
quatre découpures ouvertès , concaves, ovales ,
obtufes , & dont le tube eft cylindrique , renflé
dans fon milieu ; point de corolle.
2°. Huit étamines 3 dont les filamensfétacés font
placés à l’orifice du calice & de la longueur de fes
découpures , terminés par des anthères droites 3
prefqu'ovales. . '
39. Un ovaire fupérieur , renfermé dans le tube
du calice , furmonté d’un ftyle filiforme , latéral
aufli long que le tube, terminé par un ftigmate ca-
pité & très-velu.
Le fruit confifte en une feule femence ovale ,
acuminée à fes deux extrémités & renfermée dans
le calice, qui devient un cap fuie coriace , ovale ,
à une feule loge.
) Obfervations. Les pafferines, fi voifines des lauréoles
( daphne Linn. ) , nous paroiffent différer
effentiellement de ce dernier genre par leur fruit
capfulaire , tandis que dans les lauréoles c’ eft une
baie ou un drupe. D’après cela , il faudra ranger
parmi les lauréoles le pafferina hivalis décrit par
Ramond (Bulletin des Sciences , par la Société philomatique
, thermidor an 8, n°. 41. p. 1 31. pl. 9.
f. 4. ) , & qui a de fi grands rapports avec le daphne
calycina. Lapeyroufe, A d . toi. 1. & Lam. Did.
De l’aveu même de Ramond , ce fruit -eft un véritable
petit drupe pyriforme 3 dont le brou ejl mince 6*
Vf lu 3 contenani une- coque noire , pointillée en quinconce
3 & dont le fommet eft courbé du côté où éioit le
ftyle.
Au refte , j’avoue que ces deux genres lié font
nullement tranchés , qu’ ils devraient être réunis ,
puifque nous voyons les fruits dans les efpèces qui
les compofent , paffer infenfiblemeut de l’état de
baie ou de drupe, à celui de capfule. L’efpèce dé- ;
crite par Ramond en fournit la preuve 5 elle n’eft !
furement pas fa feule. Thunberg croit qu’un des
earadères diftindifs de ces deux genres eft fourni
par le ftyle , qui eft filiforme & de la longueur du
tube dans les pajferines, beaucoup plus court dans
les daphne.
_ En. général, la plupart des efpèces de pafft-
rina3 celles qui paroiffent devoir être réparées des
daphne , ont leurs tiges ligneufes, velues-, particuliérement
fur les jeunes branches , ramifiées,
peu élevées ; leur liber eft fin, foyeux, cotonneux,-?
fufceptible peut-être d’être travaillé. Les feuilles
font éparfes, petites, feffiles, graffes ou épaiffes,
glabres & fouvent concaves en deffus , bombées,
velues , rarement glabres en deffous. Les fleurs
font petites, rarement colorées comme celles des
daphne : leur calice a un tube cou rt, très-velu en
dehors, à quatre divifions courtes à fon orifice.
Les étamines ne peuvent fournir de cara&ère certain
5 elles varient par leur nombre': la même ef-
pèce eft quelquefois hermaphrodite , monoïque
ou dioïque. Le plus grand nombre & les plus.
remarquables de ces efpèces viennent du Cap de
Bonne-Efpérance , quelques-unes-de la Nouvelle-
Zelande, d ’autres de Barbarie & d’Europe.
E s p è c e s .
1. Passerine velue. P afferma hirfuta.\f\wr\.
ThymeUa tomentofa, foliis fedi minoris. Cafp.
Bauh. Pin. 463..— Tourn. Inft. R. H. cor. Shavv.
opec. n°. 587.
Sanamunda 3. Cluf. Hift. 89. Icon. — Park.
Theatr. 202. Icon. —- Ger. Hift. 1596. Icon.
Erica alexandrina Italorum, &c. Lob. Icon-2,
p. 21 7 .—-Tabern. Icon. 1112.
~ , junumunaa z.
tluftz.J. Bauh. Hift. 1. p. 59}, Icon.
Desfont. FI. atl. voI.T. p. 330. Poiret, Voyag.
en Barb^vol. 2.
