Le calice extérieur eft compofé de trois folioles
lancéolées, rougeâtres , caduques après lafloraifon;
le calice intérieur eft à cinq divifions profondes ,
ovales, très-aiguës, Couvent réfléchies > l'un &
l'autre calice fort tomenteux. La corolle eft de couleur
écarlate, ouverte, campanulée, compofée de
c tiq pétales prefque ronds , rétrécis à leurs onglets
, réunis par leur bafe au tube des étamines,
où ils forment prefque cinq angles. Les étamines,
au nombre de vingt , ont cinq de leurs filamens
lingulés, ftérilès, de couleur écarlate & prefqu’aufli
longs que la corolle j les quinze autres font fertiles,
beaucoup plus petits, terminés par des anthères
droites , jaunâtres , fagittées. L'ovaire eft globuleux
, furmonté d'un ftyle Ample & perfiftant, préf-
qu'aufli long que la corolle , divifé à fon Commet
en cinq ftigmates filiformes, tantôt réunis en forme
de tête de clou , d'autres fois réfléchis en dehors.
L e fruit eft enveloppé parle calice intérieur : c ’eft
une capfuleovale, globuleufe, prefque tomenteufe,
à cinq loges, à cinq valves, contenant chacune
huit femences portées fur un placenta formé par
deux lignes courbes quadridentées : à la future des
valves ©n trouve uneefpècè deplumule blanchâtre,
prefque lancéolée, arquée, barbue de chaque côté
qui recouvre les femences-.
Cette plante croît aux îles Manilles & dans les
Indes orientales. On la cultive au Jardin des Plantes
de Paris : elle fleurit dans le courant de l'été. %
( r j . )
1 3. Pen ta pÊTE velouté. Pentapetes velutina.
Vahl.
Pentapetes foliis ovato-lanceolatis , ferratis ,* fio-
ribus pentandris. Vahl. Symbol. 1. p. 49.
Dombeya ( velutina ) , foliis ovato- lanceolatis ,
ferratis, tomentofis j umbellis axillaribus fimplicibus ,
quaarifioris ■ fioribus pentandris. Willd. Spec. Plant,
vol. 3. p. 726. n°. iq. *
Melkania velutina. Forsk, Defcript. 64.
C ’eft, d’après Forskahl, un arbriffeau.de trois à
quatre pieds , dont les rameaux font diffus, to-
menteux dans leur jeuneffe , garnis dé feuilles alternes
, périolées , lancéolées, ovales , dentées,
molles, velues à leu?s deux faces , marquées à leur
face inférieure d’un grand nombre de veines réticulées
, fupportées par des pétioles d’environ un
pouce de long, velus, cylindriques> munies à leur
bafe de deux braétées filiformes, droites & Velues.
De l'aiffelle des feuilles , & vers l'extrémité des
rameaux, fortent des pédoncules folitaires, velus,
divifés vers leur milieu en deux branches oppofées,
terminées chacune par une ombelle à quatre fleurs,
dont les rayons font femblables aux pédoncules, &
unifiores.
Le calice extérieur eft compofé de trois folioles
ovales, acuminées ( dont deux oppofées & la trolfième
latérale ) , réfléchies, plus larges que les di-l
vifions du calice intérieur, velues des deux côtés.
Le calice intérieur eft partagé en cinq folioles lancéolées
, égales, velues en dehors & point ouvertes.
La corolle fe divifeen cinq pétales jaunâtres
, cunéiformes, ^moufles à leur fummet, ouverts
, campanules , de la longueur du calice intérieur
: cette corolle ne renferme que dix étamines,
dont tous les filamens font jaunes , cinq ftérilès ,
cinq autres alternes, terminés par des anthères droites
, jaunâtres, lancéolées, de la longueur des filamens
, toutes inférées à l'orifice du tube très-
court qui environne l'ovaire. Celui-ci eft ov ale,
prefque globuleux, velu , blanchâtre , furmonté
d‘un ftyle filiforme , verdâtre , de la longueur de
l'ovaire, qui fe divife à fon fommet en cinq ftigmates
ouverts, filiformes, de la longueur du ftyle.
