thermomètre monte jufqu’à 38 degrés, tandis qu’en
France elle ne monte que très - rarement à 30 degrés,
& qu’au Pérou , quoique fîtué fous la zone to rrid e ,
«lie eft prefque toujours au même d eg ré, & ne s’élève
prefque jamais au deffus de 23 degrés. Nous n ’avons pas
d ’obfervations faites avec le thermomètre en N ubie, mais
tous les voyageurs s’accordent à dire que la chaleur y eft
«xceffive, les déferts fàblonneux qui font entre la haute
Egypte & la N u b ie , échauffent l’air au point que le
vent du nord des Nubiens doit être un vent brûlant ;
d ’autre côté le vent d ’eft qui règne le plus ordinairement
entre les tropiques, n ’arrive en Nubie qu’après avoir parcouru
fes terres de l’Arabie, fur lefqueiles il prend une
chaleur que le petit intervalle de la mer rouge ne peut
guère tempérer; on ne doit donc pas être fiirpris d ’y trouver
les hommes tout-à-fait noirs ; cependant ils doivent
l’être encore plus au Sénégal, carie vent d ’eft ne peut y
arriver qu’après avoir parcouru toutes les terres de l’A frique
dans leur plus grande largeur, ce qui doit le rendre
d ’une chaleur infoûtenable. Si l’on prend donc en général
toute la partie de l’Afrique qui eft comprife entre les tropiques,
où le vent d’eft IbufBe plus conftamment qu’aucun
autre, on concevra aifément que toutes les côtes occidentales
de cette partie du monde doivent éprouver, &
éprouvent en effet, une chaleur bien plus grande que les
côtes orientales, parce que le vent d ’eft arrive fur les
côtes orientales avec la fraîcheur qu’il a prife en parcourant
une vafte mer, au lieu qu’il prend une ardeur brûlante
A,
en traverfant les terres de l’Afrique avant que d ’arriver
aux côtes occidentales de cette partie du monde ; auïïï les
côtes du Sénégal, de Sierra-Liona, de la Guinée, en un
m o t, toutes les terres occidentales de l’Afrique qui font
fituées fous la zone torride, font les climats les plus chauds
de la te rre , & il ne fait pas à beaucoup près aufti chaud
fur les côtes orientales de l ’Afrique, comme à Mozambique,
àMombaze, &c. Je ne doute donc pas que ce ne
foit par cette raifon qu’on trouve les vrais Nègres, c ’eft-
a-dire , les plus noirs de tous les Noirs, dans les terres o c cidentales
de l’A friq u e ,& qu’au contraire on trouve les
Caffres, c’eft-à-dire, des Noirs moins noirs, dans les terres-
orientales ; la différence marquée qui eft entre ces deux
efpèces de noirs, vient de celle de la chaleur de leur climat,
qui n ’eft que très-grande dans la partie de l’orient , mais-
exceffive dans celle de l’occident en Afrique. Au delà du
tropique du côté du fud la chaleur eft confidérablement
diminuée, d ’abord par la hauteur de la latitude, & aufti
parce que la pointe de l’Afrique fe rétrécit, & que cette
pointe de terre étant environnée de la mer de tous côtés,
l ’air doit y être beaucoup plus tempéré qu’il ne le ferait
dans le milieu d ’un continent; aufti les hommes de cette
contrée commencentàblanchir&fbntmêmenatureilement
plus blancs que noirs, comme nous l’avons dit ci-deffus.
Rien ne me paraît prouver plus clairement que le climat:
eft la principale caufe de la variété dans l’efpèce humaine,,
que cette couleur des Hottentots dont la noirceur ne peut
avoir été affaiblie que par la température du climat, & fr