C e f t un arbriffeau très-rameux, d’un port affez
agréable, qui ne s’élève qu’à deux ou trois pieds
au plus. Ses branches, nomb:eufes & ferrées, ont
une ecorce jaunâtre, recouverte d’un duvet blanchâtre
très - abondant, particuliérement fur les
dernières pouffes. Elles font garnies de feuilles
éparfes, très-rapprochées & prefqu’imbriquées ,
particuliérement fur les jeunes rameaux; petites,
alternes, feffiles, épaiffes, ovales-obtufes, perfif-
tantes, glabres & convexes en deffous; planes,
tomenteufes, blanchâtres, & un peu roulées fur
leurs.bords en deffus. Les fleurs croiffent à l’extrémité
des branches; elles font petites, feffiles,
agrégées, munies d’un calice tubulé, à quatre divifions
à fon orifice, d’ un jaune pâle dans fon intérieur,
blanc & tomenteux en dehors. Les divifions
du calice font ovoïdes & ouvertes. Les étamines
ont des fiîamens très-courts. Ses fleurs,
d’ après l’obfervatioh du citoyen Desfontaines*
font hermaphrodites, monoïques ou dioïques.
Cette plante croît dans les lieux fablonneux 8c
maritimes en Efpagne, dansles départemens méridionaux
de la France, en Barbarie, où je l’ai
obfervée en fleurs pendant l’hiver. Son écorce,
; tenace & difficile à déchirer, pourroit être employée
dans les corderi'es. ( V. v. ) %
2. PAS SERINE filiforme. P afferma filiformis. L.
P afferma foliis linearibus, convexis , quadrifariam
imbricatis i ramis tomentofis. Linn. Spec. Pl. yco.
■ Hort. Cliff. 2yé..tab. 11. —- Berg. Capen. 1 ;o.
Roy. Lugd. Bat. 208.
ThymeUa ùhiopica fruticofa y foliis in longum
ftriatis, furculis valdé tomentofis. Plukn. Almag.
Cet
Cet arbriffeau a une forme élégante, Sc s eîëve
jufqu’à cinq à fix pieds. Sa tige eft d’ un brun cendré^
Elle pouffe, dans toute fa longueur , des j
rameaux qui relient droits^ tan: qu’ils font jeunes-,
mais dont la fituation devient horizontale à me-
fure qu’ ils vieilliffent, furtout lorfque fes branches
font chargées de fleurs ou de fruits, dont la
pefanteur contribue à les faire pencher davantage.
Elles font couvertes d’un duvet blanc, tomenteux.
Les feuilles,. difpofées fur quatre rangs,
très-ferrées contre les tiges & prefqu’imbriquëes,
font feffiles, épaiffes , à demi-cylindriques , fort
étroites, obtufes, marquées en deffus d’un fillon
profond 8e tomenteux, bombées, & comme carénées
en deffous, plus ferrées & plus rapprochées
furies jeunes rameaux que fur les vieux. Les fleurs
naiffent dans l’aiffelle des feuilles, à l’extrémité
des branches. Elles font folitaires & feffiles, de
couleur herbacée, accompagnées à leur bafe de
deux bradées ovales, concaves, aiguës, tomenteufes
intérieurement. Le calice a tin tube filiforme,
très-velu, élargi & globuleux à fa bafe.
Son orifice eft divifé en quatre découpures oblon-
gues, obtufes, glabres, concaves & très-ouvertes.
Il contient huit étamines courtes, filiformes, dont
les anthères font prefque tétragones, arrondies-8c
droites. L’ovaire eft grand, ovale, obtus, un peu
comprimé j le ftigmate eft remarquable par les
poils & le duvet qui le recouvre.
Ce joli arbriffeau croît naturellement au Cap
de Bonne-Efpérance. Il eft cultivé dans plufieurs
jardins d’Europe. On le propage de boutures &
de femences. T? ( V. f . )
3. Pas serine à feuilles de kali. P afferma filfo-
Ufolia. ,
Pafferina foliis fubulaiis, hirfutis y tubo elongato,
fuperné incraffato, tomentofo. (N.)
