
comprend des arbres "tant indigènes qu’exotiques
à l’Europe, dont les fetrlles font réunies par
leur bafe , au nombre de -deux à xrinq , dans une
•gaine courte J5c cylindrique > les fleurs font dif-
pofées <en petites grapes qui .forment par leur en-
femble un chaton tenrunai.
Le raraftèce effentiel de «e genre eft d'avoir ::
De*fleurs monoïques ydifpo’fées en uk chaton rameux:
un calice écailleux.point de corolle ; plufieurs étamines
reu™es en colonn* & par petites grapes ; des fleurs fe-
meues., compofées <técailles intérieures, dilatées, xné-
£ales 3 anguleufes , tressépcùffes & ombiliqué\s a leur
forumst j deux noix ojfeufes 3 furmontées d'une membrane.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font de deux fortes, les unes males,
les autres femelles , fur Je meme individu, réunies
en chaton.
Les fleuts mâles offrent
t®. Sur tm chaton alongé, étroit , un grand
«ombre de fleurs dont le calice eft -compofo d ’é-
oailies, difpofees en ipirale & imbriquées fur un-
axe commun > xrou-rxâs, dilatées .•& fouv.ent recourbées
à leur fommet, rétrécies i leur bafe.
ư, Point de corolle.
3°. Plufieurs étamines, réunies en colonnes &
J*??. grapesterminées par deux anthères
oblongues,adriées aux deux côtés & fur la furface
intérieure des écaijies, .à une feule lo g e , s’.ou-
vrant longitudinalement , dftinétës à leur bafe
y res la fécondation, & réunies i leur fomcnet en
forme de capuchon.
Les fleurs femelles offrent :
i° . Pour calice3 des écailles intérieures, oblon-
g u e s , dilatées, épaiffies, terminées en maffue,
inégalés, anguleufes & ombiliquées à leur fommet.
1°. Point de corolle. ’
û 3°; Deux ovaires Crues à La bafe des écailles
intérieures, formontés de deux ftigmates glandu-
Itrormes.
Outre les grandes écailles internes, -chaque fleur
offre une petite ^écaille extérieure, prefqif ungui- ;
culée, qui pacoît avant J’jDtérfeure, ou plutôt la j
recouvre & la furpaffe, de manière ,à Ja rendre :
prefqü invifible} mais à mefure que le fruit mûrit,
* aT ^ inférieures s’alongent, furpaffent les
écailles aorfales, & forment, par leur difpolïtion
en fpirale & par leur recouvrement., un cône
ovale ou obfong. Parmi ces écailles intérieures,
Jes unes, fertiles, creüfées :en dedans à leur bafe
contiennent deux noix offeuffes, monofpermes ] !
recouver tes extérieurement d’ une membrane propre,
qui les furmorrte & les déborde en forme
d'aile, tandis que les autres font dénies Jk munies
feulement de deux membranes vuides. Les
ëcat'les dorfales des fleurs flériles font fu-jëtes à
difparortre j -ceîbs des fleurs fertiles peifl'ftetït
fouv-ent, -mais elles fe deffèchent & Ce flétriJfent.
Les fobes de l ’embryon font palmés. ( Caraâ. ex
JuJJieu. )
Obfervations. i° . Ventenat a obfervé h germination
de plufieurs efpèces de pin. Il a remarqué,
i®. que la radicule s’enfonçort perpendiculairement
dans îa terre j a!°. que les lobes fe dîviïbient
chacun en plnfiems découpures j 3®. que la plu-
mu!le s’élançoit entre les deux lobes } 4*. que les
lobes élevoient les débris de la femence, %ç qu’ ils
en étaient recouverts comme d’une coiffe.
Il fuit de ces obfervations, d’après le même
auteur, que la germination des pins Sz de quelques
autres conifères paroît un peu s’éloigner de
celle .des autres plantes dicotylédones, dont les
lobes ne font point divifés.; mais il ne faut .pas eh
condiure, I l'exemple de quelques botaoiftes,
n e Jl’embryon de .ces plantes foit Formé de plueurs
lobes, ou que ces plantes foîent polycoty-
lédones.
