i o H i s t o i r e N a t u r e l l e .
de façon qu’il n ’y a prefque rien à eft craindre jufqu’air
mois d ’avril fuivant. Voilà donc environ cinq mois pendant
lefquels il faut veiller fans celfe, mais auffr pendant
le relie de l’année on peut s’épargner tous ces foins.
Il fuffit en général de garantir l’intérieur d ’un Cabinet
du trop grand froid, d elà grande chaleur, & fur-tout de
l ’humidité. Si les animaux delféchez, particulièrement
ceux de la mer, qui relient toûjours imprégnez de fel
marin, étaient expofez à l’air extérieur dans le temps des
grandes gelées après avoir été imbibez de l’humidité des
brouillards, des pluies ou des dégels, ils feraient certainement
altérez & décompofez en partie par faction de
la gelée & par de fi grands changement de température ;
ainli pendant la fin de l’automne & pendant tout l’hiver
on ne peut mieux faire que de tenir les Cabinets bien
fermez : il ne faut pas craindre que l’air devienne mauvais
pour n ’avoir pas été renouvellé, il ne peut avoir de
qualité plus nuilible que celle de l ’humidité ,. d ’ailleurs
les falles des Cabinets font ordinairement alfez grandes
pour que l’air y circule aifèment; au relie en choififlant
un temps fec on pourrait les ouvrir au milieu du jour.
Pendant l’été on a moins à craindre de l’humidité, mais-
la chaleur produit de mauvais effets qui font la fermentation
& la corruption ; plus, l’air eft chaud, plus lesinfec-
tes font vigoureux, plus leur multiplication eft facile Sc
abondante , plus les ravages qu’ils font, font confidé-
rables ; il faut donc parer les rayons du foleil par tous
les moyens poffibles „ & ne jamais donner, entrée à l’air
du dehors que lorfqu’il elt plus frais que celui du dedans.
Il ferait à fouhaiter que les Cabinets d ’Hiltoire Naturelle
ne fulfent ouverts que du côté du nord, cette expofition
elt celle qui leur convient le mieux pour les préferver de
l ’humidité de-l’hiver & des chaleurs de l’été.
Enfin par rapport à la diflribution & aux proportions
de l ’intérieur, comme les planchers ne doivent pas être
fort élevez, on ne peut pas faire^de très-grandes filles ;
car fi f on -veut décorer un Cabinet avec le plus d ’avantage
, il faut meubler les murs dans toute leur hauteur ,
& garnir le plafond comme les murs, c ’ell le feul moyen
-de faire un enfemble qui ne foit point interrompu , &
même il y a des chofes qui font mieux en place étant
fulpendues, que par-tout ailleurs; mais fi elles fe trou-
voient trop élévées, on le fatiguerait inutilement à les
regarder fans pouvoir les bien dillinguer; en pareil cas
l ’objet que d’on n ’aperçoit qu’à demi, ell toûjours celui
-qui pique le plus la curiofité : on ne peut guère voir
un Cabinet d ’Hilloire Naturelle fans une certaine application
qui ell déjà alfez fatigante ; quoique la plupart
d e ceux qui y entrent , ne prétendent pas en faire une
occupation férieufe, cependant la multiplicité & la Angularité
des objets fixent leur attention.
Par rapport à la manière de placer & dé préfenter
avantageufement les differentes pièces d’Hilloire Naturelle,
je crois que l’on a toûjours à choifir; il y en a
plufieurs qui peuvent être aulfi convenables les unes que
les autres pour le même objet, c ’ell au bon goût à fervir
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