Le fruit eft une capfule' velue, globuleufe, recouverte
par le calice interne , à cinq loges , à cinq
valves , renfermant chacune quatre femences eu-
néiformes , ponctuées & de couleur pourpre.
Cette plante croît dans l'Arabie heureufe, fur
le mont Melhan. Forskahl, qui en a fait la découverte
, en avoit formé un genre fous le nom de
melha iia. Il eft évident, d'après la defeription détaillée
qu'il nous en a donnée , & que l’on vient
de v o ir , que cette plante appartient aux pentapetes 3
dont elle a tous les caraétères , fi l’on en excepte
,dix étamines au lieu de vingt > je foupçonne même
qu’elle devroit appartenir à la fécondé divifion ,
le calice extérieur ayant, d'après Forskahl, fesdécoupures
plus larges que celles du calice intérieur.T>
* Ejpeces incertaines.
' * Pentapetes ( erythroxylon ) , fôliis cordatis ,
fuberenatis , fubtus tomentofis , rugofo-reticulatis ; jloribus
fubumbellalis , decandris. Ait. Hort.Kew. vol. 2,
p. 438. n°. 2.
Alcea arborea, populi nigri foliis, pronâ parte al-
bicantibus •flore amplijfimo, rubiçundo>Plukn. Mant.
p. 6. tab. 333. fig. 2. — Amman, in Comment. Petrop.
8. p. 117. ‘ '
Pentapetes (e ry th ro x y lo n ) , foliis lanceolato-
! cordatis , crenatis, acuminatis. Forft. in Comment.
1 Goett. 9. p. 61.
| Dombeya erythroxylon , foliis fubpeltatis , ova-
tis , acuminatis, cordatis , jsrenatis , fubtits tomentofis
, reticulatis ; pedunculis fubtrifloris , jloribus pentandris.
Willd. Spec. Plant, vol. 3. p. 726. n°. 8.
Cette efpèce ne m’étant point connue, & la fy-
nonymie que je viens de préfeacer ne m’indiquant
pas fuffifamment les caractères génériques de cette
plante , ayant d'ailleurs des particularités qui pa-
roiffent l'éloigner des pentapetes, je ne peux la donner
ici que comme une efpèce douteufe, du moins
pour moi. A-t-elle un-double calice ? Je ne vois',
dans
P E P 161
dans la figure citée de Plukenet, qu'un calice à C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
cinq grandes folioles linéaires : j'ai tout lieu de
préfumer, d’après l’analogie , que le calice extérieur
, ou n'a point été repréfenté dans , cette figure.,
ou qu’il eft très-caduc. La fleur y offre de
grands rapports avec celle du' lavatera trime fl ris
Linn., par fa forme & fa grandeur J elle eft rougeâtre
: il n’y a que dix étamines , dont cinq fertiles,
dit Willdenov/. Les feuilles font ovales , acuminées
, en coeur à leur bafe , crénelées fur leurs
bords , tomènteufes & réticulées en deffous. Les
fleurs font’'axillaires, terminales, portées prefqu’ en
ombelle à l’extrémité d’un pédoncule commun, qui
fe diyi.fe à fon fommet en deux ou trois rayons
fimples. Cette plante croît naturellement à l’île de
Sainte-Hélène. T)
La plante fuivante paroît très-voifine de celle-ci.
Elle eft défignée dans Plukenet par ces exprefiions :
* Alcea , arbor populneâ fronde , tota argentea , ,
quinquecapfularis, feu ebenus viiidis ex infulâ Sanctâ-
Helenâ. Pluken. Mantiff. 6. tab. 333. fig. 3.
Son port, d'après la figure , eft le même que
celui delà plante précédente: les feu illes font tout-
à-fait argentées > les fruits font compofés de cinq ,
capfules, mais la difpofition des fleurs me paroît :
être plutôt en corymbe qu'en ombelle, quoique
représentées comme partant du même point fur le
pédoncule commun ; mais fi l’on fait attention à la
figure cité e , on y remarquera des traces de pédoncules
partiels rameux. Les fleurs font à peine
plus longues que les divifions du calice , en les
fuppofant toutefois repréfentées au naturel. Les
feuilles ne font point échancrées en coeur à leur
bafe , mais Amplement arrondies : elles paroiffent
entières à leurs bords , ovales & très-acuminées.