1 ° . Juffieu penfe que les écailles dés chatons
mâles font les filamens des anthères, .tant dans Jes
pins que dans les fapins ; il croit encore que h s
écailles dotfales des fl. urs femelles , qui difpa-
roilfent dans des fleurs ftériles, peuvent être confié
érées comme des ftyles, &r que les écailles intérieures
font autant d’ovaires : ces ovaires deviennent
un fruit bicapfulaire ou biloculaire, dont
la valve .intérieure eft repréfentée par J’enveloppe
qui recouvre extérieurement chaque ;noix, &
qui la déborde en fojrrne d’aile.
3°. Les pins a voient été réunis par Linné dans
un même genre avec les fa pin s. Lamarck & Juffieu
ont cru devoir les féparer, comme ils le font .eu
effet par la nature elle-même, comme on s’en
convaincra aifément fl d’on fait attention aux ca-
-raétères con-ftans qui leur font propres.
Çes deux genres, très-rapprochés dans l’ordre
naturel, forment chacun une férié d*efpèces dont
aucune nepeutpaffer indifféremment de l’un dans
l'antre. ;
Dans les pins le chaton eft compofé de petites
grapes de fleurs,courtes,très-ferrées,&formanit
par leur enfemble un chaton épais, terminal, plus
ou moins conique.
Les écailles nombreufes & intérieures deviennent,
à mefure que le fruit mûrit, dures, ligneu-
fe s , terminées à leur fommet par un épaiffiffement
ou une callolîtë très-remarquable, angùjèufe &
fouvent ombiliquée à fa partie fupérieure.
. Les feuilles elles-mêmes ont dans les pins un
caractère qui leur eff propre} elles font conflam-
ment fafciculéesréunies de .deux à cinq'dans, une
gaîne courte qui les enveloppe à leur bafc..; Ces.
feuilles, font bien moins caduques que celles des
fapinscomme peuvent l’obfervet tous, ceux qui
confervent ces plantes en herbier.
Dans les- fapins', au contraire, lès fleurs- formenr
un- chaton très-fimple & point eompofées de petites
grapes particulières, comme dans les pins.
Les écailles font preffées contre l’axe commun,
prefque. membraneufes, conltammenc amincies vers,
leur fommet,. anguiformes,. & jamais: calleufes ni
épaiffies en maffue»
Les feuilles font toujours fclitaires, éparfes',
point: £afckulée&,quoiqu’elles paroiffent difpofées
en rafette ou. en» fafcicule dans quelques efpèces»,
telles que dans La mélèze 3, le cèdre du» Liban-,; &e.
elles n'en ont réellement que l’apparence : ce font
autant dej/eunes, rameaux non»développés,, qui. s’a-
longent la plupart lia fécondé année, &. offrent alors
cesmêmesfeuffies éparfes& folitaities,comme il eft
faciè de s’en1 affarer par l’obfervation. Les. feuille»
des fapins'font,, dans, l'état de licéité,, bien plus
caduques que celles des pins..
IT eft peu d'arbres dont les étamines foîent plus
nombreufes 8t leur pouffière plus abondante }•
elles, eh. répandent quelquefois en fi grande quant
ité , que toute1 la plante &• les corps voiflns» eir
font couverts. Cette pouffière confifte en- globules
infiniment petits),, opaques & dfun; jaune:
de fouir,e., Dans, le terns. de la ftoraifon elle eft
portée,,patries vents. & le s orages, fur les campagnes,
raêm&affez éloignées des» montagnes; où;
fe; trouvent: Jes pins, de: forte que le terrairr- pa-
toît alors- couvert d.'une couche de; pouffière de-
foufre..C’eft probabfeméiiit à.la difperflon:de cette
pouffière1 qu’il faut attribuer les récits: que nous
ont tranfmis les hiftoriens romains.,-de pluies de
foufre qui avoient lieu de tems-à autre, &. qu’ils
regardoienü comme des-phénomènes très-extraordinaires.
