
& recouvertes chacune par un. rayon du ftigmàte.
Elles contiennent des ïeménces nombreufes, ovales
, obtufes à leurs deux extrémités , placées dans
une pulpe épaiffe & molle , attachées à un placenta
central ovale , prefqu’arrondi , très-grand ,
xreufé profondément par huit filions, et dont les
angles forment autant de cloifons.
Toutes les parties de cet arbre laiffent écouler
un fuc vifqueux & balfamique, dont les organes
fexuels & Tintérieur des corolles font prefque
toujours imprégnés.
Cette efpèce croît fur les rochers dans l’île de
Saint-Domingue, & fur lès racinés des autres arbres,
comme parafite. ( Çaraft. exjàcquinio.)
2. Pérepé à fleurs blanches. Clufià àlba. Linn.
Clufia foliis avenus_y corollis pentapetalTs. Jacq.
Stirp. Amer. p. 271. tab. 166.
. Clufia, foliis aveniis. Linn. Spec. PI. 1. p. y 09.
& SyÏL vegetab. vol. 4. p. 328.
Clufia-flore albo3 fruHu ~coccineo\ PlupL G en. 22.
Icon. 87. fig. 1.
Cette efpèce, à ne confidérer que le port, eft
affez femblable à la précédente } fes feuilles offrent
les mêmes proportions, les mêmes caractères,
excepté quelles font un peu plus alongées,,coriaces
, très-entières, arjondies, & fans échancrure
à leur fommet, oppofées, à peine pétiolées :
la feule différence entre ces <deux efpèces exifte
fdonç, dans les parties de la fructification, dont la
-difpofition.eft la même,,mais qui diffèrent par le
.nombre & la forme.
Le calice eft compofé de neuf folioles arrondies,
concaves, obtufes, imbriquées, rangées trois par
trois } les trois folioles intermédiaires font du
.double plus grandes que les trois extérieures, &
une fois.plus petite^ que les intérieures. La corolle
eft compofée de cinq pétales prefque ronds, concaves,
obtus, une fois plus, larges que les plus
grandes folioles du calice j de la même longueur,
ouverts., & fe recouvrant les uns 1,es autres par
leurs bords. Ces fleurs font blanches, inodores,
8c. n ont ni la grandeur ni la beauté de celles de
Tefpë.ce précédente. Les filamens des étamines
varient de cinq à huit, variables par leur infertion,
appliqués contre l’o v aire , une fois plus courts
que lui, & terminés par des anthères latérales.
L’ovaire eft grand, ovale, à cinq ou fix côtes ob-
. tufes, un peu plus court que les pétales, recouvert
par un ftigmàte orbiculaire, divifé en cinq ou
fix rayons, 8c auquel fuccède une capfule grande,
ovale, d’une belle.couleur rouge dans fa maturité,
à cinq ou fix côtes, couronnée par le ftigmàte
perfiftant, divifé en cinq ou fix loges, s’ouvrant
du fommet à. la bafe en autant de valves épaiffes,
coriaces, qui s’ écartent en autant de rayons. Elles
contiennent dans une pulpe molle des femences
nombreufes, oblongues, obtufes & luifantes,'
attachées à un réceptacle central, fort grand,
oblong, à cinq ou fix filions très-profonds : ces1
femences font blanchâtres , leur pulpe rougeâtre.'
Elles font recherchées avec avidité par les petits
oifeaux.
Il découle de cet arbre un fuc extrêmement
glutineux, verdâtre, qui rouffit 8c fe condenfe à.
l’air. Les Caraïbes avoient coutume de s’en fervir,
pour oindre leurs filets.
Cette plante croît dans les grandes forêts dè la
Martinique. Les habitans lui donnent le nom d^a-
: ralie. ( Caraft. ex Jacquinio. )
: 3* Pérepé à fleurs jaunes. Clufia flava. Linn?
Clufia foliis aveniis3 corollis tetrapetalis. Linn.
Syff. vegët. vol. 4. p. 32$. — Jacq. Stirp. Amer,
p! 272. t-ab. 167. — Miller. Di&. n°. 1.
