pour les approprier aux différens ufages auxquels on les
deftinoit.
D e tous les vaifleaux dont je viens de parler, les plus
commodes font ceux que 1 on peut ouvrir & fermer en
lin inftant & fans aucun appareil ( fig. q <tr y , pl. V.)
on a la liberté de voir à nud, quand on veut, les pièces^
qui y font renfermées; il eft auffi beaucoup plus facile de
les y fufpendre dans la filuation la plus avantagetife &
la plus convenable pour mettre en évidence les parties
qui méritent le mieux d e tre obfervées, ou pour faire du
tout un enfemble le plus conforme à l’état naturel, ou le
plus agréable aux yeux : il eft bien plus difficile de fe
fatisfaire à tous ces égards lorfqu’on efl: obligé d ’ajufter
les pièces fur un bâtis que l’on applique à rebours dans
le bocal lorfqu’il eft plein de liqueur , ou de fufpendre
ces mêmes pièces à un anneau qui eft au fond d ’un bocal
vuide. J ’ai fouvent éprouvé qu’on a aflez de peine à y
réuflir , même dans le premier cas , fur-tout lorfqu’on
veut placer des animaux qui ont pris une mauvaife tournure
, & , pour ainfi dire, une attitude forcée, lorfqu’on
en veut mettre plufieurs enfemble, &c.
On voit par tout ce que je viens de dire , que quelque
foin qu’on prenne pour maintenir en bonne fituation
les chofes que 1 on conlèrve dans des bocaux remplis
d ’efprit de vin , la forme ordinaire de ces vaifleaux en n
pêche qu’on ne puifle mettre la plupart des animaux
•dans la meilleure pofition ,, & dans l’attitude la plus
convenable ; on eft obligé de fufpendre par la tête les
quadrupèdes & les oifeaux ; les poiffons, au lieu d ’être
pofez horizontalement, ont toujours la queue ou la tête
en haut; les ferpens qui devraient être étendus, font repliez
en plufieurs doubles, & attachez à un fil, &c. Toutes ces
fituations forcées & ces attitudes qui ne font pas naturelles,
empêchent qu’on ne puifle juger au premier coup
d ’oeil delà Vraie forme de l ’animal , & qu’on ne puifle
le reconnoître d ’abord & le diftinguer aifément. Des
animaux defféchez, & même leurs peaux Amplement empaillées
, fe préfentent plus avantageufement que ceux
qui font ainfi reflerrez, contraints & courbez dans des
bocaux : mais comme toutes les chofes que l’on peut
conferver dans des liqueurs, s’y maintiennent en bien
meilleur état & que leur durée y eft bien plus aflîirée
qu’à l ’air lib re , il faut donc tâcher de les conferver de
cette façon en leur donnant des attitudes convenables;
pour cela il fuffit de changer la forme des vafes, & de
la proportionner à fa figure des animaux qui doivent y
être renfermez : pourquoi ne pas faire des vaifleaux qui
aient plus de longueur que de largeur & de hauteur pour
mettre les petits quadrupèdes ( voyez f i g . 7 , pl. V. J & lu
plupart des poiffons ! des tubes pour les poiffons qui font à
peu près cylindriques, pour les lézards & les ferpens! & des
vafes de tontes fortes de figures, fuivant ce qu ’on y veut
placer ! il ne peut y avoir à cela qu’un obftacle qui a peut-
être empêché jufqu’ici qu’on n’ait mis cette idée à exécution
; c’eft qu’avec tous les moyens connus, on ferait
fouvent fort embarrafle pour fermer des vaifleaux de figure