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ou de terre verte , & de petites idoles de leurs dieux
tutélaires, & d’autres figures de jafpe ou d’autre matière
dans la poitrine : on leur trouve auffi affez ordinairement
fous la langue une pièce d’or qui vaut environ deux pif-
toles ; c’eft pour avoir cette pièce que les Arabes gâtent
toutes les momies qu’ils peuvent rencontrer.
On reconnoît que la matière de l’embaumement n’a
pas été la même pour toutes les momies, il y en a qui font
noires & qui paroiffent n’avoir été enduites que de fel,
de poix & de bitume, d’autres ont été embaumées de
myrrhe & d’aloès; les linges de celles-ci font plus beaux
& plus propres b.
N.° C D I.
L e doigt index de' la. main droite d ’une momie,
avec une partie du p ie d gauche.
Les trois phalanges du doigt & même l’ongle font bien con-
fervez, le talon & tous les doigts manquent dans le pied, excepté
les deux premières phalanges du fecond doigt ; la partie moyenne
a été fciée par le milieu, de forte que le troifième os du méta-
tarfe efl coupé longitudinalement en deux parties; ce pied eft
enveloppé de bandes qui ont auffi été coupées, on voit par-là
qu’il y en a plufieurs les unes for les autres.
a Cofmographie du Levant, par André Thevet, page 1^ 2 grfuiv,
C O N C R E T IO N S
CONCRET IONS PIERREUSES .
L a mauvaife qualité & l’altération des humeurs pro-
duifent des concrétions plus ou moins dures dans le corps
des hommes & des animaux, il n ’y a prefqu’aucune partie
qui ne foit fujette à cette forte de maladie, auffi en a-
t-on trouvé, comme le remarque Lifter, dans le cerveau,
dans les paupières, fous la langue, dans l’eftomac, dans
les inteftins, dans les véficules féminales, dans la matrice,
& fur-tout dans le foie, dans la véficule du fiel, dans les
reins, dans la veffie, dans le fcrotum & dans les jointures
des pieds & des mains. Les concrétions font formées par
les fluides, comme toutes les autres parties folides du
corps; d’abord les liquides font épaiffis dans les obftruc-
tions, enfuite ils prennent un plus grand degré de confif-
tance dans les fquirres, enfin ils parviennent à acquérir de
la dureté élans les noeuds des gouteux, & c.
Dans toutes ces maladies les parties les plus groffieres
des fluides féjournent dans les vaiffeaux, s epaiffiffent & fe
durciflent avec les folides qui les environnent, de forte
que le tout forme une mafle irrégulière plus ou moins
étendue & plus ou moins dure ; mais lorfque les fluides
font renfermez en affez grande quantité dans la cavité
d ’un vifcère tel que la veffie, les reins, la veficule du
fiel, &c. le dépôt ou le réfidu de la liqueur peut former
une mafle compofee par couches additionnelles, & fi cette
mafle eft déplacée & agitée par le mouvement du corps
Tome III. P P