de fille Sabala dans la nouvelle Guinée font une forte d’in diens
fort bafanez, qui ont les cheveux noirs & longs, <5c
qui par les manières ne different pas beaucoup de ceux de
i’iffe Mindanao & desautres naturels de ces iffes orientales;
mais qu’outre ceux-là, qui parodient être les principaux
de l’iffe, il y a auiïï des Nègres, & que ces Nègres de
la nouvelle Guinée, ont les cheveux crépus & coton-
nez a ; que les habitans d ’une autre iffe qu’il appelle
G a rre t-D e n is , font noirs, vigoureux & bien taillez”;
qu’ils ont la tête groffe & ro n d e , les cheveux frifez &
courts; qu’ils les coupent de differentes manières, & les
teignent auffi de differentes couleurs, de rouge, de blanc*
de jaune, qu’ils ont le vifage rond & large avec un gros
nez plat ; que cependant leur phyfionomie ne ferait pas
abfolument défagréable s’ils ne fe défiguraient pas le vifage
par une efpèce de cheville de la groffeur du doigt & longue
de quatre pouces, dont ils traverfent les deux narin
e s, en forte que les deux bouts touchent à l’os des joues,
qu’il ne paraît qu’un petit brin de nez autour de ce bel
ornement ; & qu’ils ont auffi de gros trous aux oreilles où
ils mettent des chevilles comme au n e z b.
Les habitans de la côte de la nouvelle Hollande qui eff
à 16 degrés i y minutes de latitude méridionale & au midi
de fille de T im o r, font peut-être les gens du monde les
plus miférables, & ceux de tous les humains qui approchent
le plus des brutes ; ils font grands, droits & menus, ils ont
* Voyez le voyage de Dampier. Tome V, page 82.
h Voy. Idem, Tome V,page 102 .
les
les membres longs & déliez , la tête groffe, le front rond,
les Iburcils épais ; leurs paupières font toujours à demi-fermées:,*;
ils prennent cette habitude dès leur enfance, pour
garantir leurs yeux des moucherons qui les incommodent
beaucoup, & comme ils n’ouvrent jamais les yeux, ils ne
fàuroient voir de loin à moins qu’ils ne lèvent la tête,
comme s’ils vouloient regarder quelque choie au deffus
d ’eux. Ils ont le nez gros , les lèvres grofles & la bouche
grande; ils s’arrachent apparemment les deux dents du
devant de la mâchoire fupérieure, car elles manquent à
tous, tant aux hommes qu’aux femmes, aux jeunes &aux
vieux, ils n ’ont point de barbe : leur vifage eff lo n g , d ’un
alpeét très-défagréable, làns un feul trait qui puiffe plaire;
leurs cheveux ne font pas longs & lifles comme ceux de
prefque tous les Indiens, mais ils font courts, hoirs &
crépus, comme ceux des Nègres , leur peau eff noire
comme celle des Nègres de Guinée. Ils n’ont point d’habits
, mais feulement un morceau d ’écorce d’arbre attaché
au milieu du corps en forme de ceinture, avec une poignée
d ’herbes longues au milieu; ils n ’ont point de mai-
fo n s, ils couchent à l’air làns aucune couverture, & n ’ont
pour lit que la terre , ils demeurent en troupes de vingt
ou trente, hommes, femmes & enfans, tout cela pêle-
mêle. Leur unique nourriture eff un petit poiffbn qu’ils
prennent en faifant des réfervoirs de pierre dans de petits
bras de m e r, ils n’ont ni pain, ni grain, ni légumes, &c.*
Les peuples d ’une autre côte de la nouvelle H ollande,
M Voyez idem, Tome I I , page 1 y 1 ,
1 ome 111. F f f