ne peuvent être touchées par les particules voifines
que dans un point ou un fi petit nombre de points, qu’aucune
partie ne peut avoir d ’adhérence avec une autre partie,
Les corps folides réduits en poudre, même impalpable
, ne perdent pas abfolument leur foiidité, parce que
les parties fe touchant par plufieurs c ô té s , confervent
de l’adhérence entre elles, & c’eft ce qui fait qu’on en
peut faire des maffes & les ferrer pour en palper une grande
quantité à la fois.
Le fens du toucher efl répandu dans le corps entier,
mais il s’exerce différemment dans les différentes parties.
L e fentiment qui réfulte du toucher, ne peut être excité que
par le contaét & l’application immédiate de la fuperficie
de quelque corps étranger fur celle de notre propre corps;
qu ’on applique contre la poitrine ou fur les épaules d ’un
homme un corps étranger, il le fentira, c ’eft-à-dire, il faura
qu’il y a un corps étranger qui le touche, mais il n ’aura aucune
idée de la forme de ce co rp s, parce que la poitrine
ou les épaules ne touchant le corps que dans un feul p lan,
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