nourriture, font fans doute les caufes qui contribuent le
plus au peu de durée de leur vie. Je pourrais m’étendre
bien fur davantage la defcription de ce vilain peuple, mais
comme prefque tous les voyageurs en ont écrit fort au
long , je me contenterai d ’y renvoyer *. Seulement je ne
dois pas paffer fous filence un fait rapporté par Tavernier,
c ’eft que les Hollandois ayant pris une petite fille Hot-
tentote peu de temps après là nailfance & l’ayant élevée
parmi eux, elle devint auffi blanche qu’une-Européenne,
6c il préfume que tout ce peuple ferait alfez blanc s’il
n ’étoit pas dans l ’ulàge de fe barbouiller continuellement
avec des drogues noires.
En remontant le long de la côte de l’Afrique au-delà
du Cap de Bonne-efpérance , on trouve la terre de Natal,
les habitans font déjà différens des Hottentots , ils font
beaucoup moins mal-propres & moins laids, ils font aufft
naturellement plus noirs , ils ont le vifage en ovale , le
nez bien proportionné, les dents blanches , la mine agréable
, les cheveux naturellement frifez , mais ils ont aulîi
un peu de goût pour la graiffe , car ils portent des bonnets
faits de fuif de boeuf, & ces bonnets ont huit à dix pouces
* Voyez la defcription du Cap par M. Kolbe, le recueil des-
voyages de la Compagnie Hollandoifc; le voyage de Robert Lade,
traduit par M. l’Abbé Prévôt, Tome I ; page 88 ; le voyage1 de Jean
Ovington, celui de la Loubère, Tome I I , page 134 ; le premier
voyage du. Père Tachard, page y y ; celui d’innigo de Biervillas, première
partie, page 3 4; ceux de Tavernier, Tome IV, page 2 y S ; ceux de
François Légat, TomeII, page j y 3.; ceux de Dampier, Tome I I ,
page 2 } y, &(>
de hauteur, ils emploient beaucoup de temps à les faire,
car il faut pour cela que le fuif foit bien ép u ré, ils ne
l ’appliquent que peu à peu & le mêlent fi bien darts leurs
cheveux qu’il ne le défait jamais- a. M. Kolbe prétend
qu’ils ont te nez plat, même de naiffamTe & fans qu’on
le leur aplatilfe , & qu’ils diffèrent auffi des Hottentots
en ce qu’ils ne bégayent p o in t, qu ils ne frappent pas leur
palais de leur langue comme ces derniers, qu’ils ont des
maifons, qu’ils cultivent la terre, y fèment une efpèce de
mays ou bled de Turquie dont ils font de la bière, boif-
fon inconnue aux Hottentots E
Après la terre de Natal on trouve celle de Sofala & du'
Monomotapa ; félon Pigafetta, les peuples de Sofala font
noirs, mais plus grands & plus gros que les autres Caffres;
c ’eft aux environs de ce royaume de Sofala que cet Auteur
place les Amazonesc, mais rien n’eft plus incertain que
ce qu’on a débité fur le fujet de ces femmes guerrières.
Ceux du Monomotapa fo n t, au rapport des voyageurs
Hollandois, affez grands, bien, faits dans leur taille, noirs
& de bonne complexion , les jeunes filles vont nues 6c
ne portent qu’un morceau de toile de coton , mais des
qu ’elles font mariées elles prennent des vêtemensd. Ces
peuples, quoiqu’affez n o irs,fo n t différens des Nègres,ils-
« •• Voyez tes voyages Je Dampier, Tome I I , page 3 y y .
1 Defcription du Cap, Tome I , page iy.6,.
* Vide Indice O'rientalis partem primam, page 54.
a Voyez le recueil des Voyages de la Compagnie Holl. Tome I I I ,
page 6 2 y ; voyez1 auffi le voyage de l’Amiral Drack ,- fcconde partie,
page y y ; & celui de JeanMoccjuet, page 2 6 6 .
O 00 uj.