L’hrôaire de» pinsî eft encore; très-peu avancée:
J»’qte eft à: peined’accord fur les efpèces; d’Europe,
qui ne. font pcefique.,. pour quelques-uns, que des
variéréss d une même efpèce-, & que; d’autres- regardent
comme devant être diftirrguées. La. difficulté
eft bien plus grande pour les pins étrangers
Sz pour ceux que la culture a oaturalifés.
Les» feuilles- »’offrent que dfes cara-êtères1 difficiles
à; farftr, excepté, dans; leur ftneffe* plus ou
moins grande, dans leur épaiflèur, dans leur réunion
, qui- va.de deux à cinq i chaque gaine} dans
leur longueur*} mais ces* caraéÉètes'- font- ftajets à
bien’ des variations;
Le, port vati« également ^ félon le» localités*
La- plupart des- efpèces-, cultivées ifoiément dams
les ja rdns , different beaucoup de ces mêmes efpèces
lcrfqu’elle» forment de. v-aftes- forêts^ oii
les atbres.très-rapprochés perdent, dès leurs premières
années, leurs branches- inférieures, &r
s'élèvent fouvent fort haut, tandis que^ cultivés
ils confervent toutes, leurs, branches -, s élancent
peu. &. préfentent un afpeét. très<-différent -y l’ex.-
pofltion ,, le climat, Influent encore beaucoup fuc
le mode de leur accroilfemenr..
Il rfy a guère que I!a fruéfeiffeatioiY , la forme
des cônes &r fur tour celle de lfeurs écailles, qui
puift'enP guider avec plus dé certitude lé natura1-
lîfte* dans la- formation des efpèces , 8c encore
a-t-il befoin* dpiine longue obfervation pour s’afe
furer de la* confiance de ces caractères. Les cônes
varient fouvent dlans* leur gtoffèur & leur forme’}
les écaillés perdent quelquefois avec l’â»g.e* leur
premier caractère ; leur fommet n’eft pas toujours
le même. C ’éft ainfl que j’ai vu des cônes du pirms
t&da, dont les écailles du même cône étoient les
unes épineufes-, les autres fans épines ou avec des
épines droites ou recourbées en hameçon } dans
d’autres c'es pointes épineufes. ne fdrmoient qu’un
mamelon obtus,. Stc.
Ces difficultés, font: grandes fans doute:, &r y
malgré les recherches que: nous, avons: pu faire ,-
nous femmes loin de nous flatter du liiccès. IL
faudroit tout voir dans la nature, fuivre la même
efpèce dans fou lieu natal & dans les plantations
du cultivateur} maisrinfpedtion des;e.ônes ifolés,
détachés de. leurs1 branches, féparés des feuilles,
lai {fera toujours beaucoup- d'incertitude dans l’ef-
p*it de celui qui ne veut rien hafarder. Ces coo-
fîdérations nous ont déterminés à ne préfenter que*
comme variétés plufieurs de- ces arbres, qui forment
peut-être des efpèces trës-diftin&es. La perfection
de ce travail doit être le fruit de beaucoup
d’ expériences 8c de longues & confiantes obfervations.
Ufages & propriétés, générales des pins.
Outre les propriétés particulières que nous indiquerons
en traitant de chaque efpèée de pin, nous
croyons devoir préfenter i c i , d’après lé célèbre
Duhamel, les ufages. auxquels on peut employer
prefqu’indifféremment toutes-les efpèces de pin.
i:°. Gommé les pins confèrvent leurs feuilles
toute l’armée ,. & que celles de plufieurs efpèces
font dpUTY trës^beau vert, ils doivent procurer un*
grand agrément aux bofquets d’hiver, Pltifieurs*
dè ces pins* font auffi un effet charmant au commencement
du printems , quand ils font chargés
de’ leurs fleurs.
ai®. Dans l’Amérique méridionale,.& même dans
lès départemens méridionaux de la France, on*
i emploie les copeaux de. toutes les efpèces de pi»
T t ij