métal ( A ,f ig . i.p l.V . ) & on la maftique avec de lacé-
rufe délayée dans l’huile grade des peintres ; on recouvre
le tout avec une veflie que l’on lie fur les bords du bocal,
La plaque de métal eft percée de deux petits trous fur
lefquels on a foudé deux tuyaux un peu coniques ( B BJ
dont la plus grande ouverture eft au haut & n ’a pas plus
de trois ou quatre lignes de diamètre,il fuffit de fermer
ces deux petites ouvertures avec un bouchon de liège ;
lorfqu’on veut changer la liqueur du vafe ou remplacer
celle qui fe ferait évaporée, on les ouvre toutes les deux
afin que la liqueur puifle fortir ou entrer par l’une des ouvertures
avec plus de facilité, l’air entrant ou fartant dans,
le même temps par l’autre. M. Duhamel ne prétend pas
que l’on puifle intercepter entièrement l’évaporation par
ce moyen, cependant il m’a fait voir des bocaux fermez
de cette façon, dans lefquels l’elprit de vin n’avoit pas.
diminué d ’une quantité bien fenfible pendant plufieurs
années ; cette pratique eft très - commode lorfqu’on eft
obligé de renouveiler fouvent de l’efprit de vin qui fe
jaunit & qui fe co lo re, mais lorfqtte cet inconvénient n ’eft
plus à craindre, il faut alors fe déterminer à ne rien épargner
pour intercepter abfolument l’évaporation.
Si l’on fermoit les vaifleaux de verre avec un bouchon
de la même matière, & fi l’ouverture du vaifleau & le
bouchon avoient été exactement arrondis fur le tour, on
fait que l’on empêcherait l’évaporation de toutes fortes de
liqueurs,même de l’éther. Il n’y a que la dépenfe qui puifle
faire renoncer à un moyen fi fûr & fi commode ; mais
je crois que fi les ouvriers étoient plus exercez à ce travail
qu’ils ne le fo n t, ils en diminueraient bien-tôt le prix.
Les luts, les pâtes, les cimens, les maftics que l’on a
employez jufqu’ic i, n’ont pas été fuffifans pour arrêter la
vapeur de l’efprit de vin , foit qu’ils en aient été diflous,
foit que cette vapeur humectant continuellement les bords
du vafe, ait feulement empêché l’adhéfion des gommes,
de la cire & des graifles que l’on y a appliquées, car ayant
fait ajufter fur des bocaux des couvercles de v erre, j’ai
tenté inutilement de fermer le joint avec la cire , il m’a
toujours été impoflible d ’y réuflir, il fe formoit en peu
de temps malgré toutes mes précautions un nouveau joint
entre la cire & le v erre, & je voyois fuinter l’efprit de
vin.
Les huiles grades qui n’ont pas éprouvé i’aétion du
feu font indiflolubles à l’efprit de vin, d ’ailleurs étant plus
légères que i’efprit de vin qui n’eft pas bien déphlegmé,
tel que celui que nous employons, qui contient un tiers
d ’eau, elles furnagent. On fait que l’on a tiré parti de
cette propriété qui dépend de la pefanteur fpécifique
des différentes liqueurs, pour eonferver les vins d ’Italie,
fur-tout ceux de Syracufe qui nous arrivent dans des
bouteilles dont le goulot eft plein d ’huile. M. de Reau-
mu r , de l’Académie royale des Sciences, dit dans un
Mémoire* qu’il lût publiquement en 1 7 4 6 , qu’il n’a
* Moyens d’empêcher i’ëvaporatîon des liqueurs fpirituenfes, dans
ïefquelles on veut eonferver les productions de la Nature de différer»
genres..