Cette plante a le port d’un falfola par la forme
& la difpofition de fes feuilles. Elle eft velue dans
toutes fes parties. Sa tige eft ligneufe^ cylindrique,
d’un brun obfcur, divifée vers fon fommet
en rameaux alternes , prefque fimples, qui paroiffent
fe diriger du même côté. Ils font chargés de
feuilles éparfes, feffiles, fubuléçs, étroites, épaiffes,
roulées intérieurement à leurs bords, terminées
en pointe aiguë , velues, mais particuliérement
tomenteufes à la bafe de leur face fupérieure.
Les fleurs font feffiles , axillaires , folitaires ,
nombreufes, très-rapprochéês , & ficuées à l’ex- !
trémité des rameaux, couvertes d’ un duvet épais
& blanc. Leur tube eft prefque de la longueur des ^
feuilles, étroit, prefque filiforme à fa bafe, renflé
vers fon fommet, divifé à fon orifice en quatre
découpures courtes, ovales, obtufes , d’ un jaune
foncé en dedans. Les étamines ont des fila-'
mens extrêmement courts, des anthères ptefque 1
Botanique. Tome
rondes. Je n’ai point vu le fruit. ( V. f in herb.
Lamarck. ) ï)
J’ai obferyé dans le même herbier une autre
plante, voifine de cette efpèce, mais fans fleurs
ni fruits, dont les feuilles font courtes, obtufes,
glabres, charnues, étroites ; les rameaux très-to-
menteux vers leur extrémité.
4. Pas serine à feuilles de bruyère. P afferma
ericoides. Linn.
Pafferina foliis linearibus , Uvibus fubimbricatis ,
corollisglobofis. Linn.-M.mt. 236. Burm. Prodr. 12.
Cette plante a tout-à-fait l’afpëél d’une bruyère.
On ne peut l’en diftinguer que par l’examen de
Tes fleurs. Son port approche de celui de la paffe-
riije filiforme. Son écorce eft d’ un brun cendre,
mais blanchâtre & tomenteufe fur les jeunes branches.
Ses feuilles font étroites , feffiles , plus ou
moins alongées, charnues , oppofées, placées
prefque fur deux rangs, très-caduques. Les fleurs
font folitaires, feffiles, latérales à l’extrémité des
rameaux, très-nombreufes , & offrant lafpecl
d’une panicule touffue. Le calice a un tube globuleux,
renflé, coloré dans toutes fes parties. Il
renferme des femences ovales, brillantes, d’une
couleur matte. C e t arbriffeau croît naturellement
au Cap de Bonne-Efpérance. Tj ( V. f . )
y. PasserinE à fleurs capitées. Pafferina capitata.
Linn.
Pafferina foliis linearibus, glabris; capitulis pedun-
culatis, tomentofis. Linn. Spec. Pl. JIJ*
Pafferina foliis lanceolato-linearibus , glabris j flo-
ribuscapitatis, receptaculo incraffato. Amoen. Acad.
6. p. 88. Afric. 16.
ThymeUa. foliis linearibus, alternis; ftoribus ex uno
petiolo copiofis. Burm. Afr. 13 3. t-. 48. f. 3. — Lam.
Illuft. Gener. tab. 291. f. 3.
C et arbriffeau a des tiges droites, cylindriques,
gerfées. Elles fe divifent en un grand nombre de
petits rameaux difpoies prefqu’en ombelle,^filiformes,
pubefeens , chargés de feuilles linéaires,
éparfes, feffiles, rétrécies à leurs deux extrémités,
glabres, convexes des deux côtés. Les fleurs font
terminales , difpofées en tête , portées fur un pédoncule
commun, alongé , turbiné , velu , d’ un
blanc jaunâtre, ainfi que les calices. Son fommet,
infenfiblement renflé en maffue, fe divifé en plufieurs
petits pédoncules partiels fort courts , ttès-
fouvent nuis , qui fupportent chacun une fleur
compofée d’un calice velu, dont le tube eft court
& ffrié : le limbe fe divifé en cinq lobes ovales ,
prefqu’obtus , contenant huit étamines un peu
faillantés hors de la corolle. L’ovaire eft glabre,
comprimé, prefqu’orbiculaire ; le ftyle velu, ainfi
que le ftigmate. Les femences font prefque rondes,
renfermées dans le calice*
F*