ne produira aucun mauvais effet fi le limbe de mercure a
a fie z d ’épaiffeur pour n’être pas interrompu par ces petites
inclinaifons.
M. le Cat Chirurgien de Ro u en , & Correfpondant de
l’Académie royale des Sciences, ayant entendu la lecture
du mémoire de M. de Reaumur, dit qu’il avoit
imagine quelques années auparavant une façon d ’empêcher
l’évaporation des liqueurs fpiritueufes, il envoya de
Rouen un bocal pour être préfenté à l’Académie , & il
écrivit à M. Morand pour l’inflruire de l’ufàge auquel il
l ’avoit deftiné; les bords de ce bocal étoient creufez en
forme de gouttière / A ,f ig . 4 , p l.V . ) dans laquelle
entroient ceux d ’un couvercle de verre ( B ) ; on devoit
verfer de l’huile ou du mercure dans la gouttière , de
forte que le vaiffeau étant fermé, les vuides qui auraient
pû le trouver entre les bords du couvercle & le fond de
la gouttière creufée fur ceux du vafe, étoient exactement
remplis par l’huile ou par le mercure.
Glauber fe fervoit du même moyen pour empêcher
l’évaporation des efprits volatils ; on trouve dans fon livre
fur les nouveaux Fourneaux philofophiques *, la defcrip-
tion & la figure des vaiffeaux qu’il employoit à cet ufàge;.
s’ils different de celui que M. le Cat a fait faire, c’eft
feulement parce que leur gouttière eft prife dans l’intérieur
du vafè, parce que Glauber ne fe propofoit que
d ’avoir des bouteilles pour garder des liqueurs ; ainfi il
* Fornacum philofophiçarum pars quinta, pag. 13 & feq. Amjlei£>■■
dami, 1 6 6 1 •
lui importoit peu que leur ouverture fût aufïî grande que
celle d’un bocal ; mais il eft fouvent fort inutile que les
bocaux des cabinets d ’Hiftoire Naturelle aient une ouverture
dont le diamètre foit auffi grand que celui du
corps du vafe ; alors plus l’ouverture eft p e tite , moins il
faut de mercure pour remplir la gouttière ; ainfi les vaiffeaux
de Glauber font très-convenables à l ’ufage dont il
eft queftion , c’eft pourquoi j’ai fait copier la figure qu’il
nous en a laiflee ( A , fig. J , pl. V ) on voit, dans
l’ouverture du vafe la gouttière (B ) qui contient le mercure
& qui doit recevoir les bords du couvercle (C ) il
n ’y manque qu’un anneau que l’on ferait mettre fous le
couvercle ( A ) pour y fufpendre les chofes que l’on voudrait
conferver dans l’efprit de vin , comme M. le Cat
en a fait mettre un fous le couvercle ( C ,fig . 4 . ) du
vafe qu’il a fait préfenter à l ’Académie.
On fait en Angleterre des flacons dont le goulot eft
évafé en forme d ’entonnoir ( A ,fig . C, p l.V . ) le bouchon
/ B jf ; s’adapte au fond de l’entonnoir , & après
l ’avoir appliqué on verfe du mercure tout autour, il en
faut peu pour former un limbe qui environne le bouchon
, & cette petite quantité eft fuffifante pour arrêter
l’évaporation dans ces fortes de vaiffeaux ; ils pourraient
auffi être d ’ufage dans les cabinets d ’Hiftoire Naturelle :
enfin toutes ces pratiques fe rapportent à celle de Glauber
; dès que l’on a fû que le mercure pouvoit intercepter
les vapeurs des liqueurs fpiritueufes & volatiles,
il étoit aifé de varier la forme Si la pofition des vaiffeaux,
A a iij