.Clufia arbore a , foliis crajfis3 nitidis 3 obovato-
fiibrotunHisjfioribus folitariis. Brown. Jam. 23 A, ,
Terebinthus folio fingulari , non alato, rotundo ,J
fucculento , flore, tetrapetalo, pallide luteo, frucbu majore
, monopyreno% Sloan. Jam. 167. Hift, l. p. 91,
tab. 200. fig. r. — Rai. Dendr. y i .
C et arbre a encore le même port que les deux
précédens. Ses feuilles fonttrès-liffes, fort épaiffes^
coriaces, alongées en.ovale;renverfé, fort grandes
, entières à leur fommet,- médiocrement pétiolées,
rétrécies infemfiblement à leur bafe, marquée^
en deffous tranfverfalement de veines peu
•fènfibles, latérales, obliques, amincies, & comme
légèrement bordées à leur circonférence. La dif-
pofition des fleurs paroît être Ta même que dans
les deux efpèces que nous, venons de décrire,
mais elles diffèrent par leurs, organes fexuels.
Le calice à une forme prefque carrée, compqfé
de feize foliolës un peu arrondies^, concaves,
droites, obtufes î les intérieures graduellement
plus1 grandes/quatre à chaque rangée. La corolle
eft d’un jaune pâle, compofée de quatre pétales
ovales, rétrécis à leur onglet, concaves,. obtus,,
très-épais, dont deux relevés & oppofés font un
peu plus larges que les autres. Les étamiùés font
très-nombreufes, pourvues de, filamens courts,
épais, prefque dlfpofés fur quatrerangs, terminés
par des anthères à deux lobes féparés. L ’ov,aire
eft fort petit, arrondi, environné par les filamens
dés étamines, furmonté d’ un ftigmàte épais, prëf-
ue capité,1 muni latéralement de quatre appen-
ices particuliers $ il fe convertit en une capfule
arrondie, couronnéè par douze rayons du ftig-
mate} à douze loges, s’ ouvrant en douze vaivës
épaiffes, marquées chacune de côtés trarifvérfes,
& contenant un grand nombre de femences oblongues,
enveloppées d’une pulpe molle, attachées
à un placenta oblong fort grand, creufé profondément
en douze filions.
• Cet arbre croît à la Jamaïque, aux pieds des
montagnes, fur les rochers. 11 en découle un fuc
glutineux 8c blanchâtre, jy ( V. fi- in herb. Lam. )
L ’individu imparfait que j ’ai pbfervé. dans l’herbier
du citoyen Lamarck, avoit été" recueilli à
Cayenne par Stonpy.
4! Pérepé à feuilles rétufes.. Clufia retufa.
Clufia foliis nervofis, ovatis, n tu fis; floribus hexa-
petalis3 fructibus fubglobofo-comprejfis. ( N. ) Lain.
llluftr. Gen. tab., 8y2.
Cette belle efpèce eft remarquable par fes feuilles
épaiffes, nerveufes, rétufes à leur fommet 8c
non arrondies} par les fleurs à fix pétales ouverts,
par fes calices à huit folioles, & fes fruits globuleux
8c un peu comprimés , caractères qui la-dif-
tinguent du clufia rofea3 avec lequel elle a quelques
rapports, fur tout parfes corolles} mais dans cette
dernière, les calices n’ont que fix folioles. Les
feuilles ne font point nerveufes ni veinées, & fes
fruits n’ont que huit côtes 4 tandis que dans l ’efpèce
dont il eft ici queftion, la capfule èn à plus
du double.
Ses tiges font ligneufes , cylindriques , garnies
de feuilles oppofées,, pétiolées., très - épaiffes ,
dures, coriaces, longues de fix à fept poncés,
larges d’environ trois pouces, ovales, fortement
rétufes & entières à leur fommet, rétrécies à leur
bafe, marquées de fortes nefvures tranfverfés,
régulières, parallèles, coupées par des veines
très-fines, à peine fenlibles} leur pétiole eft très-
court, épais, un peu élargi.
