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 feraient tach e z,  de même  que  s ils n etoient pas entièrement  
 plongez dans l’eau.  On doit les faire bouillir jufqu a  
 ce que les chairs quittent, de forte que l’on puiffe dépouiller  
 entièrement les os avec la main,  ou en les frottant avec  
 un  linge,  alors  il  faut  les  retirer  de  l’eau  &  les  nettoyer.  
 Simon  Pauli  demande  que  l’on  prenne  ici  de  nouvelles  
 précautions,  Sc  fur-tout  que 1 on  travaille  avec  promptitude  
 ,  de peur que le froid ou l’humidité ne fade impreffion  
 fur  ces os avant qu’ils  foient fecs.  En les retirant de l’eau  
 bouillante  on  les  racle groffièrement & le  plus  promptement  
 qu’il  eft polfible,  on les frotte avec un linge chaud,  
 & enfin on les enveloppe dans de pareils linges, pour qu’ils  
 puiffent  fe  fécher entièrement  avant que  defe  refroidir:  
 ces  précautions  font  encore  plus  nécelfaires  l’hiver  que  
 l’été. 
 La préparation du fier nu m & des cartilages eft différente  
 de celle  qui vient d ’êtrerapportée  ,  on commence par laver  
 &  par nettoyer  le  fternum,'  enfuite on le fait macérer  
 dans  l’eau  ,  &  en  le  retirant  on  l’effuie  doucement avec  
 des  linges  fecs  dont  on  le  couvre  fur  une  table pour  le  
 Lifter fécher  pendant quelques  jours  ;  fi  on  ne le trouve  
 pas  encore  allez  defféché  après  ce temps,  on  le  fufpend  
 à un  fil  pour  l’expofer  à  la  chaleur  douce  d ’une  chemin 
 ée,  d ’un  four  ou d ’un  fourneau ;  quoique  les  cartilages  
 qui tiennent au fternum fe contournent en différens fens,  il  
 n ’eft cependant pas néceflaire alors de les redreffer. 
 O n   doit faire bouillir  les  gros os plus d’une fois, mais 
 on  ne les  tient pas  auffi long-temps fur le feu  la  fécondé  
 fois que la première;  il faut prendre garde de faire bouillir  
 la tête trop long-temps,  parce que tous les os  qui la com-  
 pofent ne font pas également forts. Les côtes, les vertèbres  
 & les os des pieds & des mains demandent beaucoup d attention  
 ,  fur-tout  1 os  facrum,  qui eft fi poreux  qu’il nage  
 quelquefois  fur  l’eau.  Quant  aux  animaux,  on  ne  doit  
 point faire  bouillir la  corne ,  les  ongles,  ni les ergots des  
 quadrupèdes,  le b e c ,  ni les pattes des oifeaux, 8cc. il faut  
 les  deffécher peu  à peu à la chaleur d ’un  four,  ou  à celle  
 du  fo le il,  en  les  tenant  dans la  fituation  qu’on  veut leur  
 donner; 
 Apres la cüifTon des os Sc  le  defféchement des  cartilages  
 ,  il faut les expofer à l’air les  uns & les  autres  dans  un  
 lieu qui foit a 1 afpeét du levant ou du m id i,  on les y laifte  
 nuit 8c  jour quelque  temps  qu’il  fàffe,  de forte  qu’ils  reçoivent  
 alternativement les  rayons du  foleil,  fa rofée,  les  
 brouillards &  la pluie ,  &c.  les  mois  de  janvier ,  de  fé-  
 viier,  de mars,  d avril &  de mai  font  les  plus  favorables  
 pour cet effet : il faut encore d ’autres précautions & un  certain  
 appareil  pour y reuffir.  On  met du fable à la hauteur  
 de deux travers de doigts for une table, & on pofe fur cette  
 couche de fable de grands morceaux d ’ardoife fur lefquels  
 les os  doivent etre etalez ;  on  a  dû  faire  tremper  auparavant  
 les  ardoifes  dans  l’eau  pendant  quelques jo u rs,  Sc  
 même jufqu’à  fept  jours  :  au  fortir  de  l’eau  on  les place  
 fous les  os fans  les effuyer, on couvre de fable les os qu i,  
 comme  ceux  du  carpe  Sc  du  métacarpe,  du  tarfe &  du  
 Tome  II I .   c