2 H i s t o ir e N a t u r e l l e .
contiennent. Rien n ’eft plus capable de contribuer à l’a vancement
de l ’Hiftoire Naturelle, que la vue continuelle
des objets qu’elle comprend, ils nous frappent avec bien
plus de force de de vérité que les deferiptions les plus
exaéles & les figures les plus parfaites. Les colleétions
que l’on fait dans ce genre, non feulement à Paris, mais
encore dans les provinces du royaume, font des preuves
réelles du goût qui, dans ce fiècle, s’eft répandu en
France pour l’Hiftoire Naturelle, & on peut en tirer un
augure favorable pour les plus grands progrès d e .cette
Science à l’avenir.
Il y a un certain art dans l’arrangement d ’un Cabinet
d ’Hiftoire Naturelle, & il faut un foin continuel & une
forte d ’induftrie pour le mettre en ordre , & pour
l’entretenir en bon. état : comme j’ai déjà paffé huit ans
au Cabinet du Roy dans ce genre d ’occupation, je fou-
haiterois que le travail que j’y ai fait, put être de quelque
utilité aux perfonnes qui font des colleétions d ’Hiftoire
Naturelle. J e leur ferai part des moyens qui m’ont le
mieux réuffi, foit pour conferver les différentes pièces
chacune félon leur nature, foit pour les arranger les unes
avec les autres, & pour les expofer avantageufement aux
yeux; j’efpère au moins que mes remarques pourront fer-
vir à ceux qui commenceront à s’occuper des mêmes
o bjets, ils ne feront pas obligez de faire des tentatives
que je n’aurois pas faites moi-même, fi quelqu’un m’a-
voit indiqué les moyens de parvenir a mon but.
L e Cabinet du Roy, quoique très-riche & compofé
de colleétions abondantes en tout g e n re , peut encore
être augmenté ; le nombre des produétions de la Nature
eft inépuifable, & il faut beaucoup de temps pour porter
un pareil établiffement à fon point de perfeétion : un des
meilleurs moyens de le compléter, eft de recueillir avec
foin les débris des colleétions particulières, lorfque le
moment de leur difperfîon eft arrivé; ainfi tous ceux qui
s’occupent de ces recherches concourent à former un
enfemble général, dont le dépôt public peut être regardé
comme le centre : il faut donc donner à ceux qui forment
ces colleétions toutes les lumières & les facilités que
l ’on peut leur procurer, ils contribuent tous par leur goût,
par leurs connoiffances & par leurs recherches à l’avancement
de l’Hiftoire Naturelle & à la perfeétion du Cabinet
du Roy. Ces motifs m’ont déterminé à rendre compte,
même en détail, du travail intérieur de ce Cabinet ; cependant
pour ne pas faire une digreffion trop longue, je renvoie
à chaque article particulier des deferiptions l’explication
des moyens qui font employez pour conferver les
pièces de différens genres : je me borne ici à quelques
obfervations qui ont rapport à l’enfemble d ’un Cabinet
d ’Hiftoire Naturelle.
L ’arrangement le plus favorable à l’étude de cette
Science ferait l’ordre m éthodique, qui diftribue les chofes
qu ’elle comprend en claffes, en genres & en efpèces; ainfi
les animaux, les végétaux & les minéraux feraient exactement
féparez les uns des autres, chaque règne aurait
un quartier à part. L e même ordre fubfifteroit entre les
A i ;