Les fleurs font axillaires vers l’extrémité des
rameaux, pédonculées, prefque folitaires, com-
pofées d'un calice à huit folioles obroiides, concaves/
les quatre folioles extérieures font prefque
de moitié plus petites que les quatre intérieures j
les pédoncules font munis, vers leur milieu 8c à
leur bifutcation, quand elle a lieu, de deux petites
folioles courtes., ovales, tenant Jieu de bractées
, trës-épaiîfes , glabres & perlîftantes. La cor
rolle, plufieurs fois plus grande quelle calice, eft
compofée de fix pétales ouverts, ovales, arrondis,
entiers à leur fommet. Les étamines font très-
nombreufes, munies d’anthères fimples 8c droites.
Le fruit eft une capfule globuleufe, comprimée à
fes deux extrémités:, à feize ou dix-huit côtes au
moins, couronnée par le ftigmàte en écuffbn, perfiftant
, divifé en autant de rayons qu’il y a de
côtes à la capfule. .
J’ai v u , dans l'herbier du ci'toyén Lamarck, un
exemplaire de cette plante, qui n'offroit que quelques
feuilles, un'jeune fruit tronqué & une corolle
1 imparfaite. Le fruit fec & ifolé que j’ai
trouvé* dans fa colleéHon, manquoit^ d’ ut> grand
nombre de qô.tés/: ce font donc les feules parties
que j’ai pu oofe rver} les autres details ont été
pris de la figure que ce favant botanifte a fait graver
dans fes Illufirations. Cette plante croît dans
l’Amérique. T? ( V. f i )
y. PÉREPÉ à fleurs fefliles. Clufia fejfiliflora.
Clufia foliis obovatisj, fubvenofisj floribus feflili-
bus. ( N. )
Cette efpèce a un cara&ère très-remarquable,
8c qui la diflingue parfaitement} il confifte dans
fes fleurs féffiles, réunies plufieurs enfemble dans
l’aiffelle des feuilles.
Ses tiges font rugueufes, verdâtres, garnies de
feuilles oppofées, pétiolées, coriaces, épaiffes^
en ovale renverfé, arrondies, & quelquefois
échancrées à leur fommet, rétrécies à leur bafe,
très-entières à leurs bords, marquées de veines
latérales & parallèles peu fenfibles, fupportées
par des pétioles longs à peine de deux ou trois
lignes, larges, comprimés, épais. Les feuilles ont
trois à quatre pouces de long, fur un pouce 8c
demi de largeur. Les fleurs font difpofées plufieurs
enfemble dans l’ai (Telle des feuilles ; elles font per
tites, toutes fefliles 8c très-ferrées : l’état d’im-
perfeétion du rameau fur lequel je les ai obfer-
vées, ne m’a point permis de juger, ni du nombre
des divifions du calice & de la corolle, ni de celui
des étamines. L ’ovaire m’ a paru globuleux,
recouvert par un ftigmàte plane 8c feflile.
Cette plante vient de Madagafcar: elle fe trouve
dans l’herbier du citoyen Lamarck. I7 ( y . f i ) ' -
6. PérepéÜ feuilles veinées. Clufia venofa. Linn.
Clufia foliis venofis. Linn. Spec. Plant. 2. p. 510.
Clufia alia minor , flore albo , frublu fiavefcente.
Plum. Geriér. 2 1 .1— ld. Ic. 87. ng. 2.
Vulgairement palétuvier des montagnes.
A. Clufia flore rofeo minor, fructu fiavefcente. ?
Plüm. L. C . Mill. Dift. n0^ .;
Nous n’avons, fur cette efpèce, que des détails
incomplets que Jacquin nous a donnés. Cet arbre
s’élève à plus de trente pieds de haut} fes feuilles
font veinées, longues de quatre pouces. Les fleurs
ont un calice compofé de quatre folioles arrondies,
obtufes , concaves, très-ouvertes^ dont deux extérieures
un peu plus étroites, aiguës. La corolle
eft branché } elle n’a que quatre pétales ovalès ,
obtus , concaves, très-ouverts, un peu plus longs
que lè calfce. Les étamines font très-nombreufës j
èlles ont des fi'âme ns droits, filiformes, un peu
aplatis , fur montés par des anthèrés droites 8c
oblongues. L’ ovaire eft ov a le , fans ftyle , recouvert
par un ftigmàte plane , feflile , à cinq divifions.