( P oiret.)
PENTHORE à grappes. Penthorum fedoides.
Linn.
Penthorum. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 620.
—- Gronov. Virg. y 1 .— Ait. Upf. 1744. pag. tab.
2. — Mill. Di6t. n°. 1. — Lamarck. Illuflr. Gener.
tab. 300.— Schreb. Gen.Plant. n°.790.— Willd.
Spec. Plant, vol. 2. pag. '770. — Gærtn. de Pruch.
& Sem. vol. 1. pag. 312. tab. 6f . fig. y.
Penthorum foliis lanceolatis , ferratis y jloribus
meemofis. (N .)
Genre de plantes à fleurs fouvent incomplètes,
de là famille des joubarbes , qui a quelques rapports
avec les fedumy & dont le cara&ère effen^
tiel eft d’avoir :
Un calice a cinq divifions j ,une corolle a cinq pétales
, qui manquant quelquefois ,*c une capfule a cinq
valves , terminées chacune par une pointe.
Botanique. Tome V ,
, ■ Chaque fleur offre :
i° . Un calice d’une feule pièce, divifé en cinq,
quelquefois en dix parties aiguës , perfiftantes.
20. L^ne corolle compofée de cinq pétales linéaires
, très-petits, inférés entre les découpures du
calice. Il arrive fouvent que cette corolle manque.
30. Dix étamines munies de filamens fétacés ,
: égaux, pei fiftans , une fois plus longs que le calice
terminés par des anthères arrondies.
40. Cinq ovaires fupérieurs , droits , écartés
entr’eux à leur fommet, coniques, de la longueur
des étamines , furrnontés d’un ftyle très-court,
ou plutôt d’un ftigmate alongé , un peu épais j
obtus.
L q fruit eft compofé de cinq capfules réunies à
leur bafe , écartées en étoile à leur fommet, coniques
, anguleufes, terminées par le ftigmate
perfiftant, formant chacune une loge qui renferme
des femences nombreufes , fort petites, un peu comprimées.
Ces capfules s’ouvrent en cinq valves.
Nous n’en connoiflbns encore qu’une feule e f pèce,
dont les tiges font herbacées , diffufes ou
redreffées, anguleufes, feabres fur leurs angles,
hautes d'environ un pied, garnies de feuilles pé-
tiolées, alternes, lancéolées, oblongues ; vertes
à leurs deux faces, prefque point charnues, entières,
denticulées à leurs bords, portées fur des
pétioles très-courts.
Les fleurs font difpofées en grappes à l’extré-,
mité des branches , rangées le long d'un pétiole
commun , divifé en plufieurs rameaux affez fouvent
recourbés. Ces fleurs font d’un jaune verdâtre
, de peu d’apparence , portées fur des pédicules
courts & alternes , munies à leur bafe d’une
petite braétée courte & prefqu’écailleufe. Les pé-
, /doncules font un peu velus. Après la chute des
pétales, & à l’époque de la maturité, les capfules
forment autant de petites étoiles à cinq rayons.
Cette plante croît naturellement dans la V irginie.
Elle exige, pour être cultivée dans nos climats,
une terre humide & une expofition à l’ombre.
of Ses fleurs paroiffent vers la fin de l’ été , &
fes fruits mûriffent en automne. Elle diffère des
fedum par l ’abfence des cinq écailles qui recou«
vrent les ovaires de ces dernières, & par la manière
dont s’ouvrent leurs capfules.
( Poiret. )
PEPIN (fru it-à ) . Pomum. On nomme fruits,
à pépin tous ceux dont les femences font renfermées
dans une enveloppe , ou péricarpe épais ,
charnu, fucculent, foliue , divifé vers fon centre
en plufieurs loges membraneutès qui contiennent