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connue, offiiroit peut - être encore quelqu'autre
différence.
3* PÊKI à feuilles ternes. Pekea ternata.
Pekea foliis ternatis , glabris. (N . )
Saouari glabra. Aubl. Guian. vol. 2. p. tab.
jo.
Saouari arbor. Bar. Franc, oequin. 101.
11 tft difficile de ne pas rapporter à ce genre
cette elbèce & la fui vante‘ qu'Aublet préfente fous
le nom de faouari, & qui renferme dans fes fruits &
ion port les caractères des pekea, excepté les fleurs,
qui ne font pas connues , mais que l'on a lieu de
foupçonner, quant au caractère générique , conformes
à celles des autres pekea.
C e t arbre s'élève fort haut & s'étend beaucoup :
fon tronc a Couvent plus de quatre pieds de diamètre.
Ses rameaux font garnis de feuilles oppo-
fées j pétiolées , ternées à l'extrémité de chaque j
pétiole j glabres , entières. Les pétioles ont cinq
a fix pouces de longueur. Les folioles font fermes,
ovales,lancéolées, terminées par une longue pointe!
dentées à leurs bords, & marquées en defiusde nervures
faillantes qui s etendent du milieu vers la cir-
^onférence : elles font de couleur rongeâtre , qui
s’éclaircit en approchant des bords. La foliole du
milieu a environ quatre pouces de long, fur deux
& demi de largeur s les latérales font plus petites.
Toutes trois font légèrement pédiculées : la bafe
des pétioles communs eft garnie de deux ftipules
qui tombent de bonne heure, & laiflent leurs irn-
preffions fur les jeunes branches.
Le fruit approche, par fa forme , de celle d'un
oeuf. Son écorce eft brune, rude, chagrinée, affez
épailfe 5 elle fe gerfe & fe détache par la maturité.
Alors on y trouve une pulpe douce, fondante, de
la confiftance du beurre & de couleur verdâtre ,
fous laquelle eft une coque hériffée de piquans , &
qui contient une amandeaffezgroffe, fort agréable
au go û t, de laquelle on pourroit retirer une huile
femblable à celle des amandes douces. ( Caraft. ex
Aublet. ) Il paroît que ce fruit eft un drupe à quatre
lobe s, dont trois avortent fréquemment, comme
il arri ve aux fruits des efpèces précédentes, & auxquels
il reffemble par fa forme, fa difpofition & fa
ftruchire intérieure.
eft nommé faouari par les peuples du pays & par
les habitans de Cayenne.
4* Phki velu. Pekea villofa.
Pekea foliis ternatis, fubrotundis, acutis, fubtiis
tomentofis. ( N. )
Saouari villofa. Aublet. Guian. vol. 2. p. 601.
tab. 241.
Cet arbre offre, pour fa claffification, plus de
difficultés encore que le précédent, fes fleurs &
fes fruits n’ayant pas encore été obfervés. Ce
n tft donc que d'après fon port & le cara&ère de
fa foliation qu'on peut le rapprocher des efpèces
précédentes.. Ce font ces motifs & la néceffité
de lui trpuver une place, qui nous ont déterminés
a le préfenter ici. Des obfervations plus étendues
& la connoiiïance de fa fructification nous apprendront,
fans doute plus tard, s'il convient de le
lailler ici ou de le rapporter à un autre genre.
V o ic i, en attendant, ce qu'Aublet nous en apprend.
Cet arbre s'élève à la même hauteur que le
précédent. Son tronc eft auffi gros, & fori bois,
eft de la même couleur. Les branches & les rameaux
ont la même difpofition, ainii que les feuilles.
Leurs folioles font plus larges & plus grandes}
elles font d'un vert foncé en defius & couvertes
d'un duvet ras en deflous5 toutes les nervures,
font faillantes & leur duvet eft rôti flatte. Les plus.
grandes folioles ont neuf pouces de longueur , fur
cinq & demi de largeur. Entre la naiffance des
deux pétioles, il y a de chaque côté une ftipule
large, longue & aiguë, qui tombe & laiflè l'im-
preffion de fon attache. Je n'ai vu , ajoute Aublet,
ni les fleurs ni les fruits de cet arbre , mais il m'a
paru devoir être une efpèce de faouari. 11 croît
dans les grandes forêts de la Cuiarie, en allant
d'Orapu ü Caux.
Nota. II faut placer à la fuite de ces efpèces
le caryocar nuciferum ( Linn. Mantiff. pag. 247 ).
C'elt un arbre élevé, dont lès feuilles font ter-
nées, le calice & la corolle de couleur purpurine.
Le fruit eft un drupe, remarquable par la groffeur,
femblable à la tête d ’un enfant} il contient intérieurement
une amande qui a la faveur des fruits
de l'amandier : elle eft d'un goût agréable, bonne
à manger. E x Allamand.
Le bois de cet arbre eft employé à faire des chaloupes
, de grandes pyrogues, des canots à rocou,
des courbes, des jumelles, des madriers & du bardeau.
On le trouve dans plufieurs .endroits de la
Guiane, particuliérement a Orapu, à la crique des
Galibis , à Sinamari & à Caux , où il eft cultivé.
Son fruit fe vend dans les marchés de Cayenne : les
créoles en font fort friands, & l'eftiment autant
que nou^ faifonsles cerneaux en Europe. Cet arbre ;
( P oiret. )
PELARGON. Pélargonium. Lhéritier. Geran.—-
Alton. Hort. Kevr. vol. 2. p. 417. — Willd. Spec.
PI. vol. 3. p. 641. — Lam. Illuftr. Gen. tab.
Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la famille
des malvacées, qui comprend des herbes
ou arbriffeaux à feuilles munies de ftipules oppo-
fées ou alternes, & à fleurs pedonculées, fouyent
P É L
d’une beauté remarquable, dont le caractère e f-
fenciel eft d'avoir :
Un calice a cinq divifions 3 dont la. fupérieure fe
termine en un petit tube capillaire, decurrent le long
du pédoncule ÿ une corolle a cinq p et ules irréguliers y
dix filamens inégaux , dont trois, rarement cinq, font
fiériles 6* prives d‘anthères y cinq cap fuies ou tuniques
propres3 arifiées a leur fommet Ù alongees en pointe
à leur bafe3 les arijles ou barbes contournées en fpi-
raies & chargées de poils d leur face intérieure. :
Obfervations. Ce genre eft une divîfion de celui
des géranium. On avoit reconnu depuis long-tems j
que les géranium, trop nombreux en efpèces,
exigeoient, pour rendre plus facile leur étude,
d ’être réparées en plufieurs genres, & il fe pré-
fentoit en effet des caractères fuffifans pour l'éta-
bljffement de ces genres. Cavanilles, dans fa Monographie
des Géranium y Lamarck, dans ce Dictionnaire,
y avoient fuppléé en établiftant de
grandes divifions, à l'aide defquelles difparoif-
foient une grande partie des difficultés que l'on
éprouvoit pour la connoiffance des efpèces. Lhéritier
a préféré former des genres de ces divifions,
& il a été fuivi par la plupart des botaniftes qui
ont écrit après lui. Lamarck lui-même a reconnu
que la grande divifion des géranium d’Afrique, à
corolle irrégulière, devoit être réellement retranchée
de ce genre, & il a adapté, dans fes
llluftrations des Genres, celui de pélargonium.
Nous ne reviendrons pas-ici fur les efpèces de ce
nouveau genre, qui fe trouvent déjà mentionnées
dans ce Dictionnaire, à l’article Geranion.
(P oiret. ) 1
PÉLËGRiNE. Aljlroemeria. Genre de plantes
à -fleurs incomplètes, monocotylédones, voifin .
de la famille des narciffes, qui a des rapports avec
les tübéreufes, compofé d’herbes à racines fi-
breufes, & dont les tiges font feuillées, les fleurs
terminales , folitaires ou en eorymbes. Le caractère
effentiel de ce genre eft d'avoir :
Une corolle a fix divifions profondes , les deux inférieures
tubulées a leur bafe y fix étamines inégales &
inclinées ; trois fiigmates. " M 1
C A R A C T È R E g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i ° . Une. corolle prefqu’ à deux lèvres, divifée
profondément en nx parties ; les trois divifions
extérieures cunéiformes, quelquefois mucronées}
les trois intérieures alternes, lancéolées, dont deux
tubuleufes ou roulées à leur bafe. Point de calice
ni defpathe.
20. Six étamines inférées à la bafe des divifions
du calice, dont les filamens font inégaux , réflé- j
P É L
chis en dehors, terminés pat des anthères droites
& oblongues.
3®. Un ovaire adhérent, a fix faces, prefque
tronqué, furmonté d'un ftyle incliné, filiforme,
de la longueur des étamines, terminé par unttig-
rnate divîfé en trois parties courtes & filiformes.
Le fruit eft une capfule inférieure, fphérique,
mucronée, marquée de fix nervures, à trois loges,
à trois valves, contenant plufieurs (ëmences glo-
buleufes placées fans ordre, & attachées, par de
petits cordons ombilicaux, à un placenta central
corme avec les cloifons.
E s p è c e s .
1. PÉLÉ6RINE fuperbe. Alflroemeria pclegrina.
' Aljlroemeria caule ereclo ; corollis patentibus , pelâtes
tribus exterioribus 3 cuneïformibus3 tridemaiis,
rcliquis mucrorialis; foliis linean-lanceolatis, JeJfiLi-
bus. Willd. Spec.' PI. vol. z. p. 194. n°. 1.
Alflroemeria taule ereclp. Linn. Amoen. Acad,
vol. 6. p. 247. tab. 47, — Jacq. Hort. tab. yo.
Cure. Mag. 139. — Lam. Illullr. Gen. tab. 231.
fig. I. ■
Hemerocallis floribus purpurafeentibus, maculatis,
•vulgo pelegrina. Feuiliée; Peruv. vol. 2. pag. 7
tab. y.
Cette plante eft une des belles efpèces connues,
digne, par la beauté & les riches couleurs de fes
fleurs, d'embellir les parterres les plus diftingués.
Elle pouffe des racines fibreufes, charnues,
alongees en tubercules fufiformes comme celles
des afphodèles, revêtues d'une écorce mince &
blanchâtre. 11 s’en élève une tige droite, glabre,
cylindrique, feuillée dans toute fa longueur, haute
d'environ un pied, garnie de feuilles éparfes , entières,
feffiles, d'un beau v e r t , obtufts à leur
fommet, à demi - ampléxicâules, recourbées en
dehors, longues d’environ un pouce & demi, &
larges de quatre lignes, traverfées longitudinalement
dans leur milieu par une nervure remarquable.
Elles laiflent fur les tiges, après leur chute ,
l’imprelEon profonde de leur attache.
Les fleurs font terminales, peu nombreufes,
compofées d'une corolle longue d'environ deux
pouces , large de treize lignes, divifée profondément
en fix parties inégales. Les trois divifions
extérieures font larges, ovales, un peu rétrécies
à leur bafe, élargies & repliées en dedans à leur
fommet, qui fe divife en trois lobes peu profonds,
inégaux ; les deux latéraux larges & arrondis, celui
du milieu beaucoup plus petit & plus cou rt,
& qui ne confifte guère qu'en une pointe aiguë.
Chacune de ces trois divifions eft d'un beau rouge
cramoifi dans fon milieu, entouré